lundi 29 août 2011

Wattao dans le viseur des français.


Une scabreuse affaire de coup d’Etat impliquant d’anciens militaires français aurait d’abord poussé Issiaka Ouattara dit Wattao à les arrêter avant d’en libérer deux sur les trois interpellés. L’affaire en elle-même n’est pas tout à fait claire, mais c’est ainsi que procèdent généralement les français quand ils veulent liquider celui qui les gêne.
A Abidjan, les rumeurs de coup d’Etat font partie du décor habituel mais pour ce qui est des ressortissants français qui plus sont d’anciens militaires qui voudraient faire partir Ouattara par la force au nez et à la barbe de la coalition internationale qui assure sa sécurité, cela est nouveau dans le ciel ivoirien où rien en principe ne devrait plus surprendre. Or dimanche dernier, c’est pourtant avec cette information que le quotidien français en ligne francesoir.fr a ouvert ses pages nationales maintenant le suspens jusqu’au bout. Selon la dépêche qui relate cette histoire pour le moins alambiquée, reprise par certains journaux ivoiriens, les trois français dont deux anciens officiers et deux anciens sous-officiers ont été arrêtés « dans des conditions troubles » par Wattao et ses hommes qui les soupçonnaient de vouloir faire un pustch. L’information en elle-même en rajoutait à la confusion. Pas de mobile apparent et l’auteur de l’article, pas trop sûr de son affaire, multiplie l’emploi du conditionnel. Eux qui d’ordinaire ont leurs entrées même jusque dans l’intimité des gouvernants africains ne savaient plus si les trois français avaient vraiment été arrêtés. Or paradoxalement l’identité de leur assaillant, lui, ne semblait pas faire l’objet du moindre doute. C’était Wattao comme par hasard. Ses hommes sont sommairement accusés d’avoir malmenés les dits français, ensuite de les avoir dépouillés de la somme de 45 mille euros, environ 30 millions de nos francs. La stratégie est en place. Pour liquider ceux qui gênent leurs dispositifs, les français n’ont de pareils dans la mise en scène de ce type de scénarii. Avec le développement des moyens de communication, les mass-médias aident généralement à peaufiner les détails de leurs complots. Première chose, il faut toujours partir d’un fait réel. En effet, comme la plupart de ses amis chefs de guerre, Issiaka Ouattara dit Wattao règne sur la partie sud de la capitale et donc sur la zone industrielle du port d’Abidjan où les entreprises françaises ont pignon sur rue. A ce titre, c’est lui qui gère, comme on le dit à Abidjan l’aéroport et tout ce qui a de la valeur aux yeux des français. Mais Wattao règne aussi sur Marcory où vivent la plupart des français dans des villas cossues et bon marché. Or Wattao n’est pas leur homme. Ses combattants sont régulièrement accusés de rançonner les chefs d’entreprises qui sont pour la plupart des français. Wattao est aussi l’un des chefs de guerre les plus loyaux à Guillaume Soro dont la France voudrait voir la tête coupée. Les dirigeants français avaient notamment demandé à Ouattara de limoger le Premier ministre ivoirien de son poste pour y mettre Tidjane Thiam, l’un des petits fils d’Houphouët-Boigny, histoire de réinstaller tous les paradigmes de la colonisation et des forces locales qui les soutiennent. Il faut donc commencer à affaiblir Soro en commençant par ses chefs de guerre. D’autant plus que c’est en raison de la présence nombreuse et dissuasive des FRCI majoritairement inféodées au Premier ministre qu’Alassane Ouattara a consenti à le maintenir en place. Wattao est un symbole de la menace Soro. Le liquider amenuiserait la nocivité du chef du gouvernement qui a parfois tendance à la jouer nationaliste comme Laurent Gbagbo.
Mélanie Coulibaly

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