jeudi 21 avril 2011

Ouattara l’usurpateur

Alors que Maître Josette Kadji, avocate auprès de la Cour pénale internationale, met en cause la légitimité d’Alassane Ouattara à la tête de l’Etat ivoirien, de son côté, Guy Labertit, le Monsieur Afrique du PS, affirme que ce sont bien les Français qui ont livré Gbagbo



Côte-d’Ivoire : Ouattara l’usurpateur (Maître Josette Kadji, avocate auprès de la Cour pénale internationale)
Dans une interview donnée à Ivoirediaspo, Maître Kadji, qui travaille sur le génocide du Rwanda, explique pourquoi, s’appuyant sur les bases légales de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara n’est pas le président de la Côte-d’Ivoire. 

Le Monde marche sur la tête 

L’avocate pose d’emblée la question du fondement légal : « A quel titre Ouattara fait des discours, prend des décisions, reçoit allégeance des généraux, décide de mettre en « résidence surveillée » le Président dont l’acte judiciaire de prestation de serment se trouve dans les archives du Conseil Constitutionnel ? » 

Désabusée, elle poursuit : « J’ai l’impression que le Monde marche sur la tête dés qu’il s’agit de la Côte-d’Ivoire, car enfin à quoi joue-t-on lorsque tout le monde semble oublier que la Côte-d’Ivoire a une Constitution et que cette Constitution dit que pour être considéré comme président de la Côte d’’Ivoire, il faut que l’impétrant ait prêté serment devant le Conseil Constitutionnel. » 

Maître Kadji d’ajouter : « Tout le monde sait que sans cette formalité substantielle, Ouattara n’a aucune légitimité, mais tout le monde devient aveugle et feint de l’ignorer. » 

Pour Maître Kadji, c’est un coup d’Etat 

L’avocate s’étonne que « Tout le monde feint d’ignorer que ce n’est pas la mise à l’écart seule du Président Gbagbo qui confère une légitimité et une légalité à Ouattara. » 

Elle prévient que « Ouattara sera toujours vu comme un usurpateur installé par les armes à la suite d’un coup d’Etat perpétré par un pays étranger la France. » 

S’agissant des conditions de l’accession au pouvoir de Ouattara, pour Maître Kadji, il ne fait pas de doute que « cette prise de pouvoir brutale et illégale fait présager des jours sombres. Le mode de fonctionnement actuel de Ouattara tombe dans ce que nous voyons chaque fois qu’un individu fait un coup d’Etat : prise de pouvoir par les armes, arrestations et éliminations de ceux qui étaient à la tête de l’État, ou travaillaient pour le gouvernement, opposants arrêtés torturés et tués et j’en passe…est ce la l’attitude d’un président ayant pris le pouvoir légalement ? » 

Maître Kadji conclut : « Alors que la fameuse « communauté internationale » arrête de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes, il ne peut y avoir en Côte d’Ivoire qu’un seul président à la fois et c’est celui dont la prestation de serment se trouve actuellement dans les archives du Conseil Constitutionnel. » 

Ce sont bien les Français qui ont livré Laurent Gbagbo 

De son côté, l’ancien délégué à l’Afrique du Parti Socialiste, Guy Labertit, a émis de sérieuses réserves sur la version officielle de l’intervention française dans le coup d’Etat du 11 avril, contre le président Laurent Gbagbo. 

Selon lui, contrairement aux « complaisances journalistiques », il n’y a pas de place au doute : « Il n’y a hélas aucune ambiguïté : ce sont les rafales des hélicoptères Licorne qui ont mis à mal le portail de la résidence et ce sont des chars français qui sont entrés dans la Résidence. » 

Guy Labertit ajoute que « Le général qui a remis son arme, en signe de réédition, l’a remis à un Français de la force Licorne. Donc, il n’y a aucune ambiguïté : ce sont bien les éléments de la Force Licorne qui sont allés chercher M. Gbagbo pour le remettre aux forces de M. Ouattara. » 

Guy Labertit relève enfin l’étrange silence des médias sur la chronologie des événements : « Depuis que M. Gbagbo a été élu en 2000, il n’a cessé d’être déstabilisé. Il faut savoir que ceux qui l’emportent aujourd’hui sont ceux qui ont organisé le coup d’État en 2002 et je crois que ceux qui ont pris les armes sont ceux qui ont eu besoin de la France pour aller chercher M. Gbagbo. J’ajoute que si Laurent Gbagbo n’a pas bougé depuis le mois de décembre, c’est parce que ces élections ont été truquées au nord (du pays) et il a raison de dire qu’il n’a pas perdu ces élections. » 

« Mais ça, c’est l’Histoire qui le montrera. » conclut le spécialiste de l’Afrique, qui sait que le temps est le plus puissant des révélateurs ! 

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