Escalade de la violence
Pour Drissa Traoré, président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), l’appel de Charles Blé Goudé peut en effet "laisser penser qu’il y a un problème dans l’armée. Les FDS n’ont peut-être pas suffisamment d’hommes ou certains soldats refusent peut-être de combattre", suggère-t-il.
Celui-ci craint en outre que cette initiative conduise à transformer l’armée régulière ivoirienne en milice. "Le risque est d’assister à une multiplication des massacres de civils", poursuit-il. "Nous sommes surpris que ce soit Charles Blé Goudé qui appelle l’armée à recruter. C’est en effet à la hiérarchie militaire de procéder au recrutement selon des critères précis. Là, la voie régulière n’existe plus", explique encore Drissa Traoré.
L’enrôlement de jeunes partisans de Laurent Gbagbo dans l’armée intervient alors que, sur le terrain, les FDS éprouvent des difficultés croissantes à contenir les coups de boutoirs de son adversaire. Bloléquin, une cinquième ville de l’ouest du pays, est ainsi tombée aux mains de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, qui soutient Alassane Ouattara, ce lundi, tandis que, à Abidjan, le "commando invisible", qui se cantonnait jusqu’à présent à harceler les FDS à Abobo, n’hésite plus à porter le combat dans les quartiers du sud de la capitale ivoirienne.
Depuis le début de la crise post-électorale, les affrontements entre les partisans de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara ont déjà fait quelque 440 morts, selon l’ONU, et contraint des dizaines de milliers d’Ivoiriens à quitter le pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire