mardi 29 mars 2011

Côte d’Ivoire : Négociation du Vatican sur fond d’offensives militaire

Le haut représentant nommé samedi par l’Union africaine (UA) pour résoudre la crise post-électorale en Côte d’Ivoire ne fait pas encore l’unanimité chez les protagonistes de l’impasse que le Nonce Apostolique Ambroise Madtha, représentant du Saint Siège de l’Eglise Catholique négocie une « rencontre » entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
L’action de bons offices de l’émissaire du Vatican également Doyen du corps diplomatique ivoirien s’est traduite lundi par une audience au palais présidentiel avec le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, réélu selon le conseil constitutionnel.
« Je lui ai demandé d’appeler au téléphone M. Ouattara », a confié à la presse le Nonce apostolique qui avoir aussi prié M. Gbagbo de « faire un pas en avant » dans la recherche d’une solution politique à crise.
Le Nonce apostolique envisage d’aller faire la même proposition à Alassane Ouattara proclamé président élu par la Commission Electorale Indépendante et reconnu par la communauté internationale.
La démarche de Mgr Ambroise Madtha intervient au lendemain de la nomination, samedi, par l’Union africaine d’un haut représentant pour la Côte d’Ivoire en charge de conduire les “négociations“ visant à appliquer la solution politique arrêtée le 10 mars par le comité de haut niveau ou panel.
Le panel de cinq chefs d’Etat mis en place le 28 janvier par l’Union africaine s’est réunissant le 10 mars s’est aligné sur la reconnaissance de la présidence d’Alassane Ouattara faite par communauté internationale.
Le communiqué final de cette réunion recommande que M. Ouattara soit installé par le conseil constitutionnel, d’où les négociations préconisées à cet effet par les cinq chefs d’Etat et qui ont vu la désignation d’un haut représentant en la personne de l’ex-ministre des Affaires étrangères cap-verdien, José Brito.
La contestation reprend de plus belle
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, ré « élu » et investi « accepte » le haut représentant nommé par l`Union africaine pour résoudre la crise post-électorale, mais cet arbitre est récusé par son rival Alassane Ouattara, a indiqué dimanche le porte-parole de son gouvernement, Ahoua Don Mello.
"Le Cap Vert a toujours fait preuve de neutralité dans le conflit. Et un bon arbitre doit être neutre. C`est donc une bonne proposition. La neutralité du Cap Vert peut permettre de faire avancer les choses, l`autre camp cherche un arbitre qui soit partisan, je comprends un peu son attitude", a-t-il confié à l’AFP.
En dépit du signal donné par le Vatican dans la perspective d’un rapprochement pour que soit mis fin aux “nombreuses souffrances“ des populations, le camp Ouattara maintient sa “surprise“ quant à la nomination d’un ex-ministre en lieu et place d’un ancien chef d’Etat comme décidé par l’Union africaine.
“Il n’a pas la crédibilité et le statut nécessaire“, a critiqué lundi soir le ministre Amadou Gon sur TCI, la télévision proche du camp Ouattara.
La présidence Ouattara a “exprimé sa surprise (sur le choix de M. Brito) compte tenu de ses relations personnelles et de ses accointances politiques, connues de tous en Côte d`Ivoire, avec le président sortant, M. Laurent Gbagbo“.
Si pour la présidence Gbagbo “le droit, c`est le droit. Le plus important, c`est que la personne soit issue d`un pays ayant montré sa neutralité. Il ne vient pas en son nom personnel mais au nom de l`UA. Le plus important, c`est la neutralité du pays“, il n’en demeure pas moins que la divergence d’appréciation de la nomination du haut représentant met en pointillé les chances du rapprochement en vue.
Volte face à controverse de l’UA
L’Union africaine jusque-là constante dans son verdict de reconnaître Alassane Ouattara comme président élu suscite quand même des interrogations chez le président « légitime » quant au choix du haut représentant enCôte d’Ivoire.
’’… cette décision n`est pas conforme à la volonté exprimée de nommer un ancien chef d`Etat dans cette fonction. En conséquence, la présidence de la République de Côte d`Ivoire récuse M. José Brito en qualité de haut représentant de l`UA pour la Côte d`Ivoire ’’, selon le communiqué produit samedi par la présidence Ouattara.
L’Union africaine en s’écartant de “la volonté exprimée “ s’expose dangereusement à des soupçons de manœuvrer au profit d’un camp. Mais au-delà de cette suspicion relevée d’ailleurs par le camp Ouattara, qui dit récuser un proche de M. Gbagbo, la menace d’une intensification des violences post-électorales pourrait se généraliser.
Le camp Gbagbo l’a déploré évoquant une « offensive généralisée » des forces pro-Ouattara sur plusieurs autres fronts après la prise des principales villes de l’ouest. L’avancée des forces pro-Ouattara s’accélère à l’Est où les villes de Bondoukou, Agnibilékrou et Daloa sont « tombées » sous le contrôle adverse.

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