jeudi 31 mars 2011

Le port ivoirien de San Pedro investi par les Forces républicaines


Le port de San Pedro, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, est en phase de tomber aux mains des Forces républicaines.
Des partisans armés favorables à Alassane Ouattara ont pénétré très tôt ce matin dans la ville portuaire ivoirienne de San Pedro. Selon l'agence Reuters, deux habitants qui ont observé l'entrée des pick-ups des forces armées proches d'Alassane Ouattara ont déclaré que des fusillades avaient éclaté dans la ville entre celles-ci et les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo.
Selon l'un de ces habitants, les ouattaristes auraient d'ores et déjà pris le contrôle de l'aérodrome de San Pedro.
La moitié des exportations de cacao de la Côte d'Ivoire, dont ce pays est le premier producteur au monde, transite par ce port.
Philippe Chapleau

Côte d'Ivoire : fermeture des frontières

Le gouvernement d'Alassane Ouattara a ordonné la fermeture jusqu'à nouvel ordre des frontières terrestres, aeriennes et maritimes de la Côte d'Ivoire, annonce un communiqué du ministère de l'Intérieur. Le gouvernement Ouattara avait auparavant imposé un couvre-feu de nuit et, selon deux sources, les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, rival de Ouattara, ont cédé le contrôle de l'aéroport d'Abidjan aux casques bleus de l'Onuci.

Côte d’Ivoire - Adoption de la résolution 1975 du Conseil de sécurité des Nations unies (31 mars 2011)

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 30 mars 2011 à l’unanimité la résolution 1975 sur la situation en Côte d’Ivoire, qui exige clairement que la volonté du peuple ivoirien soit respectée et qui soumet Laurent Gbagbo et ses proches à des sanctions. Cette résolution a été adoptée face à la gravité de la crise qui frappe la Côte d’Ivoire.
La France et le Nigéria ont été ensemble à l’initiative de cette résolution qu’ils ont portée au Conseil de sécurité. Dans les circonstances présentes, ce texte répond à une nécessité.
Le Conseil de sécurité exige clairement que la volonté du peuple ivoirien soit respectée et appelle instamment Laurent Gbagbo à reconnaitre pleinement Alassane Ouattara comme président légitimement élu de Côte d’Ivoire. Son élection a d’ailleurs été reconnue par l’ensemble de la communauté internationale à commencer par les pays africains au travers des positions constamment exprimées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest et par l’Union africaine.
Pour la première fois, le Conseil de sécurité sanctionne directement des personnalités ivoiriennes et condamne l’usage d’armes lourdes contre des civils. Le Conseil demande à l’ONUCI, la force des Nations Unies en Côte d’Ivoire, de mettre tout en œuvre pour empêcher que ces armes soient tournées contre la population c’est à dire, pour être clair, à les saisir.
Le Conseil de sécurité souligne également que les violences commises par les forces de Laurent Gbagbo sont susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité, qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale.
Par cette résolution, les membres du Conseil de sécurité apportent leur plein soutien à la paix et à la démocratie en Côte d’Ivoire. Ils adressent également un message très clair à Laurent Gbagbo : il doit respecter la volonté du peuple ivoirien.
Laurent Gbagbo et ses proches doivent entendre ce message et arrêter de faire couler le sang de leurs compatriotes.

Côte-d’Ivoire – Il n’y aura pas de bataille d’Abidjan

Depuis l’avancée spectaculaire des Forces Républicaines de Côte-d’Ivoire, un certain « sensationnel » et du réel se côtoient dans les médias. C’est ainsi que subitement beaucoup de medias évoquent «la bataille d’Abidjan ». Mais de quelle bataille d’Abidjan nous parle-t-on ? Les forces pro-Gbagbo se seraient repliées sur Abidjan ? tentent certains de nous faire croire. Mais par où sont-elles passées ces fameuses forces de Gbagbo ? Sous terre ? ou sous mer ? Ou se sont-elles rendues invisibles ? Qui a vu les colonnes pro-Gbagbo quittant Daloa, Duékoué, Yamoussoukro, Gagnoa, San-Pedro ? etc….en direction d’Abidjan. Jusqu’à aujourd’hui aucune image de ces colonnes de blindés et de 4×4 pro-Gbagbo se repliant sur Abidjan n’a été encore rendue publique. Alors de quoi nous parle-ton pendant que tout indique que Gbagbo et son clan sont en fin de règne ?
Les pro-Gbagbo acculés et en débandade complète au sens propre comme figuré, nous parlent de « repli tactique » ou « stratégique ». Sûrement, le moyen de faire monter les enchères dans les âpres négociations actuellement en cours pour l’exfiltration imminente de Laurent Gbagbo vers l’Afrique du Sud. Ou encore, tentent-ils de donner ce dernier tonus, ce dernier brin d’espoir, ce dernier souffle avant la mort à des militants et sympathisants LMP désorientés et totalement tétanisés face à la foudroyante avancée des Forces Républicaines de Côte-d’Ivoire.
Il est temps d’arrêter de surestimer les forces de Laurent Gbagbo épuisées en hommes et en munitions après presque 4 mois de combats désespérés envers et contre tous. Lorsque l’on perd Abobo, Yamoussoukro, San-Pedro, Gagnoa, Abengourou, Aboisso (frontière), la MACA , Bondoukou, Daloa, Soubré etc. ne venez surtout pas nous parler de tactique et de repli sur Abidjan. Il s’agit de victoires militaires sur des forces pro-Gbagbo en déroute, en fuite ou tout simplement ralliées à la cause des FRCI. Alors ne rêvons surtout pas. La bataille d’Abidjan n’aura pas lieu, militairement s’entend, à part les tueries que les « patriotes » de Blé Goudé et du GPP armés s’apprêtent à commettre ou encore les derniers soubresauts des hommes de Dogbo Blé et sa garde républicaine. Une garde républicaine très affaiblie, lâchée par la Gendarmerie par la voix du général Kassaraté et aussi lâchée par l’armée de terre, alors que les piètres forces aériennes de Gbagbo sont clouées au sol par la Force Licorne et son chef d’Etat-major (Mangou) refugié au sein de l’ambassade d’Afrique du sud.
L’exportation du Cacoa lui peut entre temps reprendre…depuis San-Pedro.
Hélène Séry

Côte d’Ivoire: Une réunion entre Sarkozy, Fillon, Juppé et Longuet à l’Elysée vendredi


Une réunion pour «faire le point sur la situation en Côte d'Ivoire» aura lieu vendredi à l'Elysée, annonce ce jeudi la présidence de la République dans un communiqué.
Ce rendez-vous, en fin d'après-midi, réunira autour du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, le Premier ministre, François Fillon, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et celui de la Défense, Gérard Longuet.
Les partisans d'Alassane Ouattara, considéré comme le vainqueur en Côte d'Ivoire de l'élection présidentielle de novembre dernier par la quasi-totalité de la communauté internationale, ont gagné beaucoup de terrain depuis trois jours, se rapprochant d'Abidjan par le centre, l'est et l'ouest.
Un assaut final pour chasser du pouvoir le président sortant, Laurent Gbagbo, semble imminent.

Note

Côte d’Ivoire : tirs contre une voiture d’escorte de l’Ambassadeur de France (30 mars 2011)

Depuis plusieurs jours, les forces de Laurent Gbagbo s’en prennent aux diplomates étrangers à Abidjan. le 30 mars, ses forces spéciales ont tiré en rafale sur une voiture d’escorte de l’Ambassadeur de France.
Ces agissements, venant après d’autres voies de fait contre d’autres ambassadeurs, sont inadmissibles. Ils traduisent une fois de plus le fait que Laurent Gbagbo ne respecte plus rien, qu’il poursuit sa politique de violence aveugle et qu’il n’hésite pas à attenter aux vies humaines, ivoiriennes ou étrangères.
Nous condamnons ces actes avec la plus grande fermeté. Nous en tiendrons Laurent Gbagbo comptable.
Le Conseil de sécurité débat en ce moment même d’un projet de résolution visant à mieux protéger les populations civiles de cette violence aveugle et à accentuer la pression pour le départ de Laurent Gbagbo.

Laurent Gbagbo peine à faire censurer des sites pro-Ouattara

Le gendarme des télécoms ivoiriens avait ordonné, la semaine dernière, la censure de certains sites Internet considérés comme favorables à Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale. Sans succès pour l'instant...
Cela fait maintenant une semaine et toujours rien. Le 24 mars, l’Agence des télécommunications de Côte d'Ivoire (ATCI) a publié une directive visant à bloquer l’accès en Côte d'Ivoire à toute une série de sites d’information jugés favorables à Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale. Reste que l'initiative s'apparente à un coup d’épée dans l’eau pour l’instant, ce qui semble accréditer la thèse d'une perte d’influence du président sortant Laurent Gbagbo dans le pays.
  "Il y a encore quelques semaines, un tel ordre aurait immédiatement été appliqué", assure à FRANCE 24 Gbansé Douadé Alexis, directeur de la publication en ligne connectionivoirienne.net, qui figure parmi les sites visés par la directive. Celui-ci assure que toute la Côte d’Ivoire a toujours accès à son site. Le document vise en particulier sept sites, dont le très populaire portail abidjan.net, plutôt neutre politiquement, mais laisse la porte ouverte en précisant "que cette liste n’est pas exhaustive".
Retour de flammes
Sylvanus Kla, directeur général de l’ATCI et proche du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo) a même tenu à préciser dans le document que " le non respect de l’application de cette décision entraînera des sanctions". Une menace qui n'a visiblement pas impressionné les opérateurs téléphoniques locaux, au moment où les partisans d’Alassane Ouattara gagnent du terrain face aux forces fidèles à Laurent Gbagbo.
"Cela ne m’étonne pas que les opérateurs téléphoniques ne se soient pas pliés à cette directive car ils sont, comme tout le monde ici, lassés de subir des pressions", juge une journaliste ivoirienne, qui se dit indépendante. Ils estiment, pour l’heure, qu’ils ne craignent pas grand-chose.
Cette tentative de censure est même en train de se retourner contre le camp Gbagbo. Ainsi, abidjan.net affiche la fameuse directive sur son site comme un trophée. "J’ai laissé un message au directeur de l’ATCI il y a quatre jours pour savoir ce qu’il en était, et j’attends toujours une réponse", souligne Gbansé Douadé Alexis. Une preuve, selon lui, de la gêne ressentie par les fidèles du président sortant dans cette affaire...


Abidjan: défection du chef de l'armée

Johannesburg a affirmé aujourd'hui que le chef d'état-major des armées de Côte d'Ivoire s'était réfugié au domicile de l'ambassadeur d'Afrique du Sud à Abidjan, avec son épouse et leurs cinq enfants.
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a précisé que le général Philippe Mangou et sa famille étaient arrivés à la résidence de l'ambassadeur hier soir.
Johannesburg en discute avec des interlocuteurs non précisés en Côte d'Ivoire, des dirigeants d'Afrique de l'Ouest, l'Union africaine et les Nation unies, ajoute le ministère.

Aide humanitaire d’urgence (31 mars 2011)

Afin de répondre aux besoins de la population ivoirienne et face à l’accroissement du nombre de déplacés intérieurs et de réfugiés, la France a décidé d’apporter une aide humanitaire d’urgence.
- Un million d’euros sera alloué au Programme alimentaire mondial (PAM) dans le cadre d’un programme d’assistance d’urgence aux populations déplacées en Côte d’Ivoire et aux familles d’accueil dans les régions ouest, centre, nord et Abidjan.
- 500 000 euros seront alloués aux activités du PAM au Libéria. L’opération portera sur l’assistance d’urgence aux réfugiés ivoiriens et de la population hôte au Centre-Nord et Sud-Est du pays.
- Le ministère des Affaires étrangères et européennes a également affecté, au titre de ses contributions au Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), une aide de 400 000 euros au bénéfice des réfugiés ivoiriens fuyant le conflit dans le cadre du Plan révisé d’action humanitaire d’urgence des Nations unies pour le Libéria.
- Enfin, 300 000 euros seront alloués au Comité international de la Croix-Rouge pour l’assistance qu’il apporte aux populations civiles affectées par la crise en Côte d’Ivoire, ainsi que 200 000 euros à l’organisation non gouvernementale Action contre la faim et 130 000 euros à l’ONG Caritas - Secours catholique.
Cette contribution française s’élève donc à 2,5 millions d’euros. Des subventions supplémentaires à d’autres ONG pourraient intervenir rapidement, en fonction de l’évolution de la situation.
La France souligne la nécessité de garantir pour les acteurs humanitaires de travailler en toute sécurité et d’avoir accès aux populations vulnérables et en particulier aux réfugiés et aux déplacés intérieurs.
Je vous rappelle que l’Union européenne a décidé le 17 mars de quintupler son aide humanitaire, portant ainsi son soutien à un total de 30 millions d’euros.

mercredi 30 mars 2011

Devant l'impuissance de l'ONU, un dialogue inter-ivoirien s'impose


Rien ne va plus en Côte d'Ivoire. Coupé en deux depuis une rébellion partie du Burkina Faso voisin, le pays phare d'Afrique occidentale est éreinté par une crise politique, militaire et humanitaire. Censé remettre la Côte d'Ivoire sur les rails du développement économique, le scrutin présidentiel d'octobre 2010 a conduit les Ivoiriens au bord d'un gouffre abyssal.
Déployée dans le but d'évaluer l'ensemble du processus électoral, l'Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire, l'Onuci, a échoué dans chacune des étapes de ce processus. L'accord de Ouagadougou, qui faisait du désarmement des rebelles un préalable à l'organisation des élections, est resté lettre morte.
Puis, malgré la présence de milliers de soldats onusiens, le scrutin s'est déroulé dans des conditions peu transparentes. Enfin, la précipitation du représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire à certifier des résultats provisoires, a jeté le trouble et la confusion sur l'ensemble du processus.

La Côte d'Ivoire n'a pas besoin d'une nouvelle guerre

Dans ce contexte explosif, loin de calmer le jeu, la communauté internationale affiche des positions si partisanes qu'elle souffle depuis quatre mois sur des braises qui ne demandent qu'à s'enflammer. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin d'une nouvelle guerre. Elle la subit depuis le 19 septembre 2002.
Une guerre cruelle avec son un flot incessant de civils assassinés, de millions de personnes déplacées, de villages brûlés, de femmes violées et d'orphelins abandonnés. De nouvelles bombes françaises et américaines n'apporteront rien aux Ivoiriens sinon un surcroît de souffrance. L'ouest du pays est déjà devenu une zone de non-droit, livrée à des bandes armées sans foi ni loi qui pillent, violent et tuent sans scrupule des populations terrorisées. Il ne faut qu'une chose à la Côte d'Ivoire : la paix.
Malheureusement, entraînée à Abidjan dans une guerre qui n'est pas la sienne, l'Onuci s'éloigne de sa mission pacifique, et dans un silence assourdissant, ferme les yeux sur de très graves actes de violence.

Un embargo sur le droit à la santé

Sur la lancée de l'ONU, l'Union européenne n'est pas en reste. Un embargo sur le droit à la santé frappe les populations ivoiriennes. Le pays est en effet confronté à une pénurie de médicaments provoquée par des sanctions qui empêchent les bateaux européens d'approvisionner les ports ivoiriens.
Des milliers de malades atteints d'une insuffisance rénale doivent débourser dix fois le montant habituel pour payer une dialyse. Des centaines de milliers de personnes vivant avec le VIH seront privées dans quelques jours à peine de leur traitement. La rupture de certains médicaments de première nécessité pouvant sauver la vie est aussi pernicieuse qu'une rafale de kalachnikov tirée à bout portant.
L'ONU vient une nouvelle fois de démontrer son incapacité à régler les conflits qui lui sont soumis. Les Ivoiriens n'ont d'autres choix que se ressaisir et sortir du pétrin dans lequel ils se sont mis.
Il y a en effet en Côte d'Ivoire trop d'injustices, trop de violences gratuites, trop de crimes impunis. Des crimes qui, si on n'y prend garde, laisseront des traces indélébiles.

Escalade meurtrière en Côte d'Ivoire

L'injustice produit parfois de la violence. La violence engendre souvent d'autres violences, suscitant ainsi un cycle interminable de désir de vengeance. Rébellion armée, commando invisible, guérilla urbaine, etc. Le pays entre dans une escalade meurtrière qu'il faut absolument stopper net.
Comment ? En appliquant les préceptes du père de la nation ivoirienne qui vantait sans cesse les mérites du dialogue.
Il est temps que les Ivoiriens s'en inspirent et tournent le dos aux atrocités de ces dernières années. En initiant par exemple un dialogue inter-ivoirien sur le modèle sud-africain. Un dialogue pour aboutir à une solution pacifique. Un gouvernement d'union nationale, un partage du pouvoir, et pourquoi pas un troisième homme. Ce dialogue pourrait être présidé par les religieux de tous bords. Les crimes devront y être avoués avant d'être absous.
Cette évidence, les évêques de Côte d'Ivoire l'ont rappelée dans un texte publié le 21 février 2003 :
« La crise en Côte d'Ivoire est la consécration de l'échec de la vérité… S'il n'y a pas de vérité, il ne peut y avoir de repentance. S'il n'y a pas de repentance, il ne peut y avoir de réconciliation. »
En Côte d'Ivoire, les Ivoiriens ont encore leur destin en mains, s'ils veulent éviter le spectre d'une déflagration générale.

Benoît XV déplore les douloureuses luttes internes en Côte d’Ivoire


A l’audience générale, ce mercredi matin, devant des milliers de personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre, Benoît XVI a lancé un appel en faveur de la Côte d’Ivoire, théâtre d’affrontements violents entre les forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara et celles du président sortant Laurent Gbagbo. Des violences qui ont poussé des milliers d’ivoiriens à fuir dans des conditions qui font redouter une catastrophe humanitaire.On parle de 500.000 déplacés et plus de 93.000 réfugiés principalement au Libéria. Des combats à l’arme lourde sont signalés dans la ville de Tiébissou, située à 40 km au nord de la capitale ivoirienne Yamoussoukro.
.« Depuis longtemps, a affirmé le Pape à l’audience générale, ma pensée va souvent aux populations de la Côte d’Ivoire, traumatisées par de douloureuses luttes internes et de graves tensions sociales et politiques.
Alors que j’exprime ma proximité à tous ceux qui ont perdu un être cher et souffrent de la violence, je lance un appel pressant afin que soit engagé le plus vite possible un processus de dialogue constructif pour le bien commun. L’opposition dramatique rend plus urgent le rétablissement du respect et de la cohabitation pacifique. Aucun effort ne doit être épargné dans ce sens ».
Benoît XVI a par ailleurs annoncé qu’il avait décidé d’envoyer sur place, le Cardinal Peter Kodwo Turkson, Président du Conseil pontifical “Justice et Paix”, afin qu’il manifeste sa solidarité et celle de l’Église universelle aux victimes du conflit, et encourage à la réconciliation et à la paix.
Jusqu’ici, la diplomatie s’est révélée inefficace et l’escalade de la violence se poursuit dans les deux camps. L’idée d’une intervention militaire étrangère, notamment africaine, semble pour l’instant écartée.

Côte d`Ivoire : les forces de Ouattara aux portes de la capitale Yamoussoukro


Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara s`approchaient mercredi de la capitale politique Yamoussoukro, au troisième jour de leur offensive, alors que le président sortant Laurent Gbagbo a appelé à un "cessez-le-feu immédiat".
Ces combats, quatre mois après le début d`une crise post-électorale ayant fait, selon l`ONU, au moins 460 morts et déplacé près d`un million de personnes, provoquent de nouveaux mouvements de population, comme à Duékoué (ouest) où 10.000 civils ont trouvé refuge à la mission catholique.
Les Forces républicaines de M. Ouattara, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le Nord depuis 2002, ont remporté d`importantes victoires mardi, en entrant à Duékoué, Daloa (centre-ouest) et Bondoukou (est), mais aussi Abengourou (sud-est), à seulement 220 km de la capitale économique Abidjan.
L`ambassadeur de Côte d`Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, Ally Coulibaly, a assuré mercredi que les forces de son camp contrôlaient "les trois quarts" du pays.
Mercredi, les affrontements se concentraient au centre du pays autour de la ville symbolique de Yamoussoukro, village natal du "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny, devenu capitale politique du premier exportateur mondial de cacao.
Venus de leur fief de Bouaké (centre), les combattants pro-Ouattara, souvent à bord de pick-ups armés de mitrailleuses, ont attaqué la ville de Tiébissou, point stratégique pour accéder à la capitale politique située 40 km plus au sud.
"Depuis 02H00 (locales et GMT), les combats ont lieu à l`arme lourde, nous sommes cachés dans nos maisons", a raconté un résident de Tiébissou à l`AFP.
"Actuellement, les combats ont lieu au centre-ville", a ajouté un autre.
Des tirs étaient toujours signalés en fin de matinée.
Selon des habitants, des combattants pro-Ouattara ont également été vus à Bouaflé (60 km à l`ouest de Yamoussoukro) et Didiévi (60 km au nord-est).
Dans leur offensive, les forces pro-Ouattara, équipées de mortiers et de lance-roquettes notamment, progressent, non seulement vers le centre, mais vers l`est et l`ouest.
Sur le front est, ils avancent rapidement, sans rencontrer de fortes résistances, s`approchant toujours un peu plus d`Abidjan, coeur du régime Gbagbo.
Sur le front ouest, de violents combats ont eu lieu, en particulier à Duékoué - où au moins 10.000 civils se sont réfugiés dans la mission catholique, selon Amnesty International - mais les combattants visent notamment San Pedro, principal port d`exportation de cacao au monde.
Plus de 400.000 tonnes de cacao sont bloquées depuis l`appel du camp Ouattara à cesser les exportations. Cette mesure a encore été renforcée par des sanctions occidentales.
Isolé diplomatiquement, de plus en plus asphyxié économiquement, sur la défensive militairement, le camp Gbagbo a appelé mardi soir à un "cessez-le-feu immédiat", se déclarant prêt à des négociations avec le camp rival sous l`égide de l`Union africaine début avril à Addis Abeba.
Mais avant même cette demande de cessation des hostilités, M. Ouattara et ses alliés avaient tranché: "toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite (à la présidentielle de novembre) sont épuisées".
Tout en se disant prêt au dialogue, le camp Gbagbo se préparait aux affrontements à venir, notamment la très redoutée bataille d`Abidjan, dense métropole comptant avant la crise 5 millions d`habitants et jadis eldorado pour toute l`Afrique de l`Ouest.
L`armée fidèle à M. Gbagbo doit enrôler de nouvelles recrues dès ce mercredi. "Le moment d`enrôlement effectif est arrivé", a lancé mardi soir le chef d`état-major, le général Philippe Mangou.
Plusieurs milliers de jeunes s`étaient inscrits la semaine dernière à l`appel du camp Gbagbo, pour défendre la "patrie".

L'armée ivoirienne en train de lâcher Laurent Gbagbo?

L'avancée vers le sud, sur trois fronts, des Forces républicaine pro-Ouattara, est-elle grandement facilitée par les ralliements des forces de sécurité (FDS) pro-Gbagbo?
Plusieurs indices le laissent penser:
- la chute de Daloa que le bataillon stationné sur place n'a pas défendu,
- l'envoi hier d'éléments sûrs du Cecos (centre de commandement des unités de sécurité), et non pas d'éléments de l'armée de terre, pour tenter de ralentir l'avancée des Forces républicaines vers Gagnoa,
- l'information que la capitale ivoiriene, Yamoussoukro, serait en pase de tomber aux mains des hommes de Cherif Ousmane, l'un des anciens chefs des Forces nouvelles, ralliées à Alassane Ouattara.
Cette dernière information a été donnée mardi soir par le site koaci.com (que le camp de Laurent Gbagbo tente de faire fermer):
"Les Fds basés à Tiébissou et Yamoussoukro viennent de se rallier aux Frci, ce mardi soir aux alentours de 19h gmt, c'est ce que nous apprenons de plusieurs sources militaires fds et frci (pro Ouattara) concordantes, jointes pour certaines à Bouaké et pour d'autres à Yamoussoukro.

La capitale ivoirienne et l'ancienne ville « frontière » entre la zone rebelle et la partie gouvernementale durant la rébellion avaient à l'instar des différentes villes prises ces derniers jours, été infiltrées par les éléments issus de l'ancienne rébellion des forces nouvelles et notamment ceux de la compagnie guépard du commandant « Cherif Ousmane ».
Ce matin, la presse pro-Gbagbo a lancé de nouveaux appels aux Jeunes patriotes (que le président Obama a traité mardi soir de "voyous") pour qu'ils se préparent à défendre Abidjan. Comme si le pouvoir était réduit à ne plus compter que sur quelques unités de la garde présidentielle et du Cecos, et sur la masse des militants de Charles Blé Goudé... La presse pro-Ouattara exulte et multiplie les "scoops". Ainsi, le Nouveau réveil assure que "lâché par toute son armée, Gbagbo s'écroule". Ce quotidien affirme aussi que le général Mangou, le chef des armées pro-Gbagbo, a mis sa famille en lieu sûr, dans la zone tenue par ses adversaires...
A Abidjan, les 1 000 hommes de Licorne et les Casques bleus de l'Onuci suivent avec vigilance la dégradation de la situation. Deux diplomates, l'un français, l'autre allemand, ont été pris à partie par des Jeunes patriotes au cours des dernières 24 heures. Si Gbagbo et ses proches décident de livrer un ultime combat dans Abidjan, les communautés étrangères risquent de courir de grands risques.
Philippe Chapleau

Côte d'Ivoire. Les pro-Ouattara sur le point de prendre Yamoussoukro

Selon Lignes de défense , les forces du président Ouattara auraient pris le contrôle de la capitale ivoirienne Yammoussoukro, qui serait sur le point de tomber.

La capitale ivoirienne aurait été infiltrées par les éléments issus de l'ancienne rébellion et notamment ceux de la compagnie guépard du commandant Cherif Ousmane, qui ne devrait plus tarder à arriver sur place pour prendre la ville et effectuer le ralliement avec Bouaké.

Selon Ally Coulibaly, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, les forces du président ivoirien contrôlent «les trois quarts du pays», ajoutant que «les forces républicaines (...) mettront tout en oeuvre pour qu'il n'y ait pas de guerre civile.»

Cette progression rapide des forces pro-Ouattara, qui a lancé son offensive il y a deux jours, est grandement facilitée par le ralliement d'une partie de l'armée pro-Gbagbo. C'est ce que démontre Philippe Chapleau sur son blog.

Côte d’Ivoire – L’enrôlement des nouvelles recrues des Fds débute ce mercredi

Dans un communiqué lu, hier mardi à la télévision nationale, les Forces de défense et de sécurité (Fds), fidèles à Laurent Gbagbo, ont annoncé, «l'enrôlement effectif» des nouvelles recrues dans leurs rangs à partir «de ce mercredi 30 mars».
Cette annonce a été faite alors que les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), pro-Ouattara, font une percée fulgurante sur le terrain, et tombent les villes les unes après les autres.
A l'appel de leur leader, Charles Blé Goudé, ils étaient des milliers de jeunes à prendre d'assaut, la semaine dernière, l'Etat-major des armées au Plateau.

Cote d'Ivoire: Le camp Ouattara gagne du terrain, Gbagbo appelle à la négociation

Les forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), pro-Ouattara, ont conquis trois villes importantes à l'Ouest, au Centre-ouest et à l'Est du pays.
Après l'annonce de la prise de ces localités par les forces pro-Ouattara, le camp du président sortant Laurent Gbagbo a appelé à un cessez-le-feu et à une négociation avec son rival Alassane Ouattara dont la victoire à la présidentielle du 28 novembre 2010 a été reconnue par la Communauté internationale.
Duékoué, ville située à l'Ouest du pays, est désormais aux mains des forces pro-Ouattara après de violents affrontements qui les ont opposés aux Forces de défense et de sécurité qui soutiennent le président sortant, Laurent Gbagbo. La conquête de cette ville est une importante victoire pour les FRCI parce qu'elle constitue un carrefour stratégique conduisant à San Pedro, le plus grand port d'exportation de cacao au monde.
Selon des habitants de Daloa (Centre-Ouest), cette ville a également été conquise par les partisans de Alassane Ouattara. Daloa est la plus importante ville au coeur du pays «bété», l'ethnie de Laurent Gbagbo.
Une autre localité, cette fois à l'Est, serait aussi tombée aux  mains des Forces républicaines de Côte d'Ivoire. Il s'agit d'Abengourou.
Avec ces conquêtes, les forces pro-Ouattara ne sont plus qu'à 220 km d'Abidjan. Depuis le début de la crise, c'est la première fois qu'ils menacent de si près le régime de Laurent Gbagbo.
Sous les feux de l'ennemi, le camp du président sortant a appelé ce mardi à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations. «Faute de quoi nous utiliserons notre droit légitime de défense», a indiqué Ahoua Don Mello, porte-parole du camp Gbagbo.

Qui sont les forces pro-Ouattara ?

Une offensive des forces d’Alassane Ouattara permet la prise de Duékoué, Daloa et Bondoukou

L’offensive est lancée. Les forces armées fidèles à Alassane Ouattara ont entamé lundi une progression générale vers le sud, contre l’armée régulière acquise à Laurent Gbagbo. Qui sont ces troupes et quels sont leurs intérêts ?
Alassane Ouattara avait maintes fois prévenu le clan Gbagbo. Dans une longue déclaration prononcée le 16 mars dernier, le président reconnu par la communauté internationale proposait à son rival de saisir « sa dernière chance » pour une « sortie de crise pacifique et honorable ». Cette dernière main tendue pour une « réconciliation nationale » avait aussi valeur d’ultimatum. Et le décompte est terminé. « Toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite sont épuisées », a indiqué Alassane Ouattara mardi dans un communiqué.
Rebelles devenus soldats
Confirmant les craintes de la communauté internationale, le pays s’enlise petit à petit dans un nouveau scénario de guerre civile. Après l’échec de la négociation internationale, l’inefficacité de l’étranglement financier, l’heure de l’offensive a sonné. Dans la journée de lundi, trois villes ont été conquises par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) : Duékoué à l’ouest, Daloa au centre et Bondoukou à l’est. L’axe que constitue l’alignement de ces villes correspond à « la ligne de confiance » qui coupait le pays depuis 2002 suite aux affrontements entre les rebelles des Forces Nouvelles (FN) et l’armée régulière. Jusqu’à maintenant, les forces fidèles à Alassane Ouattara contrôlaient le Nord du pays. L’objectif de cette offensive - baptisée « restaurer la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire » - est d’élargir cette influence vers le sud jusqu’aux portes de la capitale économique, Abidjan, sous contrôle du clan Gbagbo.
Les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) constituent l’armée officielle du gouvernement d’Alassane Ouattara. Sur le papier, cette armée est née de l’unification des Forces Armées Nationales - l’armée régulière - et des Forces Armées des Forces nouvelles - les ex-rebelles du nord - le 17 mars dernier. En réalité, l’armée régulière est restée fidèle à Laurent Gbagbo. Seuls restent dans la FRCI les ex-rebelles, dont le secrétaire général Guillaume Soro est devenu Premier ministre du gouvernement Ouattara, et quelques éléments de l’armée régulière, en nombre infime.
Commandos Invisibles
Mais les forces pro-Ouattara ne se limitent pas aux FRCI. Le président, reconnu par la commission électorale ivoirienne, disposerait également de soutiens à Abidjan par le biais des « Commandos invisibles ». Personne ne connaît ni leur effectif, ni leurs volontés. Le seul chef d’état-major connu de ce groupe armé serait le colonel Bauer, en référence à la série télévisée américaine 24 heures chrono. Dans une interview accordée au Figaro, il affirme avoir « pris le contrôle du quartier populaire d’Abobo », où se sont déroulés plusieurs affrontements ces dernières semaines. Dans le même entretien, le colonel Bauer déclare également que les « Commandos Invisibles combattraient sous les seuls ordres du général Ibrahim Coulibaly, dit IB ». Celui qui fut présenté comme l’un des instigateurs du coup d’État lancé en 2002 contre Laurent Gbagbo chercherait ainsi à profiter de la crise ivoirienne pour se réimplanter dans le paysage politique, au risque d’ajouter de la tension, selon une source diplomatique citée par le journal français. Les « Commandos invisibles » seraient donc anti-Gbagbo plutôt que pro-Ouattara mais le président élu pourrait s’appuyer sur eux lors de son offensive sur la capitale ivoirienne.
L’opération "Restaurer la paix et la démocratie" apparaît comme le dernier recours du clan Ouattara pour imposer sa légitimité et asseoir son président dans la capitale. Désormais à 220 km d’Abidjan, tout semble indiquer que les forces fidèles à Alassane Ouattara sont décidées à mener cette action jusqu’au bout. Plus d’un million de personnes ont déjà quitté Abidjan pour fuir les affrontements. Le bilan humain depuis le premier tour des élections présidentielles, en novembre 2010, serait d’au moins 460 morts.

mardi 29 mars 2011

Côte d’Ivoire : Négociation du Vatican sur fond d’offensives militaire

Le haut représentant nommé samedi par l’Union africaine (UA) pour résoudre la crise post-électorale en Côte d’Ivoire ne fait pas encore l’unanimité chez les protagonistes de l’impasse que le Nonce Apostolique Ambroise Madtha, représentant du Saint Siège de l’Eglise Catholique négocie une « rencontre » entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
L’action de bons offices de l’émissaire du Vatican également Doyen du corps diplomatique ivoirien s’est traduite lundi par une audience au palais présidentiel avec le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, réélu selon le conseil constitutionnel.
« Je lui ai demandé d’appeler au téléphone M. Ouattara », a confié à la presse le Nonce apostolique qui avoir aussi prié M. Gbagbo de « faire un pas en avant » dans la recherche d’une solution politique à crise.
Le Nonce apostolique envisage d’aller faire la même proposition à Alassane Ouattara proclamé président élu par la Commission Electorale Indépendante et reconnu par la communauté internationale.
La démarche de Mgr Ambroise Madtha intervient au lendemain de la nomination, samedi, par l’Union africaine d’un haut représentant pour la Côte d’Ivoire en charge de conduire les “négociations“ visant à appliquer la solution politique arrêtée le 10 mars par le comité de haut niveau ou panel.
Le panel de cinq chefs d’Etat mis en place le 28 janvier par l’Union africaine s’est réunissant le 10 mars s’est aligné sur la reconnaissance de la présidence d’Alassane Ouattara faite par communauté internationale.
Le communiqué final de cette réunion recommande que M. Ouattara soit installé par le conseil constitutionnel, d’où les négociations préconisées à cet effet par les cinq chefs d’Etat et qui ont vu la désignation d’un haut représentant en la personne de l’ex-ministre des Affaires étrangères cap-verdien, José Brito.
La contestation reprend de plus belle
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, ré « élu » et investi « accepte » le haut représentant nommé par l`Union africaine pour résoudre la crise post-électorale, mais cet arbitre est récusé par son rival Alassane Ouattara, a indiqué dimanche le porte-parole de son gouvernement, Ahoua Don Mello.
"Le Cap Vert a toujours fait preuve de neutralité dans le conflit. Et un bon arbitre doit être neutre. C`est donc une bonne proposition. La neutralité du Cap Vert peut permettre de faire avancer les choses, l`autre camp cherche un arbitre qui soit partisan, je comprends un peu son attitude", a-t-il confié à l’AFP.
En dépit du signal donné par le Vatican dans la perspective d’un rapprochement pour que soit mis fin aux “nombreuses souffrances“ des populations, le camp Ouattara maintient sa “surprise“ quant à la nomination d’un ex-ministre en lieu et place d’un ancien chef d’Etat comme décidé par l’Union africaine.
“Il n’a pas la crédibilité et le statut nécessaire“, a critiqué lundi soir le ministre Amadou Gon sur TCI, la télévision proche du camp Ouattara.
La présidence Ouattara a “exprimé sa surprise (sur le choix de M. Brito) compte tenu de ses relations personnelles et de ses accointances politiques, connues de tous en Côte d`Ivoire, avec le président sortant, M. Laurent Gbagbo“.
Si pour la présidence Gbagbo “le droit, c`est le droit. Le plus important, c`est que la personne soit issue d`un pays ayant montré sa neutralité. Il ne vient pas en son nom personnel mais au nom de l`UA. Le plus important, c`est la neutralité du pays“, il n’en demeure pas moins que la divergence d’appréciation de la nomination du haut représentant met en pointillé les chances du rapprochement en vue.
Volte face à controverse de l’UA
L’Union africaine jusque-là constante dans son verdict de reconnaître Alassane Ouattara comme président élu suscite quand même des interrogations chez le président « légitime » quant au choix du haut représentant enCôte d’Ivoire.
’’… cette décision n`est pas conforme à la volonté exprimée de nommer un ancien chef d`Etat dans cette fonction. En conséquence, la présidence de la République de Côte d`Ivoire récuse M. José Brito en qualité de haut représentant de l`UA pour la Côte d`Ivoire ’’, selon le communiqué produit samedi par la présidence Ouattara.
L’Union africaine en s’écartant de “la volonté exprimée “ s’expose dangereusement à des soupçons de manœuvrer au profit d’un camp. Mais au-delà de cette suspicion relevée d’ailleurs par le camp Ouattara, qui dit récuser un proche de M. Gbagbo, la menace d’une intensification des violences post-électorales pourrait se généraliser.
Le camp Gbagbo l’a déploré évoquant une « offensive généralisée » des forces pro-Ouattara sur plusieurs autres fronts après la prise des principales villes de l’ouest. L’avancée des forces pro-Ouattara s’accélère à l’Est où les villes de Bondoukou, Agnibilékrou et Daloa sont « tombées » sous le contrôle adverse.

Les partisans de Ouattara accumulent les succès militaires


Les forces d'Alassane Ouattara poursuivent leur percée dans le sud du pays, au second jour de la plus vaste offensive depuis le début de la crise née de la présidentielle de novembre 2010.
Après s'être emparés lundi de la ville de Duékoué, les partisans du président reconnu par la communauté internationale ont conquis Daloa.
Ces deux agglomérations, dont les partisans de Laurent Gbagbo ont reconnu la perte, sont considérées comme essentielles pour le contrôle de la production du Cacao, ressource première de devise du pays.
Duékoué et Daloa sont notamment les portes d'accès au port de San Pedro, d'où est exportée la moitié du cacao du pays.
Les forces de Ouattara se sont également emparées de Bondoukou, près de la frontière avec le Ghana.
Ces combats, qui avivent les tensions nées du refus du président sortant, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite aux élections de novembre, font craindre aux observateurs internationaux un retour de la guerre civile.
Des combats avaient cours depuis la présidentielle, mais étaient jusqu'à hier circonscrits à la capitale économique Abidjan ainsi qu'à l'extrême ouest du pays.
Cette fois, l'offensive se déroule tout le long de la « ligne de confiance », qui coupe le pays en deux d'est en ouest depuis 2002, entre les forces pro-Gbagbo au sud et pro-Ouattara au nord.
La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) affirme qu'un de ses hélicoptères a essuyé des tirs des partisans de Ouattara au-dessus Duékoué, lundi. Elle condamne cette attaque à la mitrailleuse lourde et parle de « crime de guerre ».
L'ONUCI accuse d'autre part les forces loyales à Laurent Gbagbo d'avoir tué une dizaine de civils innocents à Abidjan.
Selon l'ONU, l'instabilité en Côte d'Ivoire a fait près d'un million de déplacés.
La France a fait savoir son intention de faire adopter dès vendredi par l'ONU une résolution interdisant le recours aux armes lourdes.

Côte d'Ivoire: la France veut que l'ONU interdise l'usage des armes lourdes


La France "souhaite l'adoption rapide" d'une résolution de l'ONU interdisant l'utilisation d'armes lourdes en Côte d'Ivoire, surtout à Abidjan, et estime que l'Onuci doit exercer son mandat "avec toute la fermeté requise", a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères.
"La communauté internationale doit agir. Nous ne pouvons pas attendre", a déclaré le porte-parole du ministère, Bernard Valero, lors d'un point de presse.
"La France souhaite l'adoption rapide du projet de résolution que nous avons déposé vendredi avec le Nigeria (au conseil de sécurité de l'ONU) et qui doit contribuer à la fin de violences, mettre un terme à l'usage des armes lourdes et ainsi renforcer les efforts de protection des civils", a-t-il dit.
"Il est important que l'Onuci (mission de l'ONU en Côte d'Ivoire) exerce pleinement son mandat avec toute la fermeté requise", a ajouté le porte-parole.
"Nous appelons Laurent Gbagbo à mettre fin aux violences perpétrées par ses partisans et à se conformer enfin à la volonté populaire en se retirant sans délai", a-t-il souligné, estimant que "la situation en Côte d'Ivoire s'aggrave de jour en jour".
Mardi, les forces soutenant le président ivoirien ont reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, progressaient vers le sud de la Côte d'Ivoire et la capitale économique, Abidjan, coeur du régime du président sortant, Laurent Gbagbo.
Le camp Ouattara a clairement choisi l'option militaire, quatre mois après le début d'une crise post-électorale qui a fait plus de 460 morts, selon l'ONU, menaçant de faire basculer le premier exportateur mondial de cacao dans la guerre civile.

Violences en Côte d'Ivoire : Plus de 93.000 personnes ont fui au Libéria

Les forces pro-Ouattara continuent leur avancée dans l’est et l’ouest de la Côte d’Ivoire. Les partisans du président reconnu par la communauté internationale ont pris le contrôle de la ville de Bondoukou. De violents combats ont éclaté avec les forces de Laurent Gbagbo, des violences que beaucoup d’ivoiriens tentent de fuir. On parle de 500.000 déplacés et plus de 93.000 réfugiés principalement au Libéria.
« La situation humanitaire est dramatique parce que les combats se poursuivent depuis trois jours », a déclaré à l’Agence Fides Mgr Gaspard Béby Gnéba, évêque de Man, diocèse de l’ouest du pays. « Les conditions de la population, qui étaient déjà dramatiques, se sont aggravées et de nombreux ivoiriens se sont réfugiés au Liberia ».
Et signe de la radicalité des antagonismes, des lieux de cultes sont désormais attaqués, c’est ce que nous explique Hélène Barbier, chargée de mission au CCFD sur la Côte d’Ivoire

Paternalisme et résurgence du néocolonialisme


Une situation qui est loin d’arranger l’image de la France, quand on sait que dans sa politique elle ne défend pas toujours les valeurs qui sont les siennes mais plutôt ses intérêts, au mépris parfois des principes les plus élémentaires du point de vue des droits de l’Homme et de la démocratie. Certaines pseudo-démocraties sont ainsi soutenues pendant que d’autres sont décriées, c’est le fameux «deux poids, deux mesures». La Tunisie et l’Egypte en constituent l’illustration la plus éloquente, et l’engagement de Nicolas Sarkozy en Libye n’est pas étranger à cet état de fait.
En Afrique noire, le fort sentiment de résurgence du paternalisme et du néocolonialisme avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir contraste avec l’image que l’on avait de la France jusqu’à une époque récente, encore sous Jacques Chirac. Même si, dans le fond, la politique africaine de la France n’a pas changé. Le tollé général suscité par le discours de Sarkozy à Dakar selon lequel «l’Afrique n’est pas assez entrée dans l’Histoire» n’a pas non plus contribué à améliorer l’image de marque de la France en Afrique —bien au contraire.
Dans des pays du Maghreb comme le Maroc ou la Tunisie, la présence de plus en plus massive d’Européens n’est pas toujours bien perçue, surtout par des nationaux qui vivent de plus en plus mal avec la cherté de la vie et la flambée des prix de l’immobilier, dûe à l’installation de plus en plus d’Européens —et plus particulièrement de Français. Des Maghrébins qui ne comprennent pas que les leurs fassent l’objet de vives discriminations en France cependant que leurs dirigeants accueillent les Français dans leurs pays en leur offrant toutes les facilités.
Mais c’est avec la crise en Côte d’Ivoire qu’elle a pris le plus grand coup. Les relations houleuses que l’ancienne puissance colonisatrice a entretenues avec le régime du président Laurent Gbagbo font que les manifestations antifrançaises y sont quasiment quotidiennes. Au point de fait dire au leader des «jeunes patriotes», Charles Blé Goudé, que «la Côte d’Ivoire n’est pas une sous-préfecture de la France». Un point de vue largement partagé en Afrique, y compris par ceux qui ne soutiennent pas Gbagbo.
De toute évidence, au regard de ce qui se passe un peu partout en Afrique, la France a tout intérêt à redorer son blason, terni par l’absence d’une politique et d’une diplomatie efficaces vis-à-vis du continent et surtout de ses peuples, avec lesquels subsistent beaucoup d’incompréhensions —en l’occurrence sur les valeurs qui fondent la République française et qu’elle défend. Des valeurs affichées et revendiquées, et qui offrent un contraste saisissant avec ses agissements en Afrique.

Veillée d’armes en Côte d’Ivoire


La crise ivoirienne prend un virage militaire, les combats se multiplient dans plusieurs villes.

Les forces soutenant le président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont lancé lundi une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début d'une meurtrière crise post-électorale toujours dans l’impasse.

Jusqu'ici, les combats entre les hommes d'Alassane Ouattara et les fidèles du président sortant Laurent Gbagbo étaient limités à l'extrême ouest du pays et à Abidjan, la capitale économique. Mais les affrontements militaires se généralisent depuis le début de la semaine le long de la ligne de démarcation coupant en deux le pays depuis 2003.

Combats à Duékoué, Daloa et Bondoukou
Les combattants pro-Ouattara, qui progressent dans l'Ouest frontalier du Liberia depuis fin février, ont attaqué vers 05 heures la ville de Duékoué, ville de l’ouest du pays et stratégique porte d'entrée de la principale zone de production du cacao.

Les combats contre l'armée fidèle au président sortant Laurent Gbagbo, appuyée par des miliciens, ont duré plusieurs heures. Dans la soirée, les forces pro-Ouattara affirmaient contrôler "entièrement" la ville après avoir "éteint une poche de résistance", alors qu'auparavant l'armée avait assuré que les combats se poursuivaient.

Des combats ont également eu lieu à Daloa, au centre du pays, et à Bondoukou, le long de la frontière est. A Abidjan, les habitants ont entendu des tirs d'armes automatiques, les partisans de Ouattara cherchant à chasser ceux de Gbagbo du centre de la ville.

Attentisme et stratégie du pourrissement
Ces nouveaux affrontements interviennent au moment où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader - avec, selon l'ONU, près d'un million de déplacés - et font craindre de nouveaux mouvements massifs de population.

Depuis le début de la crise post-électorale, les violences ont déjà fait 462 morts, essentiellement des civils, selon l'ONU. Mais selon le camp Ouattara, le bilan est beaucoup plus lourd: au moins 832 morts.

Négociations dans l’impasse
Une issue pacifique paraît plus lointaine que jamais, Alassane Ouattara ayant récusé le haut représentant nommé par l'Union africaine, l'ex-ministre cap-verdien des Affaires étrangères José Brito, censé engager des négociations entre les parties. "Le président Ouattara a ses raisons, que je respecte", a déclaré M. Brito, rejeté par celui-ci pour ses "relations personnelles" avec Laurent Gbagbo.

Les avocats du président reconnu par la communauté international ont déploré à Paris qu'il y ait "deux poids deux mesures dans la mobilisation internationale", souhaitant en Côte d'Ivoire "l'usage de la force légitime" comme en Libye. 

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