mercredi 16 mars 2011

Côte d'Ivoire : attaque des "pro-Ouattara" repoussée dans l'Ouest

Des "rebelles" ont attaqué mercredi 16 mars, sans succès, la ville de Duékoué, important carrefour stratégique dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, alors qu'Alassane Ouattara a appelé le président sortant, Laurent Gbagbo, à saisir sa "dernière chance" de céder le pouvoir.La capitale économique, Abidjan, s'enfonçait dans les violences, avec un imam tué par balle et une attaque à la grenade ayant fait un mort et 18 blessés, dont trois femmes et un bébé. Près de 400 personnes ont été tuées, selon l'ONU, depuis le début de la crise née de la présidentielle de novembre 2010, qui devait pourtant sortir le pays d'une décennie de crise politico-militaire. Les Nations unies précisent également que plus de 90 000 civils ivoiriens ont traversé la frontière avec le Liberia depuis le début de la crise, dont 50 000 lors des 18 derniers jours.
DUÉKOUÉ, VILLE STRATÉGIQUE
Mercredi, la ville de Duékoué a été réveillée par les tirs. "Nous avons été attaqués par un groupe de rebelles. Nous avons pu les repousser", a déclaré à l'AFP une source militaire du camp Gbagbo sous couvert de l'anonymat, désignant les Forces nouvelles (FN), ex-rebelles alliés au président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara. "Ils ont attaqué avec des armes lourdes, des lance-roquettes mais la situation est calme en ce moment", a ajouté ce responsable. Les FN ont cependant assuré ne pas être "concernées par cette attaque".
Les tirs avaient éclaté peu avant l'aube, selon des habitants de cette ville située à une quarantaine de kilomètres au sud de l'ex-ligne de front divisant le pays depuis 2002 en un Nord FN et un Sud resté sous le contrôle du camp Gbagbo. Duékoué est un important carrefour de l'ouest ivoirien : les routes de l'ouest mènent au Liberia, celles du nord à la Guinée, celle de l'est à la capitale politique, Yamoussoukro, et celle du sud au port de San Pedro, par où transite le cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier exportateur mondial.
Progressant depuis la zone frontalière du Liberia, les FN ont pris quatre localités depuis fin février dans l'Ouest, alors que l'impasse politique reste totale. Alassane Ouattara a appelé mardi soir son rival à saisir sa "dernière chance" pour une "sortie de crise pacifique et honorable". Pour lui, "il est temps" que M. Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir, "accepte de se conformer à la volonté des Ivoiriens et de l'Union africaine", qui a reconnu la semaine dernière la victoire de M. Ouattara à la présidentielle.
VIOLENCES À ABIDJAN
Pendant ce temps, les violences deviennent quotidiennes dans Abidjan, métropole de quelque 5 millions d'habitants, et la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) a appelé à "mettre un terme immédiatement" à cette "escalade".
Un imam a été tué mardi soir dans le secteur Port-Bouët 2, une enclave pro-Ouattara dans le quartier de Yopougon, bastion de M. Gbagbo. Selon un responsable musulman, il aurait été tué par une balle perdue, mais pour un autre il a été délibérément visé.
Dans la nuit de mardi à mercredi, "18 personnes, dont trois femmes et un bébé", ont été "blessées" par une grenade lancée par des individus non identifiés à Attécoubé (quartier du centre d'Abidjan) et ont été admises dans la clinique de l'Onuci, selon la force onusienne. "Une autre personne qui se trouvait sur le lieu de l'incident est décédée", précise-t-elle.
Dans un rapport intitulé "Côte d'Ivoire : crimes contre l'humanité par des forces de Gbagbo", l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch affirme que les violences organisées par les pro-Gbagbo donnent "des indices de constituer des crimes contre l'humanité".

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