jeudi 17 mars 2011

Les violences post-électorales en Côte d'Ivoire ont fait 410 morts depuis fin 2010

Les violences post-électorales en Côte d'Ivoire ont fait 18 morts durant la semaine écoulée, portant le bilan à 410 tués depuis fin 2010, a annoncé, jeudi 17 mars à Abidjan, le porte-parole de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, Hamadoun Touré. Mercredi, l'Onuci avait appelé à "mettre un terme immédiatement" à l'"escalade de la violence" dans le pays, en particulier à Abidjan, où la situation menace de dégénérer en guerre civile.Dix personnes au moins ont été tuées dans la journée par l'explosion d'un obus sur le marché Siaka Koné, de Marley, un quartier du vaste faubourg d'Abobo, ont déclaré deux habitants. "Je me suis rendu sur le marché où la roquette a atterri. Il y avait douze cadavres et de nombreux blessés", a déclaré Sumeiro Vassiriki. Arouna Sylla, un autre habitant, a fait état d'au moins dix morts. D'après des témoins, l'obus a été tiré par des partisans du président sortant Laurent Gbagbo. Le camp présidentiel n'a pas fait de commentaires.
Le quartier d'Abobo, fief du président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, situé dans le nord d'Abidjan, a été la cible de tirs à l'arme lourde dans l'après-midi. "J'étais assise dans la cour, le premier tir a commencé, j'ai entendu 'boum', puis un deuxième 'boum'. Je suis sortie et j'ai vu les gens en train de courir, il y a avait des blessés. Ils disaient que les forces pro-Gbagbo attaquaient", a affirmé une habitante, jointe par téléphone. "Une cousine est tombée, elle est morte. Les gens quittent le quartier", a-t-elle ajouté.
Des tirs d'armes lourdes ont également été entendus pendant la nuit dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment près de la télévision publique et dans un secteur favorable à Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale. Selon le ministère de la défense d'Alassane Ouattara, il y a eu "de nombreux tués, dont des femmes, des enfants et l'imam de la grande mosquée", à Port-Bouët 2, une enclave pro-Ouattara de la commune de Yopougon, dans l'ouest de la ville. "Plusieurs témoignages font état de commerces incendiés ou saccagés et de personnes enlevées au sein même de leurs domiciles", a confirmé la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH).
A en croire l'organisation, "les risques sont importants de voir les affrontements s'étendre en très peu de temps à l'ensemble de la ville, avec des conséquences importantes sur la sécurité des civils". Médecins sans frontières (MSF) s'inquiète aussi des "graves répercussions" de ces affrontements sur la population. "A Abidjan, le quartier d'Abobo ne dispose que d'un hôpital fonctionnant normalement pour quelque deux millions d'habitants. La plupart du personnel de santé a déserté les deux autres hôpitaux de ce quartier en proie aux affrontements", selon l'organisation. "En l'espace de deux semaines, 129 patients, dont 81 souffrant de blessures par balle et à l'arme blanche, ont été reçus aux urgences, et 31 cas graves ont été opérés", a indiqué Mego Terzian, responsable des urgences à MSF.

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