jeudi 28 avril 2011

Côte d’Ivoire: le pouvoir consolidé avec l’élimination de la menace “IB”


L’élimination de l’ex-putschiste Ibrahim Coulibaly a tranché un vieux conflit fratricide dans le camp du président ivoirien Alassane Ouattara qui doit encore éradiquer la menace de miliciens actifs à Abidjan où les banques ont partiellement réouverts jeudi.

IB est mort“: titrait à la Une le quotidien Nord-Sud avec une photo très violente montrant le corps d’Ibrahim Coulibaly, dit “IB“, étendu au sol, les bras en croix au dessus de sa tête ensanglantée et partiellement défigurée.
IB” était perçu comme une menace par le pouvoir, surtout par le Premier ministre Guillaume Soro, son éternel rival de la rébellion de 2002, même s’il avait contribué à la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d’Abidjan au début de l’année.
Le chef du “commando invisible“, qui tardait à déposer les armes comme le lui intimait le président Ouattara, est tombé avec six de ses hommes mercredi soir à Abidjan, sous les balles des Forces républicaines (FRCI) qui avaient mené dans la journée une offensive dans son fief d’Abobo, un quartier nord de la capitale économique.
L’ex-putschiste avait récemment demandé à être reçu par le chef de l’Etat pour se mettre à sa disposition, mais son entourage avait mis en cause M. Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.
Le Premier ministre a été l’adversaire historique d’Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo qui forme désormais le gros des FRCI.
Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d’”IB“, qui avait été vaincu.
Mercredi soir, ses anciens compagnons ont encerclé puis tué “IB” dans la cour d’habitations où il s’était retranché.
Si Abobo est désormais sous le contrôle des FRCI, celles-ci doivent encore éliminer la menace des miliciens pro-Gbagbo dans le quartier de Yopougon (ouest), qui opposent toujours une résistance farouche.
Dans le reste de la capitale économique, comme dans le pays, les banques ont commencé à rouvrir jeudi, étape cruciale de la normalisation économique après une longue fermeture due à la crise post-électorale née de la présidentielle du 28 novembre.
Très attendue, la réouverture des établissements n’a pas eu lieu avant midi et n’a pas concerné toutes les agences, provoquant d’immenses files d’attente.
Il faut donner à manger à la famille“, expliquait devant le siège de la SGBCI (filiale ivoirienne du groupe français Société générale), dans le centre d’Abidjan, Jean-Baptiste Kouadio, fonctionnaire, patientant au milieu d’une queue de près d’un kilomètre devant un distributeur automatique de billets.
Le président Ouattara avait promis que les fonctionnaires toucheraient cette semaine leurs salaires de mars et d’avril.
Les banques commerciales privées avaient fermé en début d’année et le régime de M. Gbagbo avait “réquisitionné” la SGBCI et la Bicici (filiale du goupe français BNP-Paribas), ouvertes jusqu’au début des combats fin mars.
Autre signe de normalisation, Alassane Ouattara s’est rendu jeudi pour la première fois depuis son élection au palais présidentiel d’Abidjan, endommagé lors des combats contre les partisans de Laurent Gbagbo. Le temps des répérations, M. Ouattara restera à son QG du Golf Hôtel d’Abidjan où il est installé depuis fin novembre.
Notre objectif, c’est de faire l’investiture le 21 mai à Yamoussoukro (centre, capitale politique)“, a confirmé à cette occasion M. Ouattara.
A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a reconduit pour un an l’embargo sur les armes vers la Côte d’Ivoire afin de “permettre de poursuivre son processus démocratique dans la stabilité“.

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