dimanche 17 avril 2011

"Entre nous"

La situation ivoirienne a pris des tournures sévères. Le secrétaire général de l’Organisation internationale de
la Francophonie (OIF), Abdou Diouf a rompu avec le langage douillet des diplomates pour demander d’utiliser la force militaire pour déloger Laurent Gbagbo, le pendant anglais de l’OIF, le Commonwealth est aussi
entré en lice.




Compte à rebours


Je demande que le Conseil de sécurité prennent ses responsabilités pour que force
reste à la légalité internationale et à la loi nationale qui a élu Alassane Ouattara ». Sont-ce là
les propos d’un illuminé ou d’un fou furieux ? Non! Ces propos sont d’Abdou Diouf secrétaire géné-
ral de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cet ancien président du Sénégal a
accepté le « 19 mars 2000 » de quitter le pouvoir au profit de son adversaire Abdoulaye Wade. C’est
cet homme de grande qualité, connu pour sa pondération, qui s’est lâché devant la souffrance du
peuple ivoirien. Souffrance que lui inflige l’ancien président Laurent Gbagbo défait dans les urnes,
mais qui refuse de partir et s’accroche en bombardant à l’arme lourde la population qui a eu le tort
de ne pas voter en sa faveur. Abdou Diouf a raison de crier sa colère, il est Africain, il a défendu partout, les valeurs de l’Afrique, il a lutté pour la renaissance de l’Afrique. Mais il sait mieux que quiconque que l’Afrique ne peut se développer sans démocratie. Et que le déni démocratique justement a entraîné le continent dans des drames et autres catastrophes qui ont plombé son évolution.
D’où son cri de cœur et sa prophétie, Laurent Gbagbo « est actuellement dans une fuite en avant
(et) il finira devant la Cour pénale internationale ».Où sont tous ces Africains qui au nom d’un panafricanisme sélectif et douteux se pourfendaient en déclarations hurlant que Gbagbo se battait pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire et par effet boule de neige pour l’Afrique ? Où sont ces censeurs qui affirmaient que la résistance de Gbagbo était de la trempe des grands héros africains qui ont affronté les esclavagistes et les colons ? Quid des ces laquais qui haranguaient les foules fanatisés au motif qu’il faut « soutenir le frère Gbagbo » parce qu’il se « bat contre les Blancs » ! Où sont-ils ?
N’est-ce pas l’Union africaine (UA) qui vient de reconnaître (pour la seconde fois) publiquement la
victoire d’Alassane Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire ? Sans doute, l’UA n’est pas une
union des Africains, sans conteste l’UA est une structure constituée d’Européens, d’Américains, de Caucasiens, d’Asiatiques et de Turcs, mais il n’y a aucun Africain dans cette association. Or la réalité est que
l’UA, composée uniquement d’Africains (on n’insiste pas assez), a donné tort à Laurent Gbagbo.
Où est le combat panafricaniste que mène ce « panafricaniste » désavoué par les panafricanistes ? At-on déjà oublié qu’il y a juste 4 mois la Côte d’Ivoire a organisé des élections présidentielles et que ce sont
les Ivoiriens qui sont allés voter ; et que ce sont les Ivoiriens qui ont choisi Alassane Ouattara ? A-t-on
déjà oublié que ce qui se passe en Côte d’Ivoire est une grave violation du plus élémentaire des droits
des citoyens : celui de voter et de voir son vote être pris en compte ?
A présent tous ceux qui disent qu’ils se battent pour l’Afrique, qu’ils veulent le bonheur de ce continent,
que cette partie du monde ne soit pas la risée du monde, que tous ces gens-là aident Laurent Gbagbo
à partir dans la dignité ( ?) et avec les honneurs ( ?). Qu’ils le fassent au nom de la Côte d’Ivoire, qu’ils le
fassent au nom des enfants, des femmes et des hommes de l’Afrique. Qu’ils demandent à Gbagbo de
ne pas engager la patrie de Félix Houphouët-Boigny, dans l’impasse. S’ils veulent se ranger dans le sens de
l’Histoire, qu’ils lui disent d’opter pour la sagesse de Salomon. Les images horribles qui proviennent de la
Côte d’Ivoire où des fanatiques incendient des êtres humains, cassent des crânes d’innocents à l’aide de
briques avant de les asperger d’essence et d’y mettre le feu doivent cesser ! Il est temps de mettre fin
à l’hypocrisie et au cycle de la violence démentielle en Côte d’Ivoire. Après, il sera trop…tard ! Comme
au Rwanda !!!
Abdou Diouf - secrétaire général de l’Organisation internationale de
la Francophonie (OIF)

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