vendredi 4 mai 2012

50 millions pour Sarkozy : l'ancien premier ministre libyen confirme


« Je confirme qu’il existe bien un document signé par Moussa Koussa et qu’un financement a bien été reçu par M. Sarkozy. » L’homme qui parle est celui qui a validé en 2006 le principe d’un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye. Baghdadi Ali al-Mahmoudi était le secrétaire général du Comité populaire général, soit le chef du gouvernement libyen, dont les « instructions » sont mentionnées en toutes lettres dans la note du 10 décembre 2006 révélée par Mediapart (lire sous l'onglet Prolonger).

M. BaghdadiM. Baghdadi© Reuters
Aujourd’hui détenu en Tunisie, M. Baghdadi a confirmé, mercredi 2 mai au soir, à Mediapart, par l’intermédiaire de l’un de ses avocats, Me Béchir Essid, tant l’existence de la note signée par Moussa Koussa, ancien chef des services secrets libyens, que le montant de 50 millions d’euros débloqués en 2007 par le régime Kadhafi pour l’actuel chef de l’État français.
Depuis la révélation, samedi 28 avril, de ce document explosif, l’Élysée a fait feu de tout bois contre Mediapart. Dénonçant une « infamie » et un « montage », le président de la République a déposé plainte pour « faux et usage de faux »« recel de ces délits » et « publication de fausses nouvelles » lundi et obtenu, dans l’heure qui a suivi, l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris. De son côté, Mediapart a déposé à son encontre, mercredi, plainte pour « dénonciation calomnieuse » (c'est à lire ici).
Dès dimanche, l’Elysée s’est efforcé d’éteindre l’incendie auprès des acteurs de l’ancien régime sur lesquels il a gardé prise. Bachir Saleh, le destinataire de la note, présent à Paris bien que recherché par Interpol, et Moussa Koussa, son signataire, réfugié au Qatar, ont démenti sous couvert de leurs avocats l’existence d’un tel document, évoquant, pour le premier, des « réserves » sur son authenticité et, pour le second, des « histoires falsifiées ».
Quant au chef du Conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdeljalil, qui doit son poste à la France, il a assuré n’avoir « retrouvé aucune référence à cette lettre dans les archives libyennes ». Mais le directeur administratif du CNT a immédiatement mis en doute ces affirmations (notre article à lire ici).
Le témoignage qu’apporte aujourd’hui l’ancien premier ministre libyen, Baghdadi Ali al-Mahmoudi, à Mediapart, à travers son avocat, pulvérise les contre-feux présidentiels français. « Nous avons participé à la réussite de M. Sarkozy et au financement de sa campagne présidentielle de 2007 », a fait savoir l’ancien chef de gouvernement par la voix de Me Béchir Essid, qui a rencontré son client en prison pendant plusieurs heures mercredi 2 mai.

oublier les images de la guerre


Crise post-électorale: Blé Goudé prêt à affronter la justice Son courrier au procureur Simplice Koffi La réaction du parquet d’Abidjan

Hamadou ZIAO

« M. Blé Goudé est prêt à affronter n’importe quel tribunal équitable devant lequel une procédure régulière peut être garantie et où sa sécurité physique peut être assurée ».
Nick Kaufman, l’avocat international de Charles Blé Goudé qui a tenu ces propos il y a quelques semaines, se veut rassurant quant à la procédure judiciaire qui se prépare contre son client. Mieux, l’avocat aurait écrit récemment au procureur de la République de Côte d’Ivoire, M. Simplice Koffi pour avoir des précisions en ce qui concerne cette procédure. Selon le site connectionivoirienne.net qui a livré l’information hier jeudi 3 mai, Me Kaufman a adressé un courrier au procureur général de la Côte d’Ivoire pour lui demander « de préciser ses intentions et de lui adresser tout mandat d’arrêt préparé à l’encontre de Charles Blé Goudé ».

Dans ce même courrier daté, selon le site, du 1er mai 2012 dernier, l’avocat veut également savoir « si le Bureau du Procureur de La Haye a pris contact avec les autorités ivoiriennes en vue de solliciter la remise de mon client à la Cour pénale internationale, et le cas échéant, si votre bureau a l’intention de donner son assentiment à sa mise en accusation par cette institution ». On le voit, l’avocat de Blé Goudé veut voir clair dans la procédure lancée contre son client, leader de la résistance patriotique pro-Gbagbo pendant la crise ivoirienne, et ministre du dernier gouvernement du président déchu le 11 avril 2011. Du côté du parquet d’Abidjan, l’existence du courrier de Nick Kaufman n’est pas encore confirmée. Dans l’impossibilité de joindre le procureur de la République Simplice Koffi qui, semble-t-il, est en déplacement hors d’Abidjan, nous avons pris attache avec ses adjoints. « Moi je ne suis pas informé que Blé Goudé a un avocat qui a envoyé un courrier au parquet », a répondu le substitut du procureur, M. Djê Noël que nous avons joint hier au téléphone.

Même réponse pour Mme Coulibaly Habiba, porte-parole du procureur de la République. Où est donc passé le courrier de Nick Kaufman ? Le tribunal d’Abidjan ne veut-il pas en parler pour garder le secret sur la procédure ? Difficile de dire. Faut-il le rappeler cependant, la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt international contre Charles Blé Goudé, qui a trouvé refuge dans un pays de la sous-région, depuis la chute de son mentor Laurent Gbagbo. « Charles Blé Goudé n’est pas un criminel ! Si certains parce qu’ils considèrent qu’ils ont commis des crimes très graves et qu’ils ne veulent pas faire face à la justice ivoirienne préfèrent rester à l’extérieur, je ne peux pas les forcer à rentrer (…) Blé Goudé, un mandat d’arrêt a été émis contre lui, la procédure est en cours. Ça dépendra de lui. Moi je préfère le juger ici, mais peut-être que lui voudra aller à La Haye ? », avait déclaré récemment le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, au cours de son interview-bilan à la télévision nationale. Selon des sources bien informées, ces propos du président Ouattara traduisent la volonté des autorités ivoiriennes de ne plus transférer d’autres personnalités à la Cour pénale internationale (CPI), après l’ex-président Laurent Gbagbo.

Et pour ce faire, la justice ivoirienne a inculpé de nombreuses personnalités pro-Gbagbo (et même pro-Ouattara) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, afin de pouvoir les juger en Côte d’Ivoire. Le patron du Cojep est-il concerné ? « M. Blé Goudé a trouvé refuge en dehors de la Côte d’Ivoire pour sa sécurité, qui, comme tout le monde le sait, est très menacée. En tout état de cause, n’ayant absolument rien à cacher, M. Blé Goudé est prêt à se présenter devant n’importe quelle juridiction qui fera preuve d’équité afin que la vérité soit révélée au grand jour. Contrairement à l’image de criminel que ses adversaires politiques tentent vainement de lui attribuer, M. Charles Blé Goudé est un homme de paix qui a toujours opposé aux armes une lutte aux mains nues et un franc-parler qui dérange. Toutes les déclarations publiques à son encontre ne sont que le fruit d’une manipulation qui a pour objectif de l’exclure de la vie politique de son pays, face à sa popularité qui, malgré son exil, reste toujours gênante », avait déclaré l’avocat international Nick Kaufman. Il veut à présent savoir le sort de son client. 

Côte d'Ivoire : Une "justice des vainqueurs" serait préjudiciable à la réconciliation nationale

La perception d'une "justice des vainqueurs" serait préjudiciable à la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, estime les Elders, une organisation créée par l'ex- président sud-africain Nelson Mandela et regroupant des personnalités de différents pays


Transparency Justice






"Nous avons dit et répété que la perception d'une +justice des vainqueurs+ serait éminemment préjudiciable au processus de réconciliation", indique un communiqué de l'organisation citant l' un de ses membres, Mary Robinson, ancienne présidente de la République irlandaise et ancienne Haut Commissaire aux droits de l' homme des Nations unies.
Selon le communiqué, Mary Robinson estime que "sans tribunaux indépendants ni système judiciaire rapide et équitable, les Ivoiriens risquent de ne plus croire que leur gouvernement soit capable de défendre leurs intérêts en toute impartialité".
Les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo dénoncent en Côte d'Ivoire une "justice des vainqueurs" avec la détention uniquement de plusieurs hauts responsables de l'ancien régime après la crise post-électorale qui a fait au moins 3 000 morts dans le pays et des millions de déplacés et exilés.
"Il ne pourra pas y avoir de paix en Côte d'Ivoire si les Ivoiriens n'ont pas confiance en la justice de leur pays", poursuit Mary Robinson.
Selon le communiqué, "les Elders se réjouissent de constater que le redressement est en bonne voie, mais soulignent la nécessité de prendre des mesures plus décisives en faveur de la réconciliation".
Ils appellent le gouvernement à "mettre un terme à la perception d'impunité" en menant à bien la réforme du secteur de la sécurité et à s'engager à instaurer "un système judiciaire juste et équitable".
Pour les Elders, le processus de réconciliation se heurte aux problèmes d'insécurité qui continuent d'accentuer les clivages entre Ivoiriens.
Ils appellent le président Ouattara et son gouvernement à accélérer la réforme du secteur de la sécurité.
"Les Elders se félicitent en outre de la décision prise par Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, de créer à travers tout le pays 36 commissions de réconciliation locales, à même de susciter la participation locale", poursuit le communiqué.
Le texte cite le président des Elders, l'archevêque anglican sud-africain, Mgr Desmond Tutu, qui "sais par expérience combien les communautés de base doivent être pleinement associées au processus".
"Les Elders s'inquiètent néanmoins qu'aucune mesure concrète n' ait été prise concernant le champ d'action et l'efficacité de ces instances", souligne le communiqué.
Une délégation des Elders composée de Kofi Annan, Desmond Tutu et Mary Robinson, est venue en Côte d'Ivoire en mai dernier pour prôner la réconciliation et l'apaisement, à la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation par le président Alassane Ouattara.

Côte d'Ivoire : les obstacles subsistent sur le chemin de la réconciliation

En Côte d'Ivoire, trois organisations de défense des droits de l'homme se sont constituées parties civiles devant les tribunaux. Elles veulent ainsi soutenir devant la justice 75 victimes de la crise post-électorale. Et ce alors qu'un rapport d'enquête doit bientôt être publié concernant ces violences dans un contexte où la réconciliation peine à se concrétiser.

 Trois organisations de défense des droits de l'homme se sont constituées partie civile devant les tribunaux ivoiriens. Elles souhaitent soutenir 75 personnes victimes d'exactions pendant la crise post-électorale de 2010 et 2011. Mais aussi partager certaines informations dont elles disposent. Cette annonce intervient alors que la commission nationale d'enquête doit bientôt remettre son rapport au président Alassane Ouattara. En Côte d'Ivoire, certains craignent que ce rapport manque d'impartialité. Pour Florent Geel de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, « on peut craindre un rapport partial pas forcément par volonté mais par manque d'informations ».

Florent Geel de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme

"Pour le moment, ce que l'on considère, c'est que la justice ivoirienne a été trop partiale.
 Pour le moment, il y a 120 individus inculpés, tous pro-Gbagbo. Pour que la paix et la réconciliation reviennent en Côte d'Ivoire, il faut que tous ceux qui ont commis des crimes répondent des crimes qu'ils ont commis. "
 04/05/2012 par Cyril Bensimon 

Florent Geel de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme
(01:11)

 C'est aussi l'avis du groupe des Anciens. Son président a lancé un appel aux autorités ivoiriennes pour qu'elles travaillent davantage à la réconciliation. L'archevêque sud-africain et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu ajoute que le processus se heurte à l'insécurité, mais aussi au sentiment d'impunité, à l'impression d'une justice pour les vainqueurs. De son côté, pou le FPI (Front populaire ivoirien), le parti pro-Gbagbo, cette réconcliation ne peut pas se faire sans la présence de l'ancien président Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire. Alphonse Douati, secrétaire général adjoint du FPI

"Nous disons que pour la Côte d'Ivoire retrouve la plénitude de la réconciliation, cela passe par la présence de Laurent Gbagbo."


Alphonse Douati, secrétaire général adjoint du FPI
(00:56)
04/05/2012 par Stanislas Ndayishimiye

Hollande gagnant à 52,5 % selon un sondage Ipsos

François Hollande sort vainqueur du duel l'opposant à Nicolas Sarkozy avec 52,5 % des intentions de vote contre 47,5 %, mais le candidat PS perd 0,5 point, selon un sondage Ipsos-Logica pour France Télévisions, Radio France et Le Monde vendredi. Dans ce sondage réalisé le 3 mai, avec 52,5 % des intentions de vote, M. Hollande recule d'un demi-point par rapport à une précédente enquête des 27-28 avril. Nicolas Sarkozy gagne 0,5 point à 47,5 %. Lors du débat de l'entre-deux-tours, François Hollande devance de peu Nicolas Sarkozy. Le candidat PS a été jugé le plus convaincant par 29 % des personnes interrogées contre 28 % qui désignent le président-candidat UMP, 25 % les jugeant aussi convaincants l'un que l'autre, 16 % n'optant pour aucun des deux et 2 % ne se prononçant pas. Ce sondage a été réalisé par téléphone le 3 mai auprès d'un échantillon de 1 018 personnes de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales (méthode des quotas).

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