mardi 12 avril 2011
Gbagbo, arrêté, appelle à l'arrêt des combats
Laurent Gbagbo, arrêté lundi par les forces de Ouattara, a souhaité sur TCI, la TV de Ouattara, "qu'on arrête les armes"
L'ex-chef d'Etat ivoirien a demandé "qu'on rentre dans la partie civile de la crise", dans une déclaration diffusée quelques heures après son arrestation à Abidjan.
Laurent Gbagbo était retranché dans sa résidence de Cocody face à l'offensive des forces pro-Ouattara entrées dans Abidjan le 31 mars et qui contrôlent le Nord du pays.
Sitôt connue l'arrestation du président battu Laurent Gbagbo, le Premier ministre du nouveau président ivoirien Ouattara, Guillaume Soro a appelé au ralliement les forces armées fidèles à l'ex-chef d'Etat Laurent Gbagbo, dans un discours diffusé par la télévision pro-Ouattara.
Une télévision a diffusé des images de l'ex-chef de l'Etat Laurent Gbagbo, visiblement fatigué, peu après son arrestation lundi. "Les chefs de la rébellion convoyés sur place par les forces françaises ont pénétré dans la résidence avec des chars", selon le camp Gbagbo. "Le président était dans son bureau."Un autre porte-parole du camp Ouattara, Hervé Cohx, basé à Paris, a précisé que Mme Gbagbo avait été arrêtée aussi et que le couple Gbagbo avait été emmené à l'hôtel du Golf, QG des forces du vainqueur reconnu de l'élection présidentielle du 28 novembre. M. Cohx a ajouté que M. Gbagbo "va bien" (voir le récit de l'arrestation par l'envoyé spécial de France 2 à Abidjan).
L'ONU a fait savoir que la sécurité des époux Gbagbo est assurée par des gendarmes de l'ONU. L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à l'ONU, Youssoufou Bamba, a annoncé pour sa part que Laurent Gbagbo sera présenté devant la justice pour être jugé. "Le cauchemar est terminé pour le peuple de Côte d'Ivoire, il y a beaucoup de joie" a-t-il conclu.
Tandis qu'à Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, réclamait du "respect" pour le prisonnier. M. Gbagbo a "agi contre tous les principes démocratiques", a déclaré M. Hague au cours d'une conférence de presse, "pour autant, il doit être traité avec respect et tout processus judiciaire qui s'ensuivra doit être équitable et organisé selon les règles", a-t-il ajouté.
Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, et l'état-major des armées se sont attachés lundi à démontrer que cette arrestation avait été une affaire entre Ivoiriens, à laquelle la France a apporté un simple "concours" à la demande de l'ONU. "Dans cette affaire, il s'agit d'un président ivoirien recevant la reddition de son prédécesseur qui, pendant quatre mois, n'avait pas accepté la réalité du suffrage universel (...) et s'était mis en opposition avec les résolutions" des Nations-Unies, a déclaré M.Longuet. La reddition, a souligné le ministre, "a été enregistrée par les forces républicaines de la Côte d'Ivoire qui ont bénéficié du soutien de l'Onuci".
Lundi matin, les forces françaises ont commencé à encercler la résidence Gbagbo
Selon un témoin, une trentaine de véhicules blindés du détachement français "Licorne", appuyés par un hélicoptère, s'approchaient depuis lundi matin de la résidence de Laurent Gbagbo à Cocody, le quartier diplomatique d'Abidjan où se terrerait l'ancien président ivoirien. L'opération en cours avait pour objectif d'éviter un "bain de sang", selon "Licorne".
Dimanche soir, la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan avait été en partie détruite par des missiles tirés par l'ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) et Licorne. Des hélicoptères avaient mené des attaques pour neutraliser les armes lourdes des partisans de Gbagbo, a déclaré un porte-parole de l'ONU.
Depuis samedi, le président ivoirien battu faisait passer un message clairement hostile à la France, appelant à la résistance contre les bombardements et les agissements de l'armée française en Côte d'Ivoire.
La France a "donné son accord" à l'engagement de sa force Licorne, à la demande de l'ONU, "pour neutraliser les armes lourdes" du camp Gbagbo "utilisées contre la population civile", avait déclaré l'Elysée lundi matin."Au cours des derniers jours, la population civile, le personnel de l'ONU et les missions diplomatiques étrangères ont continué à être la cible d'attaques à l'arme lourde et d'exactions dans plusieurs quartiers de l'agglomération d'Abidjan. La situation humanitaire dans ces quartiers est alarmante", a fait valoir la présidence de la République française.
Selon le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, la participation française aux frappes engagées par l'ONU était destinée à éviter "un bain de sang", et non pas "à chasser militairement" Laurent Gbagbo.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé dimanche qu'il avait demandé aux casques bleus déployés à Abidjan de recourir à "tous les moyens nécessaires" pour réduire au silence les armes lourdes des partisans du président sortant Laurent Gbagbo.
"La poursuite de l'utilisation des armes lourdes contre la population civile et contre notre contingent de la paix, ainsi que l'attaque menée contre le quartier général du gouvernement légitime m'ont forcé, une nouvelle fois, à demander à l'ONUCI de recourir à tous les moyens nécessaires pour empêcher l'utilisation de ces armes lourdes, conformément aux résolutions 1975 (2011) et 1962 (2010) du Conseil de sécurité", a déclaré Ban Ki-moon.
Dimanche, les avocats d'Alassane Ouattara ont demandé à l'ONU et à Paris de "neutraliser" les forces de Laurent Gbagbo. Or la France, et l'Onu ont toujours assuré que leurs troupes n'avaient pas pour mission de renverser le président sortant qui s'accroche au pouvoir malgré la proclamation de sa défaite aux dernières présidentielles le 2 décembre.
Samedi, le Golf Hôtel d'Abidjan, où séjournait le président reconnu par la communauté internationale, avait fait l'objet d'une attaque dont le camp pro-Gbagbo avait démenti être à l'origine. L'attaque contre le Golf Hôtel était la première depuis le début de la crise post-électorale ivoirienne, il y a quatre mois.
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