jeudi 19 mai 2011

Traitement de l’information en France en 2011 : Gbagbo et DSK. Ce qui était normal pour Gbagbo ne l’est pas pour DSK !

Traitement de l’information en France en 2011 : Gbagbo et  DSK. Ce qui était normal pour Gbagbo ne l’est pas pour DSK !
RFI: A-t-on le droit de diffuser en France des images de DSK menotté ? 

Les images de Dominique Strauss-Kahn à New York, les mains entravées dans le dos, mal rasé, col ouvert, ont choqué. Diffusées en boucle à la télévision, en une des journaux et des sites internet, ces photos, banales aux Etats-Unis, sont interdites en France. Pour l’ancien ministre français de la Culture, Jack Lang qui s’exprimait sur RFI, la question de la légalité de la diffusion de ces images, mérite d’être posée. 

En France, la publication de photos de personnes menottées est interdite selon la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 renforcée par la loi Guigou de 2000 sur la présomption d’innocence. Le texte précise que « lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image d’une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l’occasion d’une procédure pénale mais n’ayant pas fait l’objet d’un jugement de condamnation et faisant apparaître, soit que cette personne porte des menottes ou entraves, soit qu’elle est placée en détention provisoire, est punie de 15 000 euros d’amende ».

Pour Maître Anthony Bem, avocat spécialiste du droit à l’image, dans le cas de DSK le non-respect de la présomption d’innocence est flagrant. Sur certaines photos on voit les menottes, sur d’autres non. « Cependant, l’association de ces photographies à un titre accrocheur du type “DSK menotté” ne permet pas de douter d’une condamnation sur le fondement de l’article 35 ter. 

À l’heure de Photoshop, il serait en effet trop facile de simplement gommer les bracelets d’acier pour échapper aux restrictions de la loi de 1881 » remarque l’avocat. « En tout état de cause et même en l’absence de définition légale ou jurisprudentielle de l’entrave, on peut considérer que le fait d’être entouré et maintenu par deux policiers américains constitue une entrave au sens de la loi pénale française, peu importe d’ailleurs l’origine et l’utilisation possible de ces photographies aux Etats-Unis d’Amérique » précise Me Bem. 

Capture et déportation de GBAGBO: John Kerry, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain, prend les choses en mains!

Capture et déportation de GBAGBO: John Kerry, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain, prend les choses en mains!
Ivoirebusiness - La commission du sénat américain chargée des affaires étrangères convie tous les ivoiriens à une 

importante audition pour comprendre les raisons de la capture et de la déportation du Président Gbagbo et de son épouse, le 11 avril dernier. 

En effet, dans le cadre d’une enquête ouverte sur la crise ivoirienne par la commission sénatoriale des Etats Unis chargée des affaires étrangères présidée par le Sénateur John Kerry, une audition sera organisée ce jeudi 19 Mai 2011. Il s'agit pour le sénat américain de recueillir des avis et témoignages sur la crise postélectorale qui a endeuillé la Côté d'Ivoire.Tous les ivoiriens sont conviés à participer massivement à cette importante audition aux endroits et temps suivants : 
Date: Jeudi 19 Mai 2011 
Heure: 02:30 (après-midi) 
Lieu: 419 Dirksen Senate Office Building 
Si le témoignage écrit est disponible, il sera affiché immédiatement après ajournement de l’audition. 

La commission d’enquête est composée de : 
Président : Sénateur John Kerry 
Jury 1 
Mr. William Fitzgerald 
Deputy Assistant Secretary of State Bureau of African Affairs 
Department of State 
Washington, DC 
Ms. Nancy Lindborg 
Assistant Administrator Bureau of Democracy, Conflict, and Humanitarian Assistance 
United States Agency for International Development (USAID) 
Washington, DC 

Jury 2 
Dr. Michael McGovern 
Director of Graduate Studies of African Studies 
Yale University 
New Haven, CT 
Ms. Jennifer G. Cooke 
Director of Africa Studies 
Center for Strategic and International Studies 
Washington, DC 
Dr. Raymond Gilpin 
Director of the Center for Sustainable Economies 
United States Institute of Peace 
Washington, DC 

Didier Gossiho, correspondant aux USA 

Côte d'Ivoire: Gouvernement Ouattara, La participation du Fpi compromise

Le 19 mai 2011 par Soir Info - Participera ? Participera pas ? La présence du Front populaire ivoirien (Fpi) au sein du premier gouvernement d’Alassane Ouattara n’a rien d’une certitude. Si- du point de vue du principe- le parti 

n’est pas opposé à une participation au prochain gouvernement, il émet une condition sérieuse à toute entrée dans l’équipe que se prépare à former Alassane Ouattara. Le Fpi que dirige en ce moment son troisième vice-président Koulibaly Mamadou souhaite prendre langue avec la base avant de participer éventuellement à un gouvernement de… large ouverture. 

L’enjeu est d’éviter de s’engager dans une action politique qui ne rencontrerait pas l’assentiment des militants. Ici le propos du troisième vice-président rentré lundi soir d’Accra est extrêmement éloquent : « (Il faut que) nous ayons une réunion avec le secrétariat général du parti, que nous réunissions le Comité central du parti, le groupe parlementaire du parti pour débattre de la question de savoir si oui ou non si nous entrons dans le gouvernement, et comment nous y entrons, est-ce que nous partageons le programme qui va être appliqué ou pas. 

Ça, ce sont des questions que Koulibaly seul ne peut pas décider. Il nous faut faire des réunions nécessairement avec les instances du parti ». (cf entretien sur Onuci-fm mardi 18 mai 2011). Koulibaly Mamadou a touché du doigt la question sécuritaire : « Nous avons besoin de sécurité et d’assurance ». 

De source informée auprès du parti, les responsables avaient entrepris de réunir le comité central dans un lieu qui oscillait entre l’Assemblée nationale et le Conseil économique et social. La préférence aurait été portée sur le Plateau en tant que point de convergence par excellence des personnes habitant les différents côtés de la capitale économique. Mais la direction n’aurait pas eu jusqu’ici l’autorisation de tenir sa réunion. Si le problème de lieu se pose, c’est que le siège du Front populaire ivoirien en zone 4 (Marcory) n’est plus vraiment à mesure d’abriter une réunion : il a été saccagé puis incendié lors des évènements d’avril. 

A ce jour, le parti à la rose attend de réunir son comité central et son secrétariat général pour discuter de la question d’entrée au gouvernement. Si le sujet n’est pas abordé en interne, le Front populaire ivoirien ne devrait pas participer au gouvernement Ouattara qui est annoncé pour l’après investiture. Un élu de l’ancien parti au pouvoir analyse pour Soir Info : « Si on ne rentre pas tout de suite parce qu’on n’a pas pu se réunir au niveau du comité central et du secrétariat général, cela pourrait se faire après. Dans le passé, on a bien vu que certains ont répondu à l’appel à rentrer au gouvernement deux ans après avoir été appelés ». 

L’idée d’accompagner le processus de normalisation est certainement partagé par le Fpi. Mais le parti semble ne rien vouloir faire qui ne prenne en compte le point de vue de la base. 

Kisselminan COULIBALY 

Recolonisation totale de la Côte d’Ivoire – Sarkozy flanque un conseiller militaire français à Ouattara !


J’ai eu froid dans le dos. L’âme affaiblie. Je ne savais pas que cette nouvelle allait autant me secouer. J’ai éprouvé une grave sensation de privation de liberté. Ce, lorsque j’ai appris au journal télévisé de Tv5, ce mardi 17 mai 2011, que le conseiller militaire d’Alassane Ouattara sera un français. Et que Nicolas Sarkozy se rendra en Côte d’Ivoire samedi 21 mai pour l’investiture de Ouattara. 

La consœur n’a pas révélé le nom de ce conseiller militaire. Mais l’information suffit. Il ne manquait plus que cela ! Le conseiller militaire du nouveau Président de la République de Côte d’Ivoire, un Français. En clair, le véritable ministre de la Défense de Ouattara, sera un ressortissant français, la gâchette de Nicolas Sarkozy. Sa gâchette contre les patriotes ivoiriens. Nous y voici ! La colonie se reconstitue. L’houphouétisme ! Cette philosophie dont se réclame Ouattara, n’entendait donc pas épouser les temps nouveaux, mais se veut viscéralement attachée aux contraintes du premier Président de la Côte d’Ivoire, entouré alors de conseillers français. 

Qui n’étaient que les yeux, les oreilles et les bras séculiers de Paris dans ce pays de nouveau violé. En ce siècle de l’Ipad, 2011, un Etat souverain, s’encombre de conseillers… militaire et certainement économique de l’ancienne puissance coloniale ! Voilà un coup de massue qui nous renvoie à ce slogan de campagne : « Candidat des Ivoiriens en face du candidat de l’étranger ». Bombardement de l’étranger sur des populations civiles ivoiriennes. Bombardement de la résidence du chef de l’Etat par des forces étrangères coalisées. Coup d’Etat sanglant de la France contre le régime de Laurent Gbagbo. L’escorte du nouveau Président ivoirien assurée par l’armée française. 

La régulation de la circulation à Abidjan depuis une semaine, par la gendarmerie française, selon DirectScoop. Le point d’honneur du chef de l’Etat français à marquer sa présence à l’investiture de Ouattara à Yamoussoukro, le 21 mai pour signer son coup d’Etat du 11 avril 2011… Et quoi encore… En tout cas, on peut le dire : la France est au pouvoir en Côte d’Ivoire. Et le sentiment qui se dégage aujourd’hui avec la présence trop visible des gendarmes français sur les grands axes de la capitale économique du pays, est que Paris se sent plus gêné par la moindre contestation de la rue ivoirienne que son pion Alassane Ouattara même. 

D’où le déploiement incroyable de sa force brutale d’occupation pour dissuader toute velléité de soulèvement. Si pour installer Ouattata au pouvoir, la France n’a pas hésité à bombarder aux missiles les populations civiles à la résidence du Président Gbagbo à Cocody et, plus tard, à Yopougon, que ne serait-elle pas capable de faire avec un conseiller militaire français aux côtés de cet homme ? Comme une chape de plomb, la recolonisation s’abat sur la Côte d’Ivoire. Et ce, au grand jour, sans que cela n’émeuve les bien-penseurs du monde. 

De quoi affaiblir une âme patriote. Car l’armée française se trouve à tous les points stratégiques de la Côte d’Ivoire. Ses chars et ses soldats sont dans les forêts et la broussaille, camouflés pour maintenir les Ivoiriens dans l’esclavage. Dans ces conditions, à quand donc notre indépendance ? Après l’échec de la résistance patriotique menée par Laurent Gbagbo face à l’impérialisme et la brutalité de la France, l’Ivoirien sur qui tablait l’Afrique pour son éveil et son indépendance véritable, aura-t-il les moyens de se dresser, comme l’a fait l’Algérie, face à la même France esclavagiste ? 

Tout le monde n’a pas la force et l’intelligence de Ben Laden pour signer, immédiatement et en grande échelle, sa riposte à l’injustice. Se faire justice n’est pas une option indiquée. Mais lorsqu’une force injuste crée la désolation et que les recours légaux se montrent corrompus, que faire ? Le Ciel agit à sa guise et des villages entiers sont effacés de la carte du pays, avec de milliers de morts. Des morts innocents. 

Et même si plus tard, le Ciel frappe le prédateur (ou son peuple), celui-ci ne fait pas toujours la corrélation entre la cruauté à laquelle il avait soumis un peuple innocent et le malheur qui l’assaille maintenant. Ce malheur (canicules, tornades, inondations, etc.) est bien souvent classé, à raison, au rang des catastrophes naturelles. Or, une réaction humaine revendiquée, fait prendre conscience. Voilà la différence. Mais nous devons demeurer sages et nous garder de nous faire justice. C’est pourquoi nous nous sentons anéantis. Au moment où les peuples indépendants depuis 50 ans œuvrent pour leur souveraineté économique, la France replonge la Côte d’Ivoire dans les pesanteurs de la colonisation. Triste, tout cela ! 

Jean-Marc Devan 

Ouattara demande une enquête de la CPI

 Le président ivoirien Alassane Ouattara a formellement demandé à la Cour pénale internationale de faire enquête sur les crimes qui auraient été commis pendant la crise de cinq mois qui a suivi l'élection présidentielle, et qui a pris fin avec l'arrestation de l'ancien président le mois dernier.

Dans une lettre mise en ligne sur le site Web de la CPI tard mercredi, le président Ouattara explique que le système judicaire de son pays est incapable de se pencher sur tous les crimes qui pourraient avoir été commis depuis le scrutin présidentiel de novembre.

Les violences post-électorales auraient fait un millier de victimes. Des crimes auraient été commis aussi bien par les forces loyales au président sortant, Laurent Gbagbo, que par celles qui ont éventuellement permis à M. Ouattara de prendre le pouvoir.

Des groupes de défense des droits de la personne affirment que les deux camps se sont rendus coupables d'enlèvements, de viols et d'exécutions sommaires.

lundi 16 mai 2011

L'armée syrienne bombarde Tel Kelakh, sept civils tués


Sept civils au moins ont été tués dimanche dans le bombardement par l'armée syrienne de la ville de Tel Kelakh, proche de la frontière libanaise, afin de réprimer un soulèvement en faveur de la démocratie, a rapporté un groupe d'activistes.
Les bombardements se sont concentrés sur les quartiers d'al-Bourdj, Ghalioun, Souk et Mahata, dit un communiqué des comités locaux de coordination.
Les comités ajoutent que les blessés n'ont guère accès aux soins parce que le principal hôpital de la ville est bouclé par les forces de sécurité et que la principale route conduisant au Liban est bloquée.
Les comités ont par ailleurs affirmé dimanche que le "dialogue national" annoncé par les autorités ne pourrait s'ouvrir qu'une fois que les tirs auraient cessé.
"Les manifestations pacifiques et la désobéissance civile se poursuivront (...) Il est moralement et politiquement inacceptable d'avoir un dialogue national avant que cessent toutes les formes de tueries et de violences contre des manifestants pacifiques (...) que l'état de siège des villes soit levé et que tous les prisonniers politiques soient libérés", dit un communiqué des comités adressé à Reuters.
Les autorités libanaises ont pour leur part renforcé les mesures de sécurité aux frontières afin de prévenir un afflux de réfugiés fuyant les violences en Syrie.
Face à la poursuite de la contestation contre le régime du président Bachar el Assad, qui a commencé à la mi-mars, les soldats et les blindés syriens se sont déployés dans les localités de la région du Hauran, dans le sud du pays, dans la province de Homs, au centre du pays, et le long de la côte méditerranéenne.
L'emprise des forces gouvernementales s'est également accentuée sur la capitale, Damas, et ses faubourgs.
Les chars de l'armée ont tiré au moins 85 obus à Tel Kelakh depuis samedi, a déclaré dimanche par téléphone un habitant de la ville frontière, Mohammad al Dandachi. "Il semble qu'ils tirent au hasard, sans viser un quartier particulier... Ils nous punissent parce que nous avons manifesté contre le régime", a-t-il dit. Il a précisé qu'une quinzaine de soldats étaient postés sur le toit de l'hôpital.
SEPT MILLE ARRESTATIONS EN DEUX MOIS
Sur le plateau du Golan contrôlé depuis 1967 par les Israéliens, une fusillade a fait deux morts dimanche, selon l'agence de presse syrienne Sana, alors qu'une foule brandissant des drapeaux palestiniens, venue du côté syrien, tentait de franchir la ligne de démarcation à l'occasion du jour de la "Nakba" - la "catastrophe", jour anniversaire de la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Un précédent bilan fourni par les médias israéliens faisait état de quatre morts.
La fusillade a éclaté dans le village de Madjdal Chams. Le maire, Dolan Abou Salah, a précisé à la radio qu'entre 40 et 50 manifestants avaient tenté de franchir en force la clôture frontalière.
Pour un responsable du gouvernement israélien, "les autorités syriennes cherchent délibérément à provoquer une crise à la frontière afin de détourner l'attention de l'opinion publique des problèmes internes qu'elles rencontrent".
Selon des diplomates et des militants des droits de l'homme, quelque 7.000 personnes ont été arrêtées par les autorités depuis le début de la contestation il y a deux mois. Mais Damas a souligné de son côté que des milliers de détenus avaient été libérés aux termes d'une offre d'amnistie qui arrivait à expiration ce dimanche.
Arrêté au début du mois, un dirigeant de l'opposition, Riad Seïf, a été relâché dans la journée, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme, ajoutant que des milliers de détenus politiques restaient incarcérés.
Dans leur première déclaration depuis le début de la contestation, douze partis kurdes ont appelé les autorités à mettre fin aux violences contre des manifestants pacifiques. "La Syrie se réveille. Le vaste mouvement national en faveur d'un changement démocratique exige des réformes fondamentales, l'arrêt de la répression et la fin du régime de parti unique", disent-ils.
Guy Kerivel et Nicole Dupont pour le service français

samedi 14 mai 2011

Syrie: au moins neufs manifestants sont tués

Au moins neuf personnes ont été tuées vendredi et samedi en Syrie par les forces de l'ordre malgré des consignes officielles de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants, alors que le régime fait face à un mouvement de contestation sans précédent depuis bientôt deux mois.
Au moins quatre personnes ont été tuées samedi et plusieurs autres blessées à Tall Kalakh, près de Homs (centre), par des tirs des forces de l'ordre, ont indiqué un témoin et une source hospitalière à l'AFP.
«Les forces de l'ordre, qui encerclent depuis ce matin Tall Kalakh, tirent à l'arme automatique. Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées», a indiqué le témoin.
Des milliers de personnes avaient manifesté vendredi à Tall Kalakh, une localité proche de Homs, troisième ville de Syrie à 160 km au nord de Damas.
Selon un autre témoin, les habitants soignaient les blessés comme ils le pouvaient dans un modeste dispensaire, au lieu de les transporter à l'hôpital de crainte qu'ils ne soient arrêtés ou même «achevés».
Les forces syriennes postées à un barrage à l'entrée de la ville ont également tiré sur un convoi funéraire de l'un des morts du matin, blessant sa mère et trois membres de sa famille, selon la même source.
Conséquence de la répression, plusieurs centaines de Syriens ont fui Tall Kalakh pour le village voisin de Wadi Khaled, dans le nord du Liban, selon un correspondant de l'AFP et des responsables locaux.
Certains d'entre eux présentaient des blessures par balles et au moins cinq ont été transportés dans des hôpitaux libanais.
Un des blessés est décédé à l'hôpital de Qobbayyate (nord), suite à des blessures à la poitrine, a indiqué une source hospitalière à l'AFP. Un autre blessé se trouvait dans un état grave.
Le maire de Moqaibleh, dans la zone frontalière, Rami Khazaal, a indiqué que le flux de réfugies, après s'être ralenti dans l'après-midi, avait repris en soirée. Il a estimé à près d'un millier le nombre de personnes ayant passé la frontière dans la journée.
Vendredi, cinq Syriens avaient déjà été tués par les forces de sécurité déployées massivement à travers le pays, en dépit de consignes de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants, a affirmé un militant des droits de l'Homme sous couvert de l'anonymat.
Trois l'ont été à Homs et deux dans la capitale. Dans le quartier de Qaboun, à la sortie de la mosquée Abou Bakr, à Damas, les fidèles ont été frappés avec des bâtons, puis il y a eu des tirs, a-t-il précisé.
Une dixième personne, une femme, a succombé à ses blessures vendredi à Hara, près de Deraa (sud), où le mouvement de contestation est né à la mi-mars. Elle avait été blessée quelques jours auparavant lors d'un assaut de l'armée, a indiqué le militant, selon lequel «la situation est tragique» dans les régions investies par l'armée.
En outre, les arrestations de militants se poursuivent, d'après le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane, basé à Londres.
Les services de sécurité ont arrêté vendredi une avocate des droits de l'Homme, Catherine Talli, alors qu'elle était à bord d'un minibus à Barzé, un quartier de Damas. Et le militant Waël Hamada, époux d'une avocate des droits de l'Homme connue, a été interpellé mercredi à Damas, selon M. Abdel Rahmane.
Le ministre de l'Information, Adnane Mahmoud, a annoncé vendredi l'ouverture d'un dialogue national pour sortir de l'impasse, de même que le retrait graduel de l'armée des foyers de la contestation, Banias (nord-ouest) et Deraa.
Mais un militant a indiqué qu'à Banias, les chars s'étaient retirés du centre, mais «les soldats et les forces de sécurité (y) étaient toujours présents».
La répression a fait quelque 700 morts et des milliers d'arrestations depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, suscitant de vives critiques au niveau international.
«Un régime qui tire au canon contre sa population perd sa légitimité», a dénoncé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien au quotidien Al-Hayat. «Nous souhaitons une Syrie stable mais nous pensons que la vraie stabilité n'est pas dans la répression. Elle est dans la réforme», a-t-il affirmé.
Les États-Unis ont fait part de leur côté de leur «indignation».

mercredi 11 mai 2011

En Côte d’Ivoire, le souvenir des massacres pèse toujours


Selon nos informations, le département de Toulepleu, dans l’ouest du pays, près de la frontière avec le Liberia, aurait été victime du même scénario qu’à Duékoué.
La famille du planteur N’Guessan, réfugiés dans la mission catholique de Zouan-Hounien. Ils ont é...LAURENT LARCHER

La famille du planteur N’Guessan, réfugiés dans la mission catholique de Zouan-Hounien. Ils ont été chassés de leur village par les miliciens guérés en mars dernier.

À Duékoué, l’une des plus grandes villes de la région, plusieurs centaines de personnes auraient été tuées après l’entrée des forces pro-Ouattara.

Des dizaines et des dizaines de villages sont totalement ou quasiment vides dans le département ivoirien de Toulepleu (35 000 habitants), à la frontière du Liberia, peuplé historiquement par l’ethnie guérée. Seuls les chiens et les cochons errent en liberté entre les greniers brûlés, les cases ouvertes, les puits pollués. « Sur les 60 villages alentour, plus de 90 % ont été attaqués », explique Marcel Thiehi Koueyyon, un agent recenseur de la ville.
Dans certains endroits, comme à la sous-préfecture de Tioubli, on ne trouve qu’une dizaine de personnes : les soldats FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, pro-Ouattara) chargés de sécuriser et de rassurer les « déplacés ».
Peine perdue, pour l’heure, puisque personne ou presque n’a pris le chemin du retour. Le village de Bésoudi compte un habitant ; ceux de N’Guiglo et Naisombe, une poignée. Lorsqu’on y entre, des femmes et des enfants s’enfuient précipitamment dans la forêt.
À Toulepleu, seuls 1 500 des 13 000 habitants seraient de retour. Les autres se sont réfugiés dans la brousse ou au Liberia. Ils vivent dans la terreur de ce qu’ils ont vécu. 
À Péhé, à quelques kilomètres, Maxime, de passage pour quelques heures avant de rentrer dans son campement en brousse, confie discrètement : « On a tué 120 des nôtres ici. Après l’arrivée des FRCI, les Yacoubas ont fait le ménage. » Parmi les morts, dit-il, le chef du village, Gilbert Kah Gnangbeei. « Il y a encore des corps », dit un autre. Pas très loin de l’école, gît un cadavre, les mains attachées par une corde verte.

RIVALITÉ INTERETHNIQUE

De nombreux rescapés de l’ethnie guérée qui acceptent de parler racontent la même chose : les FRCI se sont appuyés sur une milice composée de Yacoubas, une ethnie rivale, pour s’emparer de la région en mars dernier, avant leur grande offensive du 28 mars en direction de l’est du pays qui a abouti à la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo. Les miliciens se sont servis au passage, tuant et pillant en toute impunité.
Une version qui ne correspond pas à la thèse officielle. « Ceux qui ont brûlé, pillé et tué ? Mais ce sont les miliciens guérés et les mercenaires libériens qui, chassés par les FRCI, ont tout saccagé sur leur passage avant de se réfugier au Liberia », affirme Mara Laciné, chargé de communication des FRCI dans la région.
« Mais pourquoi nos frères miliciens, d’ici ou du Liberia, tous guérés, s’en seraient-ils pris à nous ? Pourquoi détruire les maisons, les écoles, les villages de leurs parents ? », rétorque un villageois de Péhé. « Et pourquoi nombre d’entre nous se sentent-ils plus en sécurité au Liberia, dans le pays de leurs soi-disant persécuteurs, plutôt qu’en Côte d’Ivoire ? », ajoute un autre.
Selon nos informations, le département de Toulepleu aurait été victime du même scénario qu’à Duékoué, l’une des plus grandes villes de la région, où plusieurs centaines de personnes auraient été tuées après l’entrée des FRCI, ce qui a déclenché une enquête de l’ONU. Les forces pro-Ouattara se seraient appuyées sur une rivalité interethnique pour s’emparer de la zone et n’auraient pas été capables d’éviter les règlements de comptes qui s’en sont suivis.

LES GUÉRÉS, GRANDS PERDANTS DE LA CRISE

En 2002, lors du précédent conflit entre nord et sud du pays, les Guérés étaient déjà du côté de Laurent Gbagbo et les Yacoubas du côté des Forces nouvelles (premier nom des FRCI). Pendant les combats, les miliciens guérés s’en étaient directement pris à la population yacouba : on leur attribue notamment la mort de 40 personnes dans la mission catholique de Zouan-Hounien. Des crimes que les Guérés ont vraisemblablement payés cette année.
« À cela, il faut ajouter le comportement des miliciens guérés avant et après la campagne présidentielle de l’automne 2010, souligne un observateur indépendant. Ces jeunes gens surarmés se sont crus les rois du monde.
Leurs chefs les ont chauffés à blanc, les appelant à attaquer directement les FRCI qui stationnaient dans la région yacouba, au nord de Toulepleu. Le 24 février, 87 d’entre eux ont été tués par l’armée d’Alassane Ouattara. S’ils avaient gagné, tout le monde sait ici qu’ils s’en seraient alors pris aux Yacoubas. C’est pourquoi certains Yacoubas ont voulu se débarrasser de cette menace en soutenant les FRCI. »
Si, dans la région de Toulepleu, les Guérés sont les grands perdants de la crise post-électorale, leur milice est elle aussi responsable d’exactions graves, comme le soulignent les nouvelles autorités. Notamment dans les environs de Bloléquin, à 60 km à l’est de Toulepleu.

PEUR ET DESTRUCTION

« Pour nous, le calvaire a véritablement commencé lorsque les Guérés de Bloléquin ont appelé leurs frères du Liberia pour nous chasser. Le 9 mars, les mercenaires libériens sont venus dans nos campements. Ils nous reprochaient d’avoir voté pour Ouattara. Ils ont tué deux des nôtres. Nous nous sommes aussitôt enfuis dans la brousse », se souvient Kariakou N’Guessan, un planteur. 
« Après quatre jours de marche, nous nous sommes installés dans la périphérie de Bloléquin, où stationnaient les FRCI. Elles ont attaqué la ville le 21 mars. Obligés de décrocher, les miliciens guérés s’en sont pris aux allogènes (1) : Burkinabés, Maliens, nordistes. Un carnage ! » Un autre témoin raconte avoir vu une quarantaine de cadavres dans la ville, le 24 mars.
Kariakou a, depuis, trouvé refuge dans la mission catholique de Zouan-Hounien, avec 1 000 autres déplacés des alentours de Bloléquin. Mais eux, contrairement aux déplacés de Toulepleu, sont désormais du côté des vainqueurs. Ils n’attendent qu’une chose : qu’on leur donne les moyens de retourner chez eux et de cultiver leur parcelle.
Pour les Guérés, le retour n’est pas encore d’actualité. « Pourtant nos conditions de vie sont éprouvantes. J’ai perdu un enfant de 8 ans. Nous souffrons de la faim, nous n’avons pas de soins. Mais nous avons eu trop peur. Nous préférons mourir de faim dans la brousse que de retomber entre les mains des Yacoubas, explique Geneviève, en brousse depuis deux mois. Et puis revenir pour quoi faire ? Tout est détruit chez nous ! »
(1) Nom donné en Côte d’Ivoire aux habitants non autochtones d’une région.
LAURENT LARCHER, à Toulepleu

Comment juger les crimes de guerre ?

La Cour pénale internationale souhaite engager une procédure sur les crimes commis pendant la crise ivoirienne de 2010-2011. Une décision qui inquiète le président Ouattara, qui aurait préféré que cette question se règle en interne.
Une jeune fille porte un sac en passant près de maisons brûlées à Duékoué, 17 avril 2011.
Une jeune fille porte un sac en passant près de maisons brûlées à Duékoué, 17 avril 2011.

La Cour pénale internationale (CPI) veut ouvrir une enquête sur les crimes commis tout au long de la crise postélectorale. Le procureur Luis Moreno-Ocampo a annoncé le 3 mai que ses services entendaient adresser une demande à la chambre préliminaire en vue de l'autoriser à ouvrir une enquête sur des"massacres commis de façon systématique et généralisée". Les crimes et autres violations graves des droits de l'homme perpétrés à la suite du contentieux électoral pourraient donc faire l'objet d'une procédure judiciaire à l'échelle internationale. 

La saisine de la CPI répond au vœu des nouvelles autorités ivoiriennes de faire la lumière sur tous les crimes et violations des droits de l'homme commis lors de la crise postélectorale. Le nouveau chef de l'Etat, Alassane Ouattara, s'était en effet engagé à porter l'affaire des massacres, notamment ceux perpétrés à Duékoué [fin mars, plusieurs centaines de civils ont été tués dans cette ville de l'Ouest], devant la CPI. Le 13 avril, il avait déclaré au cours d'une conférence de presse : "Ces massacres sont inadmissibles, indignes. [...] Je suis révolté. [...] Je ferai tout pour que ces condamnations soient un exemple, non seulement pour les Ivoiriens, mais aussi pour l'Afrique et le monde entier." Avant lui, le Conseil de sécurité de l'ONU avait pratiquement invité la CPI à se pencher sur les crimes commis en Côte d'Ivoire. Dans la résolution 1975 adoptée le 30 mars, le Conseil a en effet estimé que "la Cour pénale internationale peut, en se fondant sur le paragraphe 3 de l'article 12 du Statut de Rome, décider de sa compétence concernant la situation en Côte d'Ivoire", vu que "les attaques qui se perpètrent actuellement en Côte d'Ivoire contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l'humanité et que leurs auteurs doivent être tenus pour responsables au regard du droit international..." Bien que la Côte d'Ivoire n'ait pas ratifié le traité de Rome, le Conseil de sécurité semble donc avoir décidé de mettre en mouvement la CPI. 

Hôtel du Golf, on ne cache pas la volonté de faire payer aux responsables et bras séculiers de l'ancien régime les crimes qu'ils sont suspectés avoir commis. Des responsables militaires aux "jeunes patriotes", en passant par les pontes de l'ex-parti au pouvoir, et même des journalistes accusés d'avoir préparé les esprits à commettre des exactions, tous sont dans le viseur des nouvelles autorités. "En tout état de cause, le gouvernement tient à assurer, une fois de plus, les populations que la justice poursuivra son cours et qu'aucun crime ne restera impuni", a prévenu le gouvernement au sortir d'un conseil tenu le 3 mai. 

Mais le recours à la CPI pourrait se retourner contre le camp Ouattara. Tous ceux qui rêvent d'une justice sélective pourraient être déçus par le procureur Moreno-Ocampo. A moins d'avoir reçu pour instructions de ne s'intéresser qu'aux crimes et forfaits perpétrés par le camp des vaincus, le juge argentin serait amené à plancher sur tous les crimes, d'où qu'ils viennent. Au plus fort de la crise postélectorale, le procureur de la CPI avait du reste mis en garde toutes les parties impliquées dans les affrontements postélectoraux, qu'il condamnera sans discrimination. "S'ils commencent à tuer des gens, alors c'est un crime et nous engagerons des poursuites contre eux. [...] Nous n'avons choisi aucun camp dans cette affaire. Quiconque se rend coupable de cela, quel que soit son bord, sera poursuivi", avait-il prévenu en décembre 2010 dans une interview sur France 24. Quand les massacres de Duékoué ont été portés à la connaissance de l'opinion internationale, le même Moreno-Ocampo a de nouveau donné de la voix. Son bureau, avait-il soutenu, était "extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation en Côte d'Ivoire, et notamment par les meurtres qui auraient été perpétrés dans l'ouest du pays, d'après les renseignements qui lui ont été récemment communiqués". Or des organisations internationales des droits de l'homme avaient accusé les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), combattant pour le compte du président Alassane Ouattara, d'être en partie responsables de ces tueries. C'est dire que l'épée de la CPI peut s'abattre également sur certaines têtes fortes du camp Ouattara. Le procureur Moreno-Ocampo pourrait en effet être tenté de fouiller dans les placards pour en ressortir les cadavres que des partisans de Ouattara y auraient cachés. Il pourrait notamment faire la lumière sur les massacres de Duékoué, la mort de Désiré Tagro (ministre de l'Intérieur de Gbagbo) et celle du sergent-chef IB (dissident du camp Ouattara). 

Luis Moreno-Ocampo, procureur général de la Cour pénale internationale.Luis Moreno-Ocampo, procureur général de la Cour pénale internationale.
© Dessin de Glez, Ouagadougou.

mardi 10 mai 2011

L’Empire Sarko-Pétainiste contre-attaque !

C’est donc la France Sarko-Pétainiste qui tue, bombarde et massacre en Côte d’ivoire pour le compte d’Alassane Ouattara. Elle n’a pas de mandat de son parlement pour tuer les Noirs Africains (qui ne lui ont rien fait de toutes les façons) mais la presse et les institutions hexagonaux ont bon dos d’ignorer que Paris couvre des crimes contre l’humanité dans la Golfe de Guinée. Pourquoi donc ? Si cela était pour défendre les intérêts français nous le saurions et Nicolas Sarkozy n’aurait pas à gérer bientôt près de 2000 milliards de dettes ! 


Non, en vérité cette guerre qui est imposée aux Ivoiriens sous le couvert de la démocratie est un vaste brigandage et les soldats Français sont comme devenus des braqueurs de fourgons non-blindés. Quel honneur y a t-il à bombarder des civils à Yopougon ? A détruire une Armée Nationale pour laisser libre court à des pilleurs, des violeurs et des égorgeurs ? Même si la France et l’Angleterre ont été dans l’Histoire, parmi les nations les plus agressives des tous les temps, on ne se souvient pas que Napoléon Bonaparte (à qui les zélateurs du locataire de l’Élysée aiment à la comparer) se soit livré à des massacres en Égypte, à Austerlitz ou en Russie !? C’était un soldat, lui et non un petit garçon jouant aux soldats de plomb et pour qui la guerre était un délire ! 


Que l’on nous dise par exemple s’il y a des morts de Légionnaires opérant sous le drapeau français. Nous aimerions savoir à qui sont les blindés détruits par la résistance ivoirienne. A défaut de dire la vérité aux Français, Sarkozy devrait s’expliquer devant les institutions de son pays. 


Nous attendons que des Français conscients des vrais enjeux historiques interpellent les autorités de l’Élysée et de Matignon, pour qu’elles disent à l’opinion mondiale au nom de qui, sont-elles en train de détruire l’avenir des relations franco-africaines !? La Françafrique sera désormais combattue et ce ne sera pas faute d’avoir appelé les uns et les autres au respect des principes. 


En conclusion, je puis aujourd’hui vous affirmer que le ministre Blé Goudé a donné quelques signes de vie crédibles. Nous attendons certaines confirmations pour démentir d’autres informations faisant état de sa mort. 


La résistance ne fait que commencer ! 

Bruno Ben MOUBAMBA 

bruno@moubamba.com 

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