samedi 13 août 2011

Côte d'Ivoire : l'ONU déplore des exactions commises par l'armée de Ouattara


Un militaire ivoirien


La Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) a dénombré au moins « 26 cas d'exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires », au cours du dernier mois, a annoncé jeudi un responsable de l'organisation.
Selon Guillaume Ngefa, responsable des droits de la personne à l'ONUCI, ces exactions auraient été commises « principalement » par des éléments de la nouvelle armée du président ivoirien Alassane Ouattara, mais aussi par des « miliciens gueré » pro-Gbagbo.
Selon l'ONUCI, les 26 personnes exécutées, parmi lesquelles un enfant de 17 mois, ont été tuées dans des villages proches d'Abidjan et de Duékoué, des régions peuplées de nombreux partisans de l'ex-président.
Les anciens rebelles du nord, mieux connus sous le nom de Forces républicaines de la Côte d'Ivoire (FCRI) ont été intégrés à l'armée régulière depuis la fin de la crise postélectorale qui a secoué le pays à la fin 2010 et au début de 2011.
Les FCRI ont notamment procédé à l'arrestation de l'ancien président Laurent Gbagbo, avec l'aide de la France, dans la capitale économique Abidjan, après une intensification du conflit qui a fait au moins 3000 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
Le président Ouattara, qui a nommé de nouveaux chefs militaires, a d'ailleurs souhaité récemment que les rangs de l'armée soient « assainis ».
Inculpations d'anciens caciques du régime
Par ailleurs, les procédures judiciaires contre les anciens militaires fidèles à Laurent Gbagbo se poursuivent. Cinquante-huit d'entre eux ont été inculpés pour des crimes commis pendant la crise.
Les militaires sont accusés de « séquestration suivie de meurtre, arrestation illégale, recel de cadavres, viol, vol, violation de consignes, détention arbitraire, détournement de fonds aux fins d'achat d'armes et de recrutement de mercenaires, formation et entretien de miliciens ».
Ces inculpations s'ajoutent à celles prononcées ces derniers jours contre des civils, dont une bonne partie de l'ex-gouvernement. Elles sont accusées notamment d'atteinte à la sûreté de l'État.
Le sort de Laurent Gbagbo lui-même reste toutefois incertain, plus de quatre mois après son assignation à résidence à Korhogo, dans le nord du pays.
L'ONUCI a exprimé « quelques préoccupations » sur les conditions de détention de l'ancien président et compte faire des « recommandations » au gouvernement.
Les conditions de détention de l'ex-première dame Simone Gbagbo, assignée à résidence à Odienné (nord-ouest), « sont bonnes », a par ailleurs assuré l'ONUCI.

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