Laurent Gbagbo serait toujours présent sur le sol ivoirien. Il refuse d'abandonner la présidence du pays malgré les lourds revers que lui ont infligé les forces pro-Ouattara qui ont lancé l'assaut sur Abidjan.
Les rues d'Abidjan sont le théâtre de violents affrontements entre forces fidèles à Laurent Gbagbo et pro-Ouattara
Laurent Gbagbo se trouve toujours à Abidjan. C'est en tout cas la conviction de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire. Certes, Jean-Marc Simon a bien vu « au moins un bateau partir de l'embarcadère de la résidence présidentielle », mais il assure avoir « de bonnes raisons de penser que le président Gbagbo a rejoint le palais présidentiel ». Selon l'un de ses amis les plus proches, l'ancien responsable français Guy Labertit, le président sortant « ne démissionnera » pas. Pour lui, que Gbagbo se trouve à sa résidence ou au palais présidentiel, « il n'en sortira pas vivant ». L'exil dans un autre pays africain ne serait pas une option.
Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo n'a « pas l'intention d'abdiquer ou de se rendre à un quelconque rebelle » et dénonce un « coup d'Etat » de son rival Alassane Ouattara, assure de son côté son représentant en Europe, Toussaint Alain, joint à Paris. Ce dernier qui a assuré être en contact régulier avec Laurent Gbagbo et son entourage, affirme qu'« il est sur le territoire ivoirien. Je ne peux pas vous dire exactement où il se trouve. »
Paris sur le pont
La situation, qui s'est nettement accélérée avec l'offensive-éclair menée par les Forces républicaines depuis lundi, ne laisse pas insensible la France, dont 12.000 ressortissants résident en Côte d'Ivoire. A l'issue d'une réunion entre Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé et Gérard Longuet, l'Elysée s'est dit « particulièrement attentif à la santé des ressortissants français » en Côte d'Ivoire. L'effectif de la force française Licorne présente à Abidjan a reçu le renfort d'une unité supplémentaire de l'ordre de 150 hommes, « ce qui ramène l'effectif global à environ 1.050-1.100 soldats sur la zone » selon le ministère de la Défense. Cinq cent civils ont trouvé refuge sur le camp militaire français, dont les deux tiers sont étrangers.
La France appelle également « toutes les forces en présence à respecter la sécurité de la population civile », assurant que « les responsables d'exactions n'échapperont pas à leur responsabilité pénale ». Un Français a perdu la vie vendredi à Abidjan, certainement victime d'une balle perdue. Il était professeur. Les Etats-Unis ont appelé « les forces de l'ONU et de la France » à agir pour « protéger les civils et empêcher les pillages ». Des préoccupations également affirmées par le communiqué élyséen.
Violations des droits de l'homme
Alors que les pro-Gbagbo continuent de résister dans Abidjan, le Haut commissariat de l'ONU a indiqué craindre de « graves violations des droits de l'Homme » commises par les Forces républicaines. Des violences notamment observées dans l'ouest du pays, en particulier dans les régions de Guiglo et Daola. Il évoque « des pillages, des extorsions de fonds, des enlèvements, des arrestations arbitraires et des mauvais traitements de civils ».
Des pillages ont eu lieu dans la capitale économique ce vendredi comme nous a confié un habitant du quartier de Koumassy à Abidjan. Pro-Gbagbo, il affirme que ce sont des hommes d'Alassane Ouattara qui volent dans les supermarchés du boulevard qui traverse les quartiers de Markory, Treichville et Koumassy. Pour lui, la seule façon d'assurer sa sécurité est de rester chez soi. Et encore, il aurait vu des personnes se faire sortir de leur maison. Las, les gens se munissent d'armes et sous ses yeux, trois pro-Ouattara auraient été tués dans le quartier de Sicogie pour avoir pillé dans des supermarchés.
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