samedi 20 août 2011

Côte d'Ivoire, la vraie


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Toute la Côte d’Ivoire l’attendait à la cérémonie commémorant le deuil des victimes de l’accident du bus de la Sotra du 5 août 2011. Surtout que pour ce drame, il a décrété un deuil national de trois jours. Mais Ouattara a préféré confier l’exercice à son Premier ministre. Pour lui, il y avait plus urgent à Paris le jeudi dernier. La maison françafricaine étant en difficulté par la faute de ses hommes venus du nord, il fallait agir vite. Et répondre à l’appel du parrain français, nicolas Sarkozy, qui lui reproche une gestion catastrophique de la question sécuritaire depuis son accession au pouvoir.


Il y a les Com’zones qui ont quitté leur base du nord pour se partager la ville d’Abidjan comme dans un scénario mafieux. Après le coup d’Etat de la France contre Gbagbo, Abidjan est devenu un butin de guerre pour les chefs de guerre. Et ça, les entrepreneurs français basés en Côte d’Ivoire en font terriblement les frais. Ils sont régulièrement rançonnés par ces chefs de guerre pour, diton, des questions de sécurité. En fait, les Frci, armée nationale, monnaient cash leurs prestations auprès des sociétés. Par exemple, les entreprises basées en Zone 4 sont obligées de payer 5 000 000 F CFA aux Com’zones. Celui qui refuse de s’acquitter de cette somme risque gros. Celles basées dans la zone industrielle de Yopougon sont, quelque peu, mieux loties. Car elles payent pour leur part 4 000 000 F CFA par mois. Tout ce pactole va tout droit dans les poches des chefs des ex-Forces nouvelles.


Cette situation sécuritaire désastreuse fait même que des chefs d’entreprises françaises basées en Côte d’Ivoire continuent de fuir les nuits d’Abidjan pour se refugier au 43e Bima. Situation qui n’avait d’ailleurs pas échappé au Premier ministre François Fillon lors de sa visite en Côte d’Ivoire le mois dernier. « Nous n’acceptons pas le racket des entreprises françaises » avait-il sèchement martelé. Selon même la presse hexagonale, le Premier ministre français est allé plus loin pour demander à Ouattara de démanteler ces Com’zones afin de laisser la place aux forces régulières. Sur la question, Abidjan semble ne pas être intéressé par la normalinormalisation de la situation sociopolitique. Les Ivoiriens sont obligés de subir au quotidien les hommes de Ouattara. Son gouvernement se contentant des actions d’éclats et pas plus.


D’ailleurs, sur la question, il y a problème, un dilemme pour le pouvoir. Il se trouve que Ouattara ne fait pas confiance aux Fds qu’il continue de catégoriser comme l’armée de Gbagbo. Toute chose qui fait que les choses n’ont pas évolué, comme Paris l’aurait souhaité, après le départ de Fillon. Bien au contraire, beaucoup de ces très encombrants chefs de guerre sont même nommés à des postes de responsabilité au sommet de la hiérarchie militaire. Mais là n’est pas le problème de ses parrains qui n’y trouvent pas d’inconvénient. L’Elysée s’alarme de la situation sécuritaire qui chaque jour va de mal en pis. Une question qui trouble le monde diplomatique abidjanais qui en fait même un débat de salon. Le dernier rapport de l’Onu fait largement cas de la question sécuritaire avec son lot d’exactions sur une partie de la population simplement parce que taxée de pro-Gbagbo. En Côte d’Ivoire l’étiquette de pro-Gbagbo doublée de celle de milicien vous conduit tout droit dans
la tombe. Ce qui conduisent des milliers d’Ivoiriens à trouver refuge dans des pays voisins.


Dans l’univers des diplomates d’Abidjan, on parle de rapports très embarrassants contre le pouvoir Ouattara qui seraient aux mains de plusieurs chefs d’Etat d’Afrique et d’ailleurs. Mais que les partisans de Gbagbo soient pourchassés ou pas en Côte d’Ivoire n’est vraiment pas le problème de Paris. Elle s’inquiète plutôt pour ses affaires qui sont dans l’impasse au bord de la lagune Ebrié à cause de l’insécurité créée par les hommes de Ouattara.


Matignon qui veille sur ce pouvoir comme sur du lait sur du feu a été plusieurs fois saisie par les entrepreneurs français basés en Côte d’Ivoire. Mais le dernier qui a soulevé presque la colère du parrain a été fait après la visite de Fillon à Abidjan par certains hommes d’affaires totalement à bout. Ouattara est donc à Paris pour rencontrer Sarkozy qui voudrait lui demander des comptes sur la question sécuritaire. En fait une manière de lui demander pourquoi les consignes de Fillon n’ont pas été respectées. Une visite qui visiblement a surpris les Ivoiriens qui sont assaillis chaque jour par des problèmes. Ouattara qui ne dira jamais non à ses parrains français a donné l’impression de profiter de ses congés pour aller se reposer en France. Alors qu’il y est pour rendre compte. Et ses « hauts parleurs » qui se sont donné l’habitude de dépeindre les visites de Gbagbo en noir n’ont trouvé rien à redire devant une visite qui fait tiquer.

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