mardi 29 mars 2011

Veillée d’armes en Côte d’Ivoire


La crise ivoirienne prend un virage militaire, les combats se multiplient dans plusieurs villes.

Les forces soutenant le président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont lancé lundi une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début d'une meurtrière crise post-électorale toujours dans l’impasse.

Jusqu'ici, les combats entre les hommes d'Alassane Ouattara et les fidèles du président sortant Laurent Gbagbo étaient limités à l'extrême ouest du pays et à Abidjan, la capitale économique. Mais les affrontements militaires se généralisent depuis le début de la semaine le long de la ligne de démarcation coupant en deux le pays depuis 2003.

Combats à Duékoué, Daloa et Bondoukou
Les combattants pro-Ouattara, qui progressent dans l'Ouest frontalier du Liberia depuis fin février, ont attaqué vers 05 heures la ville de Duékoué, ville de l’ouest du pays et stratégique porte d'entrée de la principale zone de production du cacao.

Les combats contre l'armée fidèle au président sortant Laurent Gbagbo, appuyée par des miliciens, ont duré plusieurs heures. Dans la soirée, les forces pro-Ouattara affirmaient contrôler "entièrement" la ville après avoir "éteint une poche de résistance", alors qu'auparavant l'armée avait assuré que les combats se poursuivaient.

Des combats ont également eu lieu à Daloa, au centre du pays, et à Bondoukou, le long de la frontière est. A Abidjan, les habitants ont entendu des tirs d'armes automatiques, les partisans de Ouattara cherchant à chasser ceux de Gbagbo du centre de la ville.

Attentisme et stratégie du pourrissement
Ces nouveaux affrontements interviennent au moment où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader - avec, selon l'ONU, près d'un million de déplacés - et font craindre de nouveaux mouvements massifs de population.

Depuis le début de la crise post-électorale, les violences ont déjà fait 462 morts, essentiellement des civils, selon l'ONU. Mais selon le camp Ouattara, le bilan est beaucoup plus lourd: au moins 832 morts.

Négociations dans l’impasse
Une issue pacifique paraît plus lointaine que jamais, Alassane Ouattara ayant récusé le haut représentant nommé par l'Union africaine, l'ex-ministre cap-verdien des Affaires étrangères José Brito, censé engager des négociations entre les parties. "Le président Ouattara a ses raisons, que je respecte", a déclaré M. Brito, rejeté par celui-ci pour ses "relations personnelles" avec Laurent Gbagbo.

Les avocats du président reconnu par la communauté international ont déploré à Paris qu'il y ait "deux poids deux mesures dans la mobilisation internationale", souhaitant en Côte d'Ivoire "l'usage de la force légitime" comme en Libye. 

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