samedi 14 avril 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE : La coalition pour la libération de Laurent GBAGBO

La coalition pour la libération de Laurent GBAGBO (CRI-Panafricain, CRD, COPACI, Codesci et les 3000 Femmes pour la Côte d’Ivoire) rappelle l’agenda très chargé de ce samedi 14 avril 2012 :


  Le combat pour la liberté et la justice revêt plusieurs formes 


CONGRES DU MAF Compte tenu de l’engagement de Calixthe BEYALA aux côtés de Laurent GBAGBO qu’elle a soutenu envers et contre tout depuis tant d’années, nous invitons tous les Ivoiriens et les panafricanistes ayant leurs cartes d’invitation à participer au rassemblement organisé par le Mouvement des Africains Français au Palais des Congrès (2 Place de la Porte Maillot, 75017 PARIS). RONDE INTERMINABLE ET DEDICACE -Nous vous rappelons également le RDV hebdomadaire de la Ronde Interminable des Résistants de la Diaspora de 11h à 19h place du Châtelet avec une séance de dédicace exceptionnelle prévue par les écrivains suivants : Charles ONANA (pour son best seller Côte d’ivoire, le coup d’état) Grégory PROTCHE (On a gagné les élections mais on a perdu la guerre) Thibeaud OBOU (L’universalité Africaine face à l’ingratitude européenne) GRANDE MARCHE EUROPEENE Pour commémorer comme il se doit le 11 avril 2011 date oh combien douloureuse pour tout Ivoirien ou panafricaniste convaincu, nous vous invitons enfin à vous joindre à la grande marche panafricaine européenne du premier anniversaire du kidnapping du Président Laurent GBAGBO avec rassemblement place de la Nation à partir de 14h, métro Nation Lignes 2, 6 et 9, RER A.
Ça a été quasiment le principal sujet de conversation à La Haye. La lettre de Luis Moreno-Ocampo à Soro Kigbafory Guillaume a alimenté pendant des jours, les causeries dans les bureaux et couloirs de la Cour pénale internationale (CPI) ; et même chez certains détenus de la prison hollandaise de Scheveningen. Selon nos sources, le courrier que le Procureur de la CPI a adressé au président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, le 27 mars dernier, et rendu public le 4 avril par le chef du Parlement ivoirien sur sa page Facebook et son blog personnel (www.guillaumesoro.com), a même été au centre des débats durant le week-end pascal. Cette lettre a mis la Cour en branle, que ce soit au niveau du bureau du Procureur sortant Ocampo, que dans les services du Greffe dirigé par l’Italienne Silvana Arbia et à la présidence de la CPI, assurée par le juge Sud-Coréen Sang-hyun Song. Le président de la juridiction pénale internationale aurait même convoqué une réunion de crise entre ces trois principales entités de la Cour pour exiger des explications au Procureur, sur sa conduite. Nos sources assurent que les discussions ont été houleuses. D’après les informations à nous parvenues, c’est la Greffière en chef Silvana Arbia qui se serait montrée la plus critique à l’égard de l’attitude du Procureur. Estimant qu’Ocampo n’avait pas à prendre position de façon aussi flagrante en faveur de l’une des parties dans le dossier ivoirien. Même le bureau du Procureur s’est senti quelque peu agacé par cette sortie en solo de Moreno-Ocampo, puisque le courrier adressé à Soro ne figurerait pas dans les registres officiels de la CPI. Mais par « solidarité de corps », les trois adjoints du Procureur ont fait bloc autour de leur « patron ». Toutefois en aparté, la Gambienne Fatou Bensouda, Procureure adjointe en charge des poursuites, Phakiso Mochochoko, ancien avocat originaire du Lesotho et Chef de la Division de la compétence, de la complémentarité et de la coopération, et le Belge Michel de Smedt, ancien officier de Gendarmerie et Chef de l’équipe de la Division des enquêtes, n’approuvent pas la sortie en solo de leur supérieur hiérarchique, qui pourrait, jugent-t-ils, être utilisée par la défense. Toute chose qui pourrait fragiliser la Procureure gambienne Fatou Bensouda, qui entre en fonction à la mi-juin en remplacement de Luis Moreno-Ocampo. Les avocats de Gbagbo se saisissent de l’affaire Pour la défense de l’ex-président ivoirien, cette affaire tombe comme du pain bénit. D’abord, c’est Laurent Gbagbo lui-même qui a alerté l’un de ses conseils sur la fuite. « Mais, c’est qu’elle affaire de lettre que Ocampo aurait écrit à Soro ? ». C’est ainsi que l’ancien chef de l’Etat ivoirien, écroué à la prison hollandaise de Scheveningen depuis le 30 novembre 2011, a apostrophé son visiteur en début de semaine. Et, avant même d’attendre la réponse, Gbagbo a ajouté : « C’est Taylor (Charles, ex-président du Liberia également détenu à La Haye, ndlr) qui m’a dit : Mais Laurent, tu es au courant que le Procureur a écrit une lettre à M. Soro ? Alors, de quoi s’agit-il ? », a-t-il à nouveau questionné. Après quelques explications fournies par son hôte, Gbagbo a lancé : « Fais-moi voir cette lettre ! ». Le courrier physique n’étant à portée de l’interlocuteur de l’ex-président ivoirien, celui-ci a promis le lui ramener à la prochaine visite, fixée ce week-end. Entre-temps, Laurent Gbagbo a instruit son avocat français Me Emmanuel Altit, le chef de son équipe de Défense, de verser cette pièce (la lettre d’Ocampo à Soro) au dossier. Et de lui préparer un petit mémo sur la manière dont il compte s’en servir à l’audience de confirmation des charges, qui s’ouvre le 18 juin prochain. Comme quoi, dans cette bataille judiciaire qui s’annonce, aucun détail ne sera négligé par les parties : l’Accusation, qui sera conduite par la Procureure gambienne Fatou Bensouda ; la Défense assurée par Me Altit et un collège de conseillers juridiques ; et la partie civile représentée par les témoins et l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers leurs avocats.
  ANASSE ANASSE

Côte d'Ivoire. Un an après le 11 avril 2011. La grande désillusion !

Ce qui reste de l’armée 11 avril 2011 – 10 avril 2011, il y a un an, la Côte d’Ivoire s’écroulait par la volonté de la France qui est entrée en guerre clandestine contre les Institutions de la République, au nom de la «démocratie par les armes». Déstructurant ainsi tous les fondamentaux de la jeune nation qui avait pourtant qualitativement effectué des avancées démocratiques. Retour sur une déstructuration profonde du secteur défense et sécurité, avec en prime une insécurité rapprochée pour les Ivoiriens ! Au plus fort de la crise dite post-électorale, les forces de défense et de sécurité (Fds), à l’instar de toutes les institutions de la République, ont fait bloc dans leur ensemble autour de celui-là qui incarnait la République jusqu’au matin du lundi 11 avril 2011 : le président Laurent Gbagbo. Il faut le reconnaître, les Fds ont mené une résistance héroïque contre plusieurs armées réunies, à savoir les Fafn, les dozos, les forces françaises et onusiennes, ainsi que les nombreux combattants venus de la sous-région. Depuis le 11 avril 2011, après l’arrestation du président Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara a pris le pouvoir. Et malgré les discours politiques, l’armée est loin d’être réunifiée dans la pratique, d’autant plus que la cohabitation de forces en présence ne signifie guère réunification de l’armée. La faute n’est nullement imputable aussi bien aux ex-Fds qu’aux ex- Fafn rebaptisées Frci (appellation officielle désormais des forces régulières). Le régime actuel est le premier responsable de cette situation de «cohabitation» et non de «réunification » au sien de l’armée. La police nationale tente de se reconstituer. La plupart de ses locaux à travers le pays ont été saccagés ou incendiés. Et plusieurs commissariats aussi bien à Abidjan que dans plusieurs villes du pays continuent d’«héberger» des éléments des Frci. Même si le régime a pu bénéficier de quelques matériels, pour renforcer la police nationale, le gros du travail reste à faire. Des commissariats sont complètement dépourvus en matériels de bureau, rendant difficile le travail quotidien des agents de sécurité. Les agents de police sont aujourd’hui assimilés à des vigiles et ne sont policiers que par la simple tenue. Seuls quelques-uns d’entre eux ont le «privilège» de disposer d’une arme. Posséder une arme de service apparait comme un luxe pour les policiers et gendarmes, sous le régime Ouattara. Alors que les supplétifs des Frci, les dozos et autres combattants pro-Ouattara continuent de disposer à souhait de pistolets automatiques, kalachnikovs et autres armes lourdes. Et s’en servent délibérément et à satiété pour traumatiser et imposer leur diktat aux populations dans les villes et villages. Rattrapage ethnique de rigueur dans l'armée L’armée ivoirienne d’Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo n’a jamais autant symbolisé l’unité nationale, jusqu’au 11 avril 2011. Et spécifiquement sous le pouvoir du président Laurent Gbagbo où la hiérarchie militaire était la représentation plurielle de la Côte d’Ivoire. Jamais la Côte d’Ivoire n’a autant transpiré une armée ethnique et régionaliste. Avec une hiérarchie militaire qui n’en est pas loin non plus. Les différents commandements sont pour la plupart aux mains des ressortissants du nord. Et quand ce n’est pas le cas, ils sont automatiquement les «second» des commandants et autres chefs d’unités. Les éléments des Frci sont majoritairement issus du nord du pays et constituent l’ossature de l’armée sous Ouattara. Avec des entités –informelles – dans les moindres localités de la Côte d’Ivoire. Ce régime a réussi l’exploit de disposer de mini camps militaires dans les villages et hameaux du pays et qui ne sont autres que des «milices» à la solde du régime Ouattara. La déstructuration des forces de défense et de sécurité est à un tel degré que le recrutement à la police et à la gendarmerie se sont faits sur la base des seuls critères ethniques. Ainsi, 300 et 600 Frci ont été admis respectivement à la police nationale et à la gendarmerie nationale, sans que plusieurs de ces éléments ne remplissent le sixième des critères classiques de recrutement. Dans le même temps, le régime ne cesse de mettre aux arrêts des centaines d’éléments des ex-Fds taxés de pro-Gbagbo ou accusés de fomenter un coup de force. Aujourd’hui, c’est au moins le millier d’éléments des ex- Fds qui sont détenus dans les cachots du régime à travers le pays. Aussi bien au nord du pays qu’Abidjan. Un an après la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara, le sobriquet d’armée mexicaine que la presse internationale avait collé aux Frci, a du mal à se défaire de cette réalité. C’est un fait, l’armée dans sa constitution actuelle est loin de rassurer les Ivoiriens dans leur ensemble qui continuent d’être les victimes des agissements des Frci. Alassane Ouattara, le néo-ministre de la défense et principal promoteur du rattrapage ethnique, mesure-t-il l’ampleur de la tâche qui lui incombe. Les Ivoiriens attendent des actions concrètes visant à construire une armée réellement nationale et au dessus de la prédominance ethnique et régionaliste qui est de mise en ce moment.
 Frank Toti

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