mercredi 27 avril 2011

Côte d’Ivoire et Liberal-fascisme : Une menace fantôme plane sur l’Afrique noire !


« Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croiront« . Joseph Goebbels, ministre de la propagande du Reich

Sur l’affaire de la Côte d’Ivoire, Nicolas Sarkozy et la communauté internationale ont menti à l’opinion mondiale au moyen de leurs médias mais le mensonge ne prend plus. Nous ne croyons plus RFI, France 24 ou l’AFP. Ces formes de manipulation de l’information ont marché naguère mais c’est du passé désormais. Même la censure officielle n’empêche plus l’émergence d’une intelligentsia noire structurée. Nous sommes en train d’apprendre à vivre loin des yeux de l’Occident et c’est notre intérêt commun à tous les Africains de toutes origines.
Nous avons le même prisme de lecture du monde que les occidentaux à la grande différence de nos parents et nous savons ce qui menace l’Afrique noire : le libéral-fascisme, un nouveaux totalitarisme  qui a surgi  de la chute du Mur de Berlin et qui voue à l’Argent un culte sans précédent.  Le libéral-fascisme qui entend s’installer durablement en Afrique noire, consiste en France par exemple à accordertoujours plus de liberté aux entreprises (base du libéralisme) et toujours moins de liberté aux citoyens (base du fascisme). Le libéral-fascisme revient à accorder l’impunité aux « élites » dirigeantes, et simultanément, à augmenter le contrôle et la répression envers les citoyens ordinaires, en leur appliquant le principe de la « tolérance zéro« . Au niveau géostratégique, cette « doctrine » de latolérance zéro ayant plus ou moins échoué à des degrés divers en Afghanistan ou au Moyen-Orient, la décision semble avoir été prise d’inaugurer une guerre contre l’Afrique noire francophone réputée « plus faible ».
La Côte d’Ivoire doit servir de laboratoire à ceux qui veulent soumettre le Golfe de Guinée à la dévastation affairiste depuis que les Musulmans du Golfe Persique comme des bords de la Mer Caspienne ont préféré affronter la mort plutôt que de se soumettre. En Afrique noire francophone, les richesses duGolfe de Guinée sont certes immenses et facilement prenables comme au Gabon ou au Congo mais les représentants français du libéral-fascisme n’avaient pas compté avec la résistance du Peuple Ivoirienet probablement demain du Peuple Camerounais, pour ne citer que cette dernière nation qui est sur la liste des contrées à attaquer violemment prochainement. Pourquoi ? Mais pour le seul profit des entreprises dont certaines sont désormais plus riches que la plupart des états.

De l’ultralibéralisme au fascisme, il n’y a qu’un pas
Les  entreprises comme BolloréBouyguesArévaTotal sont en train de devenir beaucoup trop puissantes et le pouvoir politique recule partout devant la finance globalisée. Au Gabon comme au Niger par exemple, Aréva a pollué et saccagé l’environnement. Même en France Total rechigne à financer la collectivité par le biais d’allègements d’impôts et de charges sociales. Le patronat français s’est même récemment « rebellé » contre Claude Guéant (l’inquiétant  ministre français de l’intérieur) qui voulait bloquer l’immigration légale, empêchant par voie de conséquence les ultralibéraux de disposer de salariés corvéables à merci, licenciables facilement et payés le moins cher possible. Autant dire  que même en Occident, le libéral-fascisme est donc susceptible de provoquer une révolte de la population. La réduction des libertés individuelles et l’augmentation de la répression contre les citoyens sont donc le complément indispensable du supplément de liberté accordé aux entreprises. Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy(comme Dominique Strauss-Kahn en 2012) devait être élu Président français en 2007.
La crise financière de 2008 est passée par là, les conditions économiques de plus en plus difficiles augmentent le nombre des chômeurs, des citoyens en situation de très grande précarité, et des sans-abris. Quant à ceux qui travaillent encore, ils touchent souvent un salaire misérable, insuffisant pour subvenir à leurs besoins compte-tenu du coût du logement et des produits de base. Afin de prévenir les réactions violentes ou illégales des pauvres et des exclus, le libéralisme nécessite le renforcement de la répression et l’instauration d’un état policier. C’est dans ce cadre que la guerre devient pour Sarkozy un exutoire pour ne pas regarder les problèmes et les fausse promesses en face.
Nicolas Sarkozy en nouveau   leader global ?
En France, Nicolas Sarkozy, est presque en tous points aligné sur la politique de W. Bush : suppression des libertés au nom de la « sécurité », contournement des droits de l’homme, répression à outrance du moindre délit commis par le citoyen ordinaire, politique économique de déconstruction, communautarisme, discrimination positive, et encouragement implicite de l’islamisme afin d’attiser ensuite la peur. Le fascisme a besoin d’un « carburant » indispensable.

Bush et Sarkozy ont en commun l’adhésion à l’ultralibéralisme, l’intolérance envers les opinons différentes de la leur, l’utilisation sans scrupules de la propagande et du populisme, et le mépris des libertés individuelles et des droits de l’homme. Ils partagent aussi la même stratégie centrale:instrumentaliser la peur pour justifier la réduction des libertés. Pour susciter la peur, les « libéral-fascistes » ont besoin de désigner un ennemi. Au besoin, ils apportent une aide occulte à cet ennemi. Et si cet ennemi n’existe pas encore, ils le créent de toutes pièces, ou ils en exagèrent les capacités de nuisance : la délinquance et les étrangers en France et récemment Laurent Gbagbo en Côte d’ivoire (pour commencer).
Les vrais enjeux de l’attaque de la Côte d’ivoire
Les vrais enjeux de l’attaque de la Côte d’Ivoire en 2011 (Alassane Ouattara ce vieux monsieur de 70 ans sans charisme particulier n’étant qu’un épiphénomène) dépassent largement le seul problème ivoirien. La question posée est celle de l’avenir de l’humanité dans les prochaines décennies. Le monde qui vient sera-t-il gouverné par le multilatéralisme, le dialogue et la concertation entre les pays (y compris d’Afrique noire) comme le célèbre discours (contre la Guerre en Irak) du Ministre français des Affaires étrangères  Dominique de Villepin le laissait entrevoir en 2003 devant les Nations Unies ? Ou bien le monde doit-il être gouverné de façon unilatérale et totalitaire par les délégués politiques du pouvoir des entreprises sur qui ne s’appliquerait pas le droit international, mais qui s’arrogeraient celui de pousser les puissances occidentales à attaquer n’importe quel pays, notamment les plus faibles du Golfe de Guinée ?
Liée par la « Serment du Fouquets » de 2007, la « Présidence » de Nicolas Sarkozy a fait son choix apparemment. Elle a  décidé de profiter de la totale suprématie militaire et technologique de l’une des plus grandes armées du monde (la France) dans le Golfe de Guinée,  ainsi que du champ libre laissé par l’absence d’une superpuissance concurrente depuis l’effondrement de l’URSS pour lancer une guerre qui ne dit pas son nom contre l’Afrique noire partout ou l’on veut mieux gérer la richesse nationale. L’ambition des Sarkozystes de gauche comme de droite  est d’utiliser la puissance française dans « notre » Golfe de Guinée pour casser toute velléité d’autonomie en Afrique francophone dans l’intérêt non pas du Peuple Français mais celui du pouvoir de l’Argent.
Il s’agit quand même de driver vers on ne sait quelle destination du gaz, du pétrole, de l’or, des diamants et bien d’autres minéraux avec ou sans l’ONU mais à l’aide d’Africains corruptibles et de préférence non-originaires de pays sur lesquels le Libéral-fascisme a jeté son dévolu. Les paradis fiscaux ont un bel avenir !
L’attachement émotionnel à une terre est mal vu, d’où les stratégies imposées au Gabon, au Nigéria ou en Côte d’Ivoire. Aucun ressortissant d’un pays (dans  l’opposition comme au cœur du pouvoir) ne pourrait en effet accepter que l’on bombarde une terre à laquelle on est viscéralement lié pour une question de basse politique.
Sarkozy, allié involontaire d’une révolution à venir en Afrique ?
Seul un mouvement panafricain  de grande ampleur pourrait contrecarrer les plans de la Présidence Sarkozy et de ceux qui poursuivront son œuvre.
Déjà, une opinion publique africaine et noire est en train de naitre dans le monde à la faveur de l’affaire ivoirienne très fortement hostile à la guerre, des gouvernements traditionnellement alliés à la Françafrique, sont en train de prendre leur courage à deux mains pour oser dire NON à une nouvelle colonisation des peuples africains.
Des manifestations contre la guerre française en Côte d’ivoire ont lieu simultanément dans de nombreux  pays du monde, y compris la France.
Face à la mondialisation marchande, une mondialisation citoyenne est enfin en train de se réaliser, accélérée par l’arrogance et les excès de Nicolas Sarkozy. Celui-ci pourrait être le catalyseur idéal (et involontaire) d’une prise de conscience non seulement africaine mais planétaire globale, politique, économique, et écologique. Cela constituerait un remarquable retournement de situation, et un immense espoir pour l’avenir de ce monde en flammes. Merci aux Ivoiriens, car vous nous avez montré comme le disent les paroles d’une de vos chansons populaires, comment « le défi petit-à-petit s’est déclaré ». La puissance militaire est peut-être pour eux mais en effet vous avez raison : la Côte d’Ivoire c’est pour nous ! Et je dirais même plus : le Golfe de Guinée c’est pour nous !
Bruno Ben MOUBAMBA

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