lundi 25 avril 2011

Banques ivoiriennes : derniers réglages avant la réouverture

En prélude à une reprise effective de leurs activités, les établissements bancaires ivoiriens avaient été conviés par la BCEAO à Dakar à un échange sur les conditions. Le secteur devrait reprendre ses activités cette semaine, mais alors dans quelle ambiance ?

Course contre la montre ? A quelques jours de la fin du mois tous les regards sont tournés en Côte d’Ivoire vers les établissements bancaires. Et autorités de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et politiques ivoiriennes multiplient les initiatives et réunions, pour permettre aux établissements bancaires de rouvrir leurs guichets. Ces derniers appelés par la direction nationale de la Côte d’Ivoire, désormais assurée par Jean-Baptiste Aman Ayayé, à lui fournir « un état des lieux circonstancié de chacun », ne manquent pas de préoccupations. Ils voudraient bien vouloir dissipées certaines d’entre elles, avant toute reprise effective de leurs opérations.

A Dakar où ils avaient eu une rencontre d’échanges avec des responsables de la Banque centrale, il y a une dizaine de jours, les représentants des établissements bancaires ivoiriens ont insisté sur la nécessité de minimiser les risques sécuritaires. En outre ont-ils souhaité que « la Bceao rouvre préalablement ses bureaux et reprenne effectivement ses activités afin d’assurer une disponibilité immédiate de la liquidité » avant d’envisager l’ouverture des guichets aux clients. En effet, les banques craignent une ruée des clients et des retraits massifs dès qu’elles lèveront les stores. Elles espèrent, sur la question, un appui de la Banque centrale dans le sens d’une limitation des retraits et des transferts. « La confiance étant déjà gravement érodée avec les clients, il y a indubitablement de gros risques de dégradation des relations, si le banques devraient par elles-mêmes imposer des plafonds de retraits ou transferts à des clients qui en ont déjà après elles » explique, un cadre de banque.

D’autres préoccupations plutôt techniques sont au nombre des éléments sur lesquels les établissements bancaires voudraient avoir des réponses très claires. Notamment la question du traitement des créances compromises et du provisionnement, le traitement des intérêts créditeurs et débiteurs ainsi que des frais de tenue de tenue de compte… Autant de problèmes importants dont la résolution appelle de la part de la Banque centrale et de son démembrement nationale quelques flexibilités par rapport à certaines dispositions réglementaires (les règles prudentielles et les normes) et de la célérité dans les actions. « Toutes les questions soulevées par les banques ne pourront être solutionnées avant que celles-ci rouvrent leurs portes. Nous devrions faire chacun de notre mieux afin que les clients puissent accéder à leurs comptes et que l’activité économique puisse repartir » explique-t-on du côté du ministère de l’Economie et des Finances.  Derrière la question économique se profile, de manière subliminale, un enjeu politique qui ne dit pas son nom.

Le compte à rebours a donc commencé pour les établissements bancaires ivoiriens, contraints de reprendre leurs activités très rapidement pour permettre le paiement des salaires des travailleurs dans les délais, au risque d’alimenter une véritable défiance des clients aussi bien entreprises que simples déposants ,-dont certains se préparent déjà à leur intenter des procès-, à leur égard.

LOUIS S. AMÉDÉ

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