samedi 30 avril 2011

Côte d'Ivoire: Tract à l'intention des Français désinformés


Tract à l'intention des Français désinformés


tract Gbagbo Cote d'IvoireL'excellent journaliste québecois Bernard Desgagné a écrit un formidable article de synthèse sur la crise ivoirienne. En voiciune autre version au format PDF, avec quelques analyses supplémentaires, des liens hypertextes pour appuyer son argumentation, et surtout plus adaptée à un public français désinformé de la véritable situation en Côte d'Ivoire. 

Si vous participez à des manifestations en France, notamment à l'occasion du 1er Mai, et que vous souhaitez mobiliser les Français contre le coup d'état commis par Sarkozy en Côte d'Ivoire au bénéfice de Ouattara-le-boucher, au prix de milliers de morts, vous pouvez imprimer et découper ce tract au format PDF.

L'objectif est d'obtenir 50 000 signatures avant le 15 mai à la pétition pour la libération immédiate du président Gbagbo !

Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara : Goût du sang et malaise dans la civilisation !


Communiqué de presse

Le 30 avril 2011
Côte d’Ivoire
Alassane Ouattara : Goût du sang et malaise dans la civilisation !
Selon une opinion généralement admise par les Occidentaux le Président Gbagbo était le grand méchant loup ivoirien et le gentil démocrate devait être le sieur Alassane Ouattara. Pour cette raison, M. Ouattara a eu le soutien de l’ONU, de l’Armée Française (Force Licorne) et des combattants des Forces Nouvelles du nord de la Côte d’Ivoire. Ce qui devait arriver est arrivé le 11 avril et les Français ont offert le pouvoir politique à Dramane Ouattara.
Cependant, tout observateur avisé est en droit de se poser quelques questions de bon sens sur le dossier ivoirien :
-          Comment se fait-il que Laurent Gbagbo tout Président qu’il était, n’ait jamais attenté à la vie de Guillaume Soro (Premier Ministre malgré son statut de rebelle) qui est officiellement la cheville ouvrière des tueries en Côte d’ivoire ? Pourquoi n’a-t-il pas fait assassiner Alassane Ouattara le père de la rébellion ? Par pure charité chrétienne ou par différence culturelle ?
-          Alassane Ouattara ayant pris le pouvoir grâce à l’Armée Française et disposant de tous les soutiens internationaux imaginables, qu’est-ce qui explique cette folie meurtrière qui semble animer le nouvel « homme fort » d’Abidjan et ses sbires ? Quel que soient les crimes de IB Coulibaly, avait-il besoin de le tuer et d’exposer son corps dans cette forme de pornographie morbide qui semble être devenue la marque de fabrique  des « vainqueurs » du 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire ?
En tant qu’ancien journaliste en France (une profession abandonnée pour s’opposer au Système Bongoen décembre 2008), j’interpelle la conscience professionnelle des journalistes français : votre silence serait une forme de complicité ! Les tueries doivent s’arrêter en terre ivoirienne et c’est le devoir de la presse mondiale de le dire clairement.
L’erreur des Français à mon humble avis, est de ne pas comprendre que les 2/3 des Africains sont une génération postcoloniale  qui aspire à d’autres mœurs que la guerre pour la guerre, la mort gratuite, les hyper-présidents, les massacres et cette gouvernance d’un autre âge. La culture de la violence pure et de la cruauté doivent interpeller chacun : Alassane Ouattara n’a-t-il pas bluffé le monde entier puisque vraisemblablement, il ne sait donner que la mort et dévore même ses propres enfants !
Bruno Ben MOUBAMBA
bruno@moubamba.com

Trois membres de The Elders se rendront à Abidjan ce week-­‐end pour prôner l’apaisement

Les « Elders » sont à Abidjan dimanche 1er et lundi 2 mai, lors d’une mission visant à prôner l’apaisement, le dialogue et la réconciliation nationale en Côte d'ivoire. La délégation sera menée par l’ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan,  accompagné du président des Elders, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, et de l’ancienne présidente d’Irlande Mary Robinson.

Pendant leur séjour, les « Elders » rencontreront le président Alassane Ouattara, des représentants du nouveau gouvernement, des dirigeants de partis politiques et des membres d’organisations de la société civile, ainsi que des représentants de l’ONU, d’autres organisations et de la communauté diplomatique à Abidjan.

"Vivre ensemble"

« Même si un transfert des pouvoirs a enfin eu lieu et que les résultats de l’élection ont finalement été respectés, la situation reste fragile », dit Kofi Annan. « Il n’y a qu’une seule Côte d’Ivoire et les dirigeants comme le peuple doivent le comprendre. Ils n’ont pas d’autre choix que de se réconcilier, guérir et vivre ensemble », ajoute-t-il.Un avis partagé par Desmond Tutu. «  Nos cœurs sont avec le peuple ivoirien. Nous espérons qu’en rencontrant et en écoutant la population et ses dirigeants, nous pourrons contribuer à encourager le processus de guérison. Les Ivoiriens devront trouver leur propre manière de le faire, et cela prendra du temps. Trouver une voie vers la réconciliation nécessite patience et courage, mais j’ai l’espoir que le pays et son peuple trouvent un moyen d’avancer ensemble. En Afrique du Sud, nous avons appris la valeur d’un tel processus, et nous espérons que la Côte d’Ivoire offrira de la sécurité à tous ses habitants, quelles que soient leurs origines. »
Mary Robinson a déclaré : « Il est particulièrement important que les femmes soient entendues dans ce processus et qu’elles aient une place à tous les niveaux du gouvernement et de la société. Les nations prospères utilisent les talents de tous leurs citoyens : hommes et femmes, d’ethnies diverses, avec un éventail de compétences et de savoirs. J’appelle le peuple de Côte d’Ivoire à accepter sa diversité comme le premier grand pas vers la réconciliation. ».

vendredi 29 avril 2011

Côte d’Ivoire: Génocide en préparation à Yopougon, fief pro-Gbagbo, qui sera rasé dans les heures qui viennent par la force Licorne !


La force Licorne s'apprête à raser Yopougon, fief pro-Gbagbo, dans les heures qui viennent (29/04).
IvoireBusiness – De source proche de certains soldats français de la force Licorne, désabusés et écœurés par tant d’injustices graves contre le peuple de Côte d’Ivoire, la Licorne
s’apprêterait dans les toutes prochaines heures, à raser la ville de Yopougon à coups de bombes, pour casser la résistance héroïque menée par les soldats restés fidèles au Président Gbagbo.
Il est donc demandé avec insistance à tous ceux qui ne seraient pas des combattants, de quitter urgemment la ville, car la France va y commettre un véritable génocide, pire que celui du Rwanda. Des tonnes de bombes seront larguées au hasard sur les maisons. C’est un véritable carnage qui s’y prépare.
Le Président installé par la Communauté internationale, Alassane Ouattara, ne maîtrise plus rien en Côte d’Ivoire, dépassé qu’il est par les évènements qu’il a lui-même crées à coups de mensonges et d’intoxication. Certains pensent déjà qu'il s’est trompé de pays et a trompé tout le monde, notamment la Communauté internationale.
C’est donc la force Licorne qui a pris les choses en mains à Abidjan, où elle contrôle et dirige toutes les opérations militaires. Les FRCI ne sont que des faire-valoir. C’est la Licorne qui a neutralisé IB, le chef du commando invisible d’Abobo, il y a deux jours avant de le livrer aux hommes de Cherif Ousmane.
C’est encore elle qui va larguer des tonnes de bombes dans les heures qui viennent à Yopougon sur des milliers de populations civiles, en voulant neutraliser les Forces de défense et de sécurité (Fds) restées loyalistes au Président Gbagbo, qui leur opposent une résistance farouche.
Les heures qui viennent seront encore insoutenables pour le peuple de Côte d’Ivoire.
Mais la victoire n’est pas hors d’atteinte malgré les apparences de défaite suite à la capture du Président Gbagbo par la même Licorne.
Souvenons-nous la guerre du Vietnam entre les GI’s américains et le pauvre peuple vietnamien. Malgré les tonnes de bombes lancées par les Gi’s, la victoire a été du côté des vietnamiens.
Souvenons-nous de la guerre d’Algérie. Un million de morts algériens causés par la France pendant huit ans. Au bout du compte, la victoire a été du côté du peuple algérien.
Tout près de nous, on se souvient de la débâcle des Gi’s en Somalie avec ces images fortes des Gi’s trainés morts dans les rues de Mogadiscio. Une fois de plus, le peuple somalien, après près de 100.000 morts, a libéré la Somalie.
Il y a donc des raisons d’espérer d’une libération future de la Côte d’Ivoire des mains de la France et des Etats Unis. Il faut tout simplement y croire et continuer à dire non à la dictature d'Alassane Ouattara.
Christian Vabé

En Côte d’Ivoire, des miliciens pro-Gbagbo déposent symboliquement les armes

Presque deux semaines de négociations entre des officiers des Forces républicaines de Côte d’Ivoire et des responsables des milices pro-Gbagbo de Yopougon (quartier d'Abidjan) ont été nécessaires pour aboutir à cette cérémonie symbolique de dépôt d’armes, qui s’est déroulés ce vendredi 29 avril 2011 dans l'après-midi, au commissariat du 16ème arrondissement.

Des miliciens pro-Gbagbo viennent déposer leurs armes à Yopougon, le 29 avril 2011
Des miliciens pro-Gbagbo viennent déposer leurs armes à Yopougon, le 29 avril 2011
Le point de rassemblement était la station Gesco, à Yopougon. Plusieurs bataillons sont là. Avant que les véhicules remplis de militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire ne se dirigent vers le Commissariat du 16ème arrondissement de Yopougon, le colonel Soumahoro, qui a conduit les négociations avec les groupes paramilitaires pro-Gbagbo, déclare que la fin du problème Yopougon est imminente. « Puisque les frères décident de déposer les armes, on les regarde. Ceux qui ne déposeront pas les armes seront traités comme tels, comme on l’a fait ailleurs ».
A l’intérieur de Yopougon, les traces des pillages restent visibles. Tout au long de la rue empruntée par le convoi militaire, il ne reste que les murs des petites boutiques, les stations services ont été saccagées.
Devant le commissariat du 16ème arrondissement de Yopougon, une tente a été dressée. Les principaux officiers FRCI sont là. Ceux des ex-Forces de défense et de sécurité, qui avaient soutenu Laurent Gbagbo jusqu’au bout, aussi. Quelques militaires de l’Onuci sont également présents, pour rassurer les miliciens. Une vingtaine de kalachnikov, quelques grenades et un lance-roquettes sont déposés. Le geste est très symbolique, pour des miliciens dont le nombre est estimé à 3 000. Selon l’un des chefs des patriotes armés, entre 300 et 400 ont déjà rendu les armes.

Côte d’Ivoire : Kagamé dénonce le rôle de la France dans l’éviction de Gbagbo

Le président rwandais Paul Kagamé a dénoncé, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le rôle de la France dans l’éviction de Laurent Koudou Gbagbo dans sa résidence de Cocody (Abidjan) le 11 avril 2011.
Paul Kagamé, président du Rwanda (DR)

Interrogé sur les images de l’arrestation du président sortant Laurent Gbagbo, M. Kagamé juge que si elles « ont quelque chose de tragique », elles « sont aussi largement artificielles » : « Elles tendent à démontrer que ce sont les forces d’Alassane Ouattara qui ont procédé à cette arrestation, mais plus je les regarde et plus je vois derrière l’ombre du metteur en scène étranger », a-t-il dit.
Pour lui, « le fait que, cinquante ans après les indépendances, le destin du peuple ivoirien, mais aussi son économie, sa monnaie, sa vie politique, soient encore contrôlés par l’ancienne puissance coloniale pose problème. C’est cela que ces images montrent avant tout. »
Paul Kagame devient ainsi le deuxième président africain, après le président gambien Yahya Jammeh à dénoncer une main occidentale dans la chute de Laurent Gbagbo. « Il est aujourd’hui très clair, pour tous les Africains que le complot pour recoloniser l’Afrique est bien réel, et que nous devons nous y opposer », avait déclaré le 16 avril dernier la Gambie dans un communiqué transmis à Afriscoop.
Le Sénateur américain Jim Inhofe (R-Okla.), membre éminent de la commission sénatoriale des services armés (SascLe) et du comité chargés des relations étrangères du Sénat (Sfr), avait dans un plaidoyer devant ses pairs sénateurs le 11 avril comparé l’intervention militaire de la France au colonialisme.
La France avait avancé la résolution 1975 de l’Onu pour pilonner toute la nuit du dimanche 10 au lundi 11 avril la résidence présidentielle où se trouvaient le président Gbagbo et ses proches. Les Forces républicaines de Côted’ivoire (Frci) d’Alassane Ouattara avaient échoué à maintes reprises lors de leurs différents assauts sur la résidence.
La crise post-électorale ivoirienne a opposé durant plus de quatre mois Laurent Gbagbo, investi président par le Conseil constitutionnel, plus haute juridiction chargée de proclamer les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à Alassane Ouattara, déclaré élu par la Commission électorale ivoirienne (Cei) et reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale.

Le Club Union Africaine Côte d’Ivoire s’insurge contre les abus des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) sur les populations civiles

Depuis le 11 avril 2011, après une offensive des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire soutenu par les Forces Pro Ouattara, l’ONUCI et la Licorne, Mr Laurent Gbagbo a été arrêté. Suite à cette arrestation, la sécurité de la ville d’Abidjan est assurée par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) aidées par des patrouilles mixtes de la Licorne et de l’ONUCI.

Le Club Union Africaine Côte d’Ivoire (Club UACI) constate que plus de deux (02) semaines après la chute du Président sortant, certains éléments des FRCI s’adonnent à des abus et à des actes de perquisition dans les domiciles et dans les services sous prétexte d’être à la recherche d’armes ou de sympathisants de La Majorité présidentielle (LMP).

Lors de ces visites inopinées, ces éléments se disant appartenir aux FRCI procèdent à l’arrestation de certaines personnes et en profitent pour les piller. 

© Getty Images 
Les forces de Ouattara attaquent le fief de l`ex-putschiste Coulibaly
Les Forces républicaines du nouveau président ivoirien Alassane Ouattara ont lancé mercredi une offensive dans le nord d`Abidjan contre le fief de l`ex-putschiste Ibrahim Coulibaly
• Considérant que la liberté d’appartenance politique est un droit inaliénable ;
• Considérant que la sécurité de tous les citoyens doit être assurée par les FRCI qui sont sous l’autorité du Chef de l’Etat, Chef suprême des armées,

Le Club Union Africaine Côte d’Ivoire, tout en se félicitant de l’engagement solennel du Président de la République, SEM Alassane Dramane Ouattara, pour le retour des FRCI dans les casernes, s’insurge contre ces actes graves qui s’apparentent au banditisme et à la chasse aux sorcières. 

Le Club UACI, dénonce ces abus de ces éléments des FRCI qui sont de nature à semer la peur et accroître l’insécurité au sein de la population à Abidjan.

De ce qui précède, le Club Union Africaine Côte d’Ivoire recommande:

Au Président de la République 
• L’encasernement effectif des FRCI afin de permettre dans les plus brefs délais le déploiement des éléments de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale qui sont les forces traditionnelles de maintien de l’ordre.
• La protection des défenseurs des droits de l`homme 
Au Ministre de la défense 
• L’identification de tous les éléments des FRCI à travers un uniforme connu de tous et un document attestant leur appartenance aux FRCI ;
• Le respect de procédure requise pour toute perquisition ; 
• La sanction de tout élément des FRCI coupable d’abus et de mettre hors d’état de nuire, les personnes qui détiennent illégalement des armes.

Fait à Abidjan le 29 avril 2011
Pour le Club Union Africaine Côte d’Ivoire
Le Président

L'ONU reconduit l'embargo sur les armes contre la Côte d'Ivoire

 Le Conseil de sécurité de l'ONU a reconduit jeudi l'embargo sur les armes contre la Côte d'Ivoire et renouvelé les mesures d'interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers de certaines personnalités politiques ivoiriennes dont l'ancien président Laurent Gbagbo.

Selon une résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité a prorogé jusqu'au 30 avril 2012 "les mesures concernant les armes, les opérations financières et les voyages" imposées par des résolutions adoptées en 2004, en 2010 et en 2011, ainsi que l'interdiction faite à tout Etat d'importer des diamants bruts provenant de la Côte d'Ivoire imposés en 2005.

Aux termes de la résolution, le Conseil de sécurité a décidé d' examiner ces mesures "à la lumière des progrès accomplis dans la stabilisation de la situation sur l'ensemble du territoire, la tenue d'élections législatives et la mise en oeuvre des principales étapes du processus de paix", au plus tard le 30 avril 2012.

Il a aussi décide de procéder à un examen à mi-parcours des mesures prorogées, au plus tard le 31 octobre 2011, "en vue éventuellement de modifier, de lever ou de maintenir, avant l' échéance du 30 avril 2012, en partie ou dans sa totalité, le régime des sanctions, en fonction des progrès qui auront été accomplis dans le processus de paix, ainsi que des faits nouveaux concernant les violations des droits de l'homme et les élections législatives".

Le représentant permanent de la Côte d'Ivoire, Youssoufou Bamba, estime que les mesures de sanctions sont nécessaires, notamment pour consolider la fin de l'état de belligérance en Côte d'Ivoire.

"La résolution de ce jour, qui exhorte de la façon la plus claire possible les combattants armés illégaux à déposer les armes, devrait contribuer notablement au retour de la paix et de la sécurité en Côte d'Ivoire", a-t-il ajouté.

Le représentant permanent de la Côte d'Ivoire auprès des Nations Unies a signalé que la restauration de l'ordre public et de la sécurité était au premier rang des préoccupations du président ivoirien Alassane Ouattara.

A propos de la réconciliation nationale, M. Bamba a fait savoir que M. Ouattara avait décidé de mettre sur pied, dans les semaines à venir, une commission "Vérité et Réconciliation". 

Réouverture des banques à la clientèle - Les Ivoiriens ont perçu deux mois de salaire

Pas facile, hier, de se frayer un chemin au Plateau. Cette journée annoncée à grand coup médiatique aura répondu à toutes les attentes. Toutes les banques, à l`exception de la BICICI, ont rouvert leurs portes à leur clientèle, à la grande satisfaction des fonctionnaires. D`un bout à un autre, la rue des banques, qui a renoué avec son ambiance habituelle, était, totalement, envahie. Entre klaxons de véhicules et bousculades de piétons, l`on pouvait entendre les petites vendeuses d`eau glacée en sachets, de jus sucré, de sandwich et de mouchoir en papier qui ne manquaient pas d`occasion pour proposer à boire et à manger aux nombreux fonctionnaires qui ont effectué le déplacement. Pour avoir passé deux mois dans la crise sans salaire, les fonctionnaires ont, très tôt pris d`assaut, les banques pour être vite servis et rentrer chez eux. Mais, c`était sans compter avec le désordre et les caprices de certains distributeurs automatiques. 

Que de difficultés !
Lorsque nous arrivions aux alentours de 10h30 devant la Banque de l`Habitation de la Côte d`Ivoire (BHCI), il nous était impossible d`atteindre le portail et donc d`avoir accès à l`intérieur de l`édifice, tellement il y avait foule à cet endroit. Impatients et assurément las d`attendre, certains tentaient de pénétrer dans la cour de la banque par la grille qui fait office de palissade. Quelques instants après, nous avons appris que les salaires avaient effectivement commencé à être payés avant notre arrivée. « C`est un cafouillage, ici. Moi, je suis arrivé depuis 7h et nous avions formé des rangs. Mais à l`arrivée des vigiles, ils ont commencé à faire des listes sans tenir compte des rangs, c`est cela qui a créé tout ce désordre que vous voyez » s`est plaint un agent de l`Etat, qui a requis l`anonymat. « Je ne comprends pas pourquoi, c`est comme ça aujourd`hui. Habituellement, la banque nous donne des tickets pour faciliter l`accès aux guichets » a laissé entendre un autre. Nous décidons, alors, de progresser vers les autres banques pour savoir comment elles s`en sortent. A la Banque Internationale pour l`Afrique de l`Ouest (BIAO) tout comme à la Société Générale de Banques en Côte d`Ivoire (SGBCI), la foule était difficile à contenir. A telle enseigne que devant la SGBCI, un homme pris d`un malaise s`est allongé à même le sol, aidé par deux éléments des Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI). Les portes et les guichets ont ouvert seulement un peu plus vers 11h. Ce qui a attisé la colère de plus d`un. « Si la banque n`était pas prête, elle n`avait qu`à le dire. Il n`y a que les guichets manuels qui sont ouverts. Moi j`ai une carte magnétique et le guichet automatique n`est pas encore opérationnel » s`est plaint Tra Bi, enseignant dans un lycée de la place. Des difficultés, M. Coulibaly les a aussi vécues avant de percevoir son argent. A l`en croire, il a été obligé de rallier l`agence principale d`Ecobank au Plateau, alors qu`il s`était rendu à Cocody dans son agence habituelle. « Notre agence nous a fait savoir que la société Brinks avait décidé de ravitailler les banques situées dans son périmètre » a-t-il expliqué. 

Entre joie et amertume
A la Banque Nationale de l`Investissement (BNI), l`entrée des clients était régulée par des vigiles. Nous accostons A.G. à sa sortie de la banque qui nous informe qu`elle fait d`autres prestations en dehors du paiement des salaires. « Les paiements aux guichets ont débuté mais moi je suis venu faire un versement » a-t-il fait savoir. A deux pas de là, le rang du distributeur automatique contourne le bâtiment et s`allonge vers l`immeuble de la BAD. Nous guettons la sortie d`un client qui vient d`entrer dans le distributeur automatique. Mais trente minutes plus tard, il n`est toujours pas sorti. Nous nous renseignons auprès du vigile posté à l`entrée qui explique qu`il s`agit d`un problème technique et non de manque de liquidité. Nous mettons alors, le cap sur la Société Ivoirienne de Banque (SIB). Avec plus de chance, Dame Bah S., agent au Laboratoire de Bâtiment et des Travaux Publique (LBTP), nous donne ses impressions et confirme le paiement des mois de mars et d`avril. « Je suis très contente de percevoir cet argent et ce sont les deux mois qui ont été payés. Ces mois ont été très durs, car nous avons eu un décès dans la famille. Avec cet argent nous allons donc procéder à l`enterrement. On peut dire que l`espoir est permis et je demande à mes frères à Yopougon de déposer les armes. Je veux que la paix revienne en Côte d`Ivoire et que personne ne meure encore » ajoute t-elle. Quant à Mme A.K., qui travaille à la Cour Suprême, elle déplore le manque de souplesse de la part des banquiers à l`égard des clients, malgré la crise. « Je suis contente de toucher ma paye, le service est rapide. Mais les banquiers n`ont pas tenu compte de ce que nous avons vécu. Moi par exemple, ma maison a été pillée. Ils devraient faire des échelonnages au lieu de prélever tous ces mois en même temps. Ils auraient dû être un peu plus souples », se plaint-elle. En réponse, Mme Mariam Cissé Ellogne, responsable de la communication et marketing stratégique de la SIB, estime que les clients devaient s`attendre à cela étant donné qu`ils avaient des engagements vis-à-vis des banques. « Avec l`ouverture des banques et le paiement des salaires, c`est toute l`économie qui se remet en place », fait-elle remarquer. Dans le but de fournir une bonne prestation à ses clients, la SIB a ouvert ses portes depuis 8H30 et mis en marche tous ses guichets, automatique et manuel. Pour M. Gervais Atta, responsable du département action commerciale, toutes les agences d`Abidjan, à savoir, celles du Plateau centre, Plateau rue du commerce, Cocody Saint-Jean, Deux-Plateaux Vallon, VGE et Palais des Sports ont également ouvert à la clientèle. De même que les agences des villes de Man, Korhogo, Daloa, Divo, Bouaké Yamoussoukro, à l`exception de celles de San Pedro, « pour des problèmes de sécurité ». Le système bancaire étant désormais rétabli, les banques nationales qui avaient été désignées, par le gouvernement fantoche d`Aké N` Gbo, pour le paiement des salaires ont renvoyé les fonctionnaires dans leur banque d`origine. A Versus Bank, l`on pouvait lire une affiche annonçant cette même mesure. 
Sogona Sidibé

Des confidences sur la détention de Gbagbo: La polémique fait rage entre ses avocats et le Procureur - Des difficultés s`annoncent autour de son procès


Depuis un peu plus de deux semaines, l`ex-chef de l`Etat ivoirien a été capturé dans la résidence présidentielle. Pour l`heure, il est à
Korhogo dans l`attente de connaître son avenir juridique. Quelle est sa situation actuelle ?
On sait assez peu de chose sur la situation actuelle de l’ex-président. On sait qu`il est assigné à résidence à Korhogo dans l`extrême nord du pays. Que son épouse Simone, elle, a été envoyée à Odienné. Que les derniers militaires qui lui étaient fidèles et les membres les plus éminents de son parti qui n`ont pas fui à l`étranger sont également en résidence surveillée. Certains ont été transférés dans le nord, notamment dans les villes de Bouaké, Bouna ou Katiola, alors que d`autres sont toujours à Abidjan mais avec l`interdiction de communiquer avec l`extérieur. Pour l`heure, le président déchu et sa première épouse, pour ne citer qu`eux, n`ont pas pu recevoir la visite de leurs avocats, on a donc très peu d`informations sur leur situation.
Présomption d’innocence
Le porte-parole du gouvernement d`Alassane Ouattara a annoncé mardi que des enquêtes préliminaires ont été ouvertes contre Laurent Gbagbo et ses proches. Mais du côté des avocats mandatés par la famille de Laurent Gbagbo, on estime que l`ancien chef de l`Etat et tous les membres du régime déchu sont retenus sans le moindre cadre juridique.
En effet, le collectif des avocats mandaté en France par la famille Gbagbo s`étonne que ces enquêtes préliminaires soient lancées 15 jours après l`arrestation de l`ex-président et de ses proches. Pour eux, Laurent Gbagbo et son entourage sont illégalement et arbitrairement retenus, sans le moindre fondement juridique. Le 26 avril 2011, soit après quinze jours de détention illégale, le régime de Monsieur Alassane Ouattara annonce que « des procédures d`enquêtes préliminaires sont en cours pour les crimes et délits commis par Laurent Gbagbo et son clan ».
Cette déclaration méconnait le principe de la présomption d’innocence. Elle démontre, par ailleurs, que le président Laurent Gbagbo ainsi que son entourage font bien l’objet d’une détention arbitraire en dehors de tout cadre légal. Ce qui est contraire non seulement à la législation ivoirienne, mais également à la Déclaration universelle des droits de l’homme. Plus grave, des informations concordantes et insistantes font état de mauvais traitements physiques et psychologiques sur sa personne.
Laurent Gbagbo et ses proches détenus arbitrairement ? « Pas du tout », répond Simplice Koffi, le procureur de la République. Procureur par intérim, signalons-le, car Raymond Tchimou, le titulaire du poste est introuvable. Simplice Koffi a donc été saisi de ces enquêtes préliminaires par le garde des Sceaux et il explique que Laurent Gbagbo et son entourage sont actuellement assignés à résidence en vertu d`une décision administrative autorisée par une loi de 1963. Selon nos informations, Laurent Gbagbo et son entourage ont en fait été assignés à résidence par le ministre de l`Intérieur pour éviter des troubles à l`ordre public mais la grande question du moment est : que reproche-t-on concrètement à l`ancien chef de l`Etat et à ses proches ?
« Suite à l`élection présidentielle, il y a eu des morts, des blessés, des pillages, des dégâts causés aux biens et le parquet instruit par le garde des Sceaux estime nécessaire de mener une enquête sur tous ces faits », explique Simplice Koffi. « Ce n`est que lorsque les faits vont révéler des indices susceptibles de constituer des infractions que le parquet trouvera des qualifications idoines. Pour l`instant personne ne fait l`objet de poursuites. »
La justice internationale pourrait également se saisir de l`affaire
En effet, où qu`il se tienne, cet éventuel procès de Laurent Gbagbo et de ses proches est hautement sensible. S`il se tient en Côte d`Ivoire, les partisans du chef de l`Etat ivoirien déchu qui sont encore très nombreux ne devraient pas manquer de faire entendre leurs voix et de dénoncer un procès politique, une chasse aux sorcières. Si Laurent Gbagbo venait à être envoyé à La Haye pour être jugé par la CPI, beaucoup d`Ivoiriens mais aussi d`Africains risquent de crier une fois de plus au complot international contre la Côte d`Ivoire après que Alassane Ouattara ait pu conquérir le pouvoir grâce à l`appui des forces françaises et de l`ONU.
Enfin si ce procès n`a pas lieu, les organisations de défense des droits de l`homme et les victimes pourraient elles dénoncer une prime à l`impunité. Donc, dans tous les cas de figure, Alassane Ouattara se trouve actuellement face à une équation particulièrement difficile à résoudre et Laurent Gbagbo n`a pas fini de lui causer des soucis.
Une pétition pour la libération de Laurent Gbagbo
Tandis que le gouvernement d`Alassane Ouattara annonce des poursuites contre Laurent Gbagbo et ses proches, ses partisans se mobilisent. Une pétition pour la « libération immédiate » du chef de l`Etat déchu a été lancée, dont les initiateurs revendiquent déjà plus de 10000 signatures. Laurent Gbagbo « a été remis par les éléments de la Force française Licorne à ceux-là mêmes qui ont voulu le renverser par un coup d’Etat militaire en septembre 2002 précipitant la partition du pays et plongeant celui-ci dans une crise meurtrière pour le peuple ivoirien », affirment notamment les auteurs de la pétition. Ils dénoncent, en outre, « l’intervention de la France en Côte d’Ivoire qui outrepasse le mandat de l’ONU et viole le droit international ». Ils s`élèvent par ailleurs contre « les exactions et les tueries perpétrées, disent-ils, par les troupes d’Alassane Ouattara contre les partisans de Laurent Gbagbo depuis son arrestation illégale, dont la première victime a été l’ancien ministre de la Justice et de l’Intérieur Désiré Tagro ».
Source RFI
Les obstacles à la Cour Pénale Internationale
La Cour pénale internationale (CPI) peut-elle juger l`ancien président ivoirien Laurent Gbagbo comme le souhaite le pouvoir Ouattara ? La question suscite encore la polémique. De l`avis de certains observateurs, l`entrée en jeu de la CPI dans le dossier ivoirien, pourrait buter contre certains obstacles. Le premier, c`est que la Côte d`Ivoire a certes signé le texte fondateur de la Cour pénale internationale en 1998, mais elle n`a pas ratifié le texte jusqu`à ce jour. Dans ce cas, la juridiction internationale n`a pas compétence à traiter d`un dossier relatif à un pays qui ne reconnaît pas son autorité. Toutefois, ce blocage, de l`avis de juristes, pourrait être levé par une plainte d`un Etat ayant ratifié le texte de la Cpi ou celle du Conseil de sécurité de l`Onu, contre Laurent Gbagbo. En clair, les autorités ivoiriennes seules ne peuvent pas, dans le cas d`espèce, traduire Laurent Gbagbo devant la Cour de La Haye, à moins que leur plainte ne soit accompagnée d`une autre déposée par un Etat reconnaissant la Cpi ou par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le second obstacle, c`est que, selon des sources, le nouveau pouvoir ivoirien veut vider les contentieux nés de la crise en Côte d`Ivoire, en terre ivoirienne. Il n`exclut certes pas la Cour de justice internationale, mais veut aussi pouvoir faire confiance à la justice ivoirienne. « Rien n’est exclu, on ne peut pas envoyer tout le monde à La Haye. Après l’enquête, on pourra dire si tel ou tel doit être jugé en Côte d’Ivoire ou par la CPI. Et puis aussi, pourquoi ne pas constituer un tribunal international ad hoc siégeant dans un autre pays africain ? », a déclaré sur la question, le ministre ivoirien de la Justice, Ahoussou Jeannot, selon le site de Jeune Afrique. Toutefois, les enquêtes préliminaires ont été ouvertes et sont en cours. Elles devraient situer les responsabilités et donner les différentes orientations du dossier. Il faut cependant noter, toujours selon JA, que certaines dispositions du statut de Rome (le texte fondateur de la Cpi ndlr) permettent d`inculper un supérieur hiérarchique, qui bien qu`absent de la scène du crime, est supposé l`avoir commandité, ordonné, ou à tout le moins en a eu connaissance et ne l`a pas empêché. Des éléments qui créent des frayeurs dans les deux camps en ce concerne la saisine de la Cpi. Le président Ouattara reste, lui, convaincu que le jugement de la justice internationale sera marqué du sceau de la crédibilité. Sa volonté, en tout cas affichée, de faire la lumière sur les crimes perpétrés en Côte d`Ivoire pendant ces dix dernières années, ne semble souffrir d`aucun doute, même si cela doit sécouer son propre camp. Il a saisi la Cpi pour cela et attend les résultats des enquêtes
H. ZIAO

Cote d’Ivoire : les jalons de l’État totalitaire ?



CI 2.jpgMonsieur Alassane Dramane Ouattara n’est pas le président de la République de Cote d’Ivoire. Il n’est le président que de son parti le RDR et rien d’autre. Je persiste et signe dans cette voie et ce ne sont pas les derniers évènements qui me feront changer d’avis. Certes, je ne peux nier que sa tentative de coup d’État en cours lui donne les moyens de terroriser les uns et les autres.  L’assassinat de celui qui l’appelait « papa », le chef de guerre Ibrahim Coulibaly qui avait des velléités d’autonomie, vient rappeler aux uns et autres que le temps de la terreur est arrivé. Cette terreur Ouattara en a d’autant plus besoin qu’il n’a pas le début d’une quelconque légitimité pour incarner la nation ivoirienne. Ce n’est pas le défilé des personnalités qui, selon les propres termes de ses supporters, « font allégeance » qui lui permettra de gagner cette légitimité. Dans une République et une démocratie, les citoyens reconnaissent l’autorité et se soumettent à ses décisions sur la base du contrat social. Dans le cas d’espèce il s’agit de la Constitution de la République de Cote d’Ivoire du 23 juillet 2000. Il n’existe aucune disposition pertinente de celle-ci pour faire de Ouattara le président des ivoiriens.
Alassane Dramane Ouattara, lui-même est convaincu de son incapacité à être le président de la République ivoirienne dans le cadre fixé par la constitution, c’est pour cela qu’il s’essaye à assoir la légitimité d’homme fort du régime. Promettant la « pacification » aux ivoiriens, il ne fait que rappeler que la puissance coloniale lui a délégué l’autorité pour installer son ordre. Tout comme l’État colonial dans son organisation ne s’embarrassait de séparation de pouvoir et de contre-pouvoir, Ouattara veut être à lui tout seul l’État délégué. Ainsi, confie –t-il aux journalistes français que les crimes commis sous le président Laurent Gbagbo seront punis. Sans être juge, il qualifie des faits et prononce des sentences. Dans une démocratie une telle attitude n’est tolérée qu’à ceux qui ne sont pas impliqués dans la conduite des affaires publiques.
À ceux qui en douteraient encore, il est temps de se rendre compte que Ouattara n’est que le délégué de Sarkozy en Cote D’Ivoire et que le but de ce dernier est de restaurer l’ordre néocolonial qui est un régime de démission nationale, démantèlement des acquis démocratiques et sociaux, de création de monopoles pour les firmes métropolitaines dépassées par la concurrence mondiale

Côte d’Ivoire: Situation humanitaire critique dans l’Ouest

La situation humanitaire est critique dans le triangle Zouan Hounien-Toulepleu-Blolequin, à l’ouest de la Côte d’Ivoire,  indique un rapport du Bureau de coordination des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (OCHA), transmis jeudi à la PANA. Selon le rapport, qui couvre la période du 23 au 28 avril, l'OMS, qui vient de terminer une évaluation à l'ouest du pays, relève que 'dans les deux régions, à savoir Montagnes et Moyen Cavally, 52 pour cent des centres de Santé et 62 pour cent des hôpitaux de district ne fonctionnent pas à cause de l'absence du personnel; du pillage des médicaments et matériels médicaux, de la destruction partielle ou totale des infrastructures sanitaires, ainsi que de la persistance de l'insécurité principalement sur l'axe Guiglo, Bloléquin, Toulepleu et Zouan Hounien'.

Ce triangle est une zone totalement sinistrée et doit être considérée parmi les priorités dans les interventions, estime le rapport, qui ajoute que la plupart des villes et des villages sont désertée par les populations qui ont fui en brousse ou au Liberia depuis deux mois.

Les familles, qui sont restées dans ces localités, ont besoin d’être assistées dans les domaines de l’eau, de la santé et de la nourriture, selon le rapport de la mission inter-agences conduite dans cette zone par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation des migrations internationales (OIM) et OCHA.

Le rapport déplore que les milices qui restent dans la zone continuent à perpétrer des actes de violence affectant la population qui s’est réfugiée dans la brousse.

Durant ces deux dernières semaines, ces populations n’ont reçu qu’une aide limitée en forme de soins médicaux assurés grâce aux cliniques mobiles, indique le rapport, qui précise que la zone n’est accessible aux agences des Nations unies que sous escorte armée, ce qui constitue un frein à l’action des humanitaires.

Par ailleurs, souligne OCHA, la présence des engins de guerre non-explosés expose les populations à des accidents qui pourraient avoir des conséquences graves sur leur intégrité physique.

Aussi, pour réduire les risques, l’ONUCI mène en ce moment des opérations de dépollution à Abidjan et le même type d’opération est souhaitable dans toutes les zones où il y a eu des combats ou le passage des groupes et troupes armés.

D'autre part, depuis l’appel au dépôt des armes lancé le 22 avril par le président Alassane Dramane Ouattara, des groupes de miliciens ont déjà rendu les armes à Abidjan, tandis que des résistances sont encore observées à Yopougon où la situation sécuritaire reste précaire, selon OCHA.

Concernant l’éducation, le rapport constate qu’une réouverture timide des classes a été observée à Abidjan le 26 avril.

Toutefois, de nombreux élèves et enseignants des écoles proches de la zone de Yopougon ne sont pas présentés aux écoles du fait de l’insécurité qui prévaut dans ce quartier.

Selon le rapport, le Plan d’Action humanitaire d’urgence (EHAP) pour la Côte d’Ivoire et les pays voisins (Liberia, Ghana, Guinée, Togo) a reçu des financements à hauteur de 20 pour cent à la date du 26 avril 2011.

Un total de plus de 32 millions de dollars a été mobilisé sur une requête d’un montant de 160 millions de dollars.

jeudi 28 avril 2011

« Des besoins humanitaires aigus persistent en Côte d’Ivoire », selon OCHA

 Le Bureau des Nations Unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) note, dans un communiqué transmis jeudi à l’AIP, que des besoins humanitaires aigus persistent en Côte d’Ivoire. 

Selon l’agence onusienne, des milliers de personnes au sud, au centre, au nord et à l’ouest du pays ont un besoin urgent d’assistance humanitaire.

‘’Malgré notre engagement à soutenir les populations et le Gouvernement, l’insécurité limite notre capacité à fournir de l’assistance dans les quartiers de Yopougon et d’Abobo à Abidjan ainsi que dans la zone de Zouan Hounien, Toulepleu et Bloléquin où l’instabilité persiste’’, a déclaré le Coordonnateur Humanitaire,  Ndolamb Ngokwey.

Ces trois dernières semaines, la communauté humanitaire appuyée par une équipe du système des Nations Unies chargée de l’évaluation et de la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) a évalué les besoins aussi bien à Abidjan que dans le reste du pays. La santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, les abris et la protection sont parmi les secteurs les plus affectés.

 ‘’Il reste beaucoup à faire pour protéger la population civile et assister les victimes de viols et d’agressions, qui continuent dans les zones instables du pays. Il faut qu’un terme soit mis à ces actes et que l’ordre public soit restauré afin que les populations puissent vivre en toute quiétude’’, a plaidé M. Ngokwey.

L’appel de fonds pour la Côte d’Ivoire et les pays limitrophes d’un montant de 160 millions $ est financé à 20%, précise OCHA qui a précisé, dans un communiqué de presse publié mardi, qu’il existe un « besoin urgent de renforcer l’aide humanitaire en Côte d’Ivoire ».

Côte d’Ivoire: le pouvoir consolidé avec l’élimination de la menace “IB”


L’élimination de l’ex-putschiste Ibrahim Coulibaly a tranché un vieux conflit fratricide dans le camp du président ivoirien Alassane Ouattara qui doit encore éradiquer la menace de miliciens actifs à Abidjan où les banques ont partiellement réouverts jeudi.

IB est mort“: titrait à la Une le quotidien Nord-Sud avec une photo très violente montrant le corps d’Ibrahim Coulibaly, dit “IB“, étendu au sol, les bras en croix au dessus de sa tête ensanglantée et partiellement défigurée.
IB” était perçu comme une menace par le pouvoir, surtout par le Premier ministre Guillaume Soro, son éternel rival de la rébellion de 2002, même s’il avait contribué à la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d’Abidjan au début de l’année.
Le chef du “commando invisible“, qui tardait à déposer les armes comme le lui intimait le président Ouattara, est tombé avec six de ses hommes mercredi soir à Abidjan, sous les balles des Forces républicaines (FRCI) qui avaient mené dans la journée une offensive dans son fief d’Abobo, un quartier nord de la capitale économique.
L’ex-putschiste avait récemment demandé à être reçu par le chef de l’Etat pour se mettre à sa disposition, mais son entourage avait mis en cause M. Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.
Le Premier ministre a été l’adversaire historique d’Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo qui forme désormais le gros des FRCI.
Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d’”IB“, qui avait été vaincu.
Mercredi soir, ses anciens compagnons ont encerclé puis tué “IB” dans la cour d’habitations où il s’était retranché.
Si Abobo est désormais sous le contrôle des FRCI, celles-ci doivent encore éliminer la menace des miliciens pro-Gbagbo dans le quartier de Yopougon (ouest), qui opposent toujours une résistance farouche.
Dans le reste de la capitale économique, comme dans le pays, les banques ont commencé à rouvrir jeudi, étape cruciale de la normalisation économique après une longue fermeture due à la crise post-électorale née de la présidentielle du 28 novembre.
Très attendue, la réouverture des établissements n’a pas eu lieu avant midi et n’a pas concerné toutes les agences, provoquant d’immenses files d’attente.
Il faut donner à manger à la famille“, expliquait devant le siège de la SGBCI (filiale ivoirienne du groupe français Société générale), dans le centre d’Abidjan, Jean-Baptiste Kouadio, fonctionnaire, patientant au milieu d’une queue de près d’un kilomètre devant un distributeur automatique de billets.
Le président Ouattara avait promis que les fonctionnaires toucheraient cette semaine leurs salaires de mars et d’avril.
Les banques commerciales privées avaient fermé en début d’année et le régime de M. Gbagbo avait “réquisitionné” la SGBCI et la Bicici (filiale du goupe français BNP-Paribas), ouvertes jusqu’au début des combats fin mars.
Autre signe de normalisation, Alassane Ouattara s’est rendu jeudi pour la première fois depuis son élection au palais présidentiel d’Abidjan, endommagé lors des combats contre les partisans de Laurent Gbagbo. Le temps des répérations, M. Ouattara restera à son QG du Golf Hôtel d’Abidjan où il est installé depuis fin novembre.
Notre objectif, c’est de faire l’investiture le 21 mai à Yamoussoukro (centre, capitale politique)“, a confirmé à cette occasion M. Ouattara.
A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a reconduit pour un an l’embargo sur les armes vers la Côte d’Ivoire afin de “permettre de poursuivre son processus démocratique dans la stabilité“.

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